J’me souviens encore… Nous étions affalés sur mon lit superposé avec mon meilleur ami de l’époque. Nous avions tous deux des prénoms à la con et la passion des playmobil, mais ce que nous aimions faire par dessus tout, c’était lire à tour de rôle nos passages préférés de Charlie et la chocolaterie en nous enfilant des tablettes entières de chocolat Milka !
Je savais, en mon for intérieur de petite fille rêveuse, que « Wonka » c’était un pseudonyme pour brouiller les pistes mais qu’il s’agissait en fait du chocolat Milka dont on parlait dans le bouquin, il était si bon que ça ne pouvait pas être autrement !
Mon préféré a toujours été le chocolat au lait tout simple, mais parfois, quand l’envie de fantaisie pointait le bout de son nez, je me risquais pour des noisettes entières. Mais jamais beaucoup plus.
Et puis avouez… Elle est quand même hyper sexy cette vache violette !!!
Et puis avec l’âge mes goûts ont changé, je suis devenue plus chocolat noir…
Mon regard sur la marque aussi a changé. Les emballages plastique dont je n’ai jamais compris l’utilité (chiant à ouvrir, impossibles à refermer, pas du tout conservateurs de ce qu’il y a à l’intérieur…) m’ont découragée et les nouvelles variétés avec les fourrages blancs dégueulasses ont achevé de me convaincre d’abandonner l’affaire…
Ce n’est plus de mon âge maintenant Milka !
Mais au delà de ça, il y a autre chose. Il y a une entreprise qui ne respecte pas les valeurs que je souhaite défendre, il y a une marque qui ne contribue pas à faire de ce monde celui que je voudrais laisser aux générations futures.
Voilà pourquoi aujourd’hui, je boycotte !
Les raisons de la colère
– Une marque qui utilise des OGM
Un organisme génétiquement modifié, ou OGM, est une désignation qui s’emploie pour un être vivant dont le génome a été délibérément modifié de main humaine, selon les techniques du génie génétique ou de la sélection artificielle. Le terme est entré dans le vocabulaire courant, dans lequel il désigne principalement des plantes cultivées destinées à l’alimentation animale dont le patrimoine génétique a été modifié dans le but de produire ou de tolérer des pesticides, ou bien pour améliorer la qualité nutritive d’un aliment.
Outre le fait que l’Organisation Mondiale pour la Santé précise que les OGM commercialisés subissent toutes les évaluations de risques nécessaires avant leur commercialisation et qu’ils sont examinés très soigneusement pour la recherche d’effets potentiels sur la santé et l’environnement, je suis intimement persuadée que nous ne bénéficions pas d’assez de recul pour évaluer les vrais risques de ce genre de mutations.
J’ai donc personnellement décidé de bannir au maximum les organismes génétiquement modifiés de mon alimentation.
– Une marque qui utilise des pesticides tueurs d’abeilles
Les néonicotinoïdes sont une classe de produits toxiques employée comme insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes. Ces substances sont utilisées principalement en agriculture pour la protection des plantes (produits phytosanitaires) mais aussi par les particuliers ou les entreprises pour lutter contre les insectes nuisibles à la santé humaine et animale (produits biocides). […]
Leur faible biodégradabilité, leur effet toxique persistant et leur diffusion dans la nature (migration dans le sol et les nappes phréatiques) commencent au bout de vingt ans à poser d’importants problèmes d’atteinte à des espèces vivantes qui n’étaient pas ciblées : insectes (abeilles, papillons…), de prédateurs d’insectes (oiseaux, souris, taupes, mulots, chauve-souris), d’agents fertilisants des sols (vers de terre).
Je tente de sensibiliser chaque jour mes élèves à l’importance d’une biodiversité active, et en particulier à la préservation des insectes pollinisateurs absolument indispensables à la nature.
Malgré la loi interdisant l’utilisation de ces pesticides dès septembre 2018 (ce qui est plutôt une bonne nouvelle à la base) on notera tout de même la possibilité pour les entreprises d’avoir des dérogations pour deux ans…
Comment ne pas penser à une vaste farce comme on en connait tant d’autres (spéciale dédicace au glyphosate…) ?
Je préfère donc ne pas encourager ce type de culture en évitant d’acheter les produits des marques utilisant des pesticides de ce genre.
– Une marque cliente de Monsanto
La firme américaine d’agro-alimentaire Monsanto est le leader mondial des biotechnologies, tout particulièrement des semences et organismes génétiquement modifiés (OGM). On lui doit les controversés Round Up, herbicide « total » et l’Agent Orange, massivement utilisé pendant la guerre du Vietnam par l’armée américaine. Accusé de créer des produits nocifs pour la santé et les écosystèmes, le groupe industriel fait l’objet de nombreuses actions en justice et d’enquêtes. Monsanto s’engage néanmoins sur son site, à travers une charte de valeurs qui prône transparence, respect de l’environnement et développement durable.
Il s’agit de la définition la plus neutre que j’ai pu trouver au milieu de moult dénonciations de scandales et d’appellations aussi flatteuses que « société la plus maléfique au monde » !
Monsanto est un géant sans cœur, sans humanité et représente tout ce que j’exècre dans ce monde actuel : la cupidité de l’Homme sans la moindre considération pour autre chose que sa petite ascension sociale au sein d’une entreprise sans scrupules…
Évidemment je les fuis comme la peste… Ou du moins j’essaye, car ils sont partout !
Donc dans le doute, je les range dans le même sac ! (celui qui va à la poubelle pour être précise)
– Une marque soupçonnée de faire travailler les enfants
Le groupe Mondelez trainerait-il des pieds pour mettre en place la certification de ses fournisseurs de cacao ? C’est ce que lui reproche l’ONG Stop the traffik. Une pétition en ligne, qui a recueilli quelque 4 000 signatures, demande au géant de l’agroalimentaire de fixer une date butoir pour cette certification, rapporte Confectionnery News.
L’entreprise a expliqué qu’elle avait investi 400 millions d’euros dans son programme Cocoa Life au cours de dix dernières années. Elle a aussi affirmé qu’elle était l’un des premiers fabricants à s’approvisionner en cacao certifié et qu’elle avait mis en place une politique contre le travail de enfants avec Anti-Slavery International.
« Nous reconnaissons l’engagement de Mondelez avec son initiative Cocoa Life, mais cette action pour Pâques se concentre sur une étape clé, pour un fabricant de chocolat : fixer une date publique pour certifier l’ensemble de ses produits, a expliqué Stop the traffik. Ce sur point particulier, nous avons le sentiment que Mondelez reste à la traîne par rapport à d’autres entreprises majeures telles que Mars, Ferrero et Hershey qui se sont engagées à une certification totale d’ici 2020. »
Ben voui… Mondelez c’est Milka… Ex- Kraft-food (je vous en parle dans le point suivant)… Grande famille qui ne regarde pas tellement tellement ce qui se passe dans ses usines cacaotières en Côte d’Ivoire, et c’est dommage pour ces enfants qui y travaillent dans des conditions pénibles et un salaire de misère.
Là non plus je ne souhaite plus être complice… Les enfants je les préfère à l’école moi !
– Une marque issue d’une grande famille
Kraft Food est la 4e industrie agro-alimentaire au niveau du chiffre d’affaires. Le siège se situe à Northfield dans la banlieue de Chicago aux Etats-Unis. En 2012, le groupe s’est scindé en deux afin de se dédier à un marché différent. Mondelez International est la partie en charge des produits européens, tandis que Kraft Food se concentre sur les produits d’Amérique du Nord.
Rien de mal dans le fait d’avoir une grande famille me direz vous…
Certes, mais lorsque cette grande famille fait de la résistance pour utiliser le logo nutritionnel Nutri-score (destiné à proposer une information claire et ludique aux consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits) ou qu’elle est épinglée par plusieurs associations dénonçant sa pratique marketing de communication ciblant les enfants (https://www.foodwatch.org/fr/s-informer/topics/malbouffe/dernieres-actus/lu-createur-de-pub-ciblant-les-enfants-depuis-trop-longtemps/), on a le droit de penser qu’il s’agit d’une belle grande famille de merde !
Je demande donc le divorce de leur marque (mais aussi des autres… à venir sans doute dans de prochains billets.)
– Une marque rouleau compresseur
L’affaire milka.fr est un conflit qui a opposé la couturière Milka B. de Bourg-lès-Valence, à la multinationale américaine Kraft Foods, concernant l’attribution de la propriété du nom de domaine «
milka.fr
», conformément au droit des marques en France.En effet, en décembre 2001, Madame Milka Budimir s’était vu offrir comme cadeau de Noël par ses enfants le nom de domaine
milka.fr
, en tant que vitrine de son activité de couture. Le géant de l’alimentaire Kraft Foods, propriétaire du chocolat Milka, a alors rapidement fait pression sur la couturière pour qu’elle abandonne la propriété demilka.fr
.Le 14 mars 2005, au bout de trois ans de ce que Mme B. a qualifié en substance d’acharnement judiciaire et de harcèlements divers, cette affaire a trouvé son épilogue. Bien que l’adresse
milka.fr
ait été obtenue de manière légale et légitime, et que le site afférant ne nuise aucunement au chocolat Milka, un tribunal français a ordonné de céder la propriété du site internetmilka.fr
à la multinationale américaine Kraft Foods propriétaire de la marque de chocolat Milka.Le tribunal de grande instance de Nanterre (choisi par Kraft pour sa réputation d’accorder des dommages et intérêts élevés) a en effet estimé qu’« en réservant et utilisant le nom de domaine
milka.fr
, Mme Milka B. a fait un emploi injustifié des marques dénominatives Milka dont la société Kraft Foods est propriétaire ».
La cerise sur le gâteau… La noisette entière dans la tablette ! Moi je dis « miam »…
Je ne sais pas pour vous, mais moi ça me donne directement une autre image de la vache Milka…
Mes solutions de remplacement
Alors c’est vrai, j’ai pensé à arrêter complètement le chocolat (car, je ne sais pas si vous avez vu mais Mondelez traîne également dans son sillage Cadbury, Côte d’Or, Daim, Toblerone et Suchard…), je me suis dit que ça ne serait pas forcément néfaste pour mon éléphantesque postérieur de faire ceinture sur TOUTES ces marques. Mais il faut avouer qu’un soir pluvieux avec un bon bouquin et une tisane à la fleur d’oranger, le carré de chocolat reste quand même le must quand on a pas la chance d’avoir une bonne bite un gentil compagnon pour nous donner de l’amour…
Alors j’ai cherché des marques responsables et qui se rapprocheraient un peu plus de mes idéologies et voici ce que j’ai trouvé :
- https://www.altereco.com (avec un gros gros faible pour ceux à l’orange et au citron. Je vous conseille également de surveiller Vente Privée, ils y proposent des deals assez régulièrement)
- http://www.ethiquable.coop (que je n’ai pas encore testée mais qui semble avoir une gamme assez variée et très sympathique)
- https://fr.valrhona.com/ (surtout pour la cuisine… Et même si je n’ai pas trouvé chez eux une transparence aussi grande que pour les deux ci-dessus, je crois comprendre que leur investissement part dans le bon sens. Déjà, ils encouragent les pâtissiers qu’ils fournissent à adhérer au principe du 0 gaspillage de To Good To Go et rien que ça je trouve ça déjà pas mal !!)
Ce billet est le premier d’une rubrique à laquelle j’ai pensé il y a peu de temps, et au fur et à mesure vous retrouverez ici l’index et les différents liens vers mes billets parlant de pourquoi je refuse à présent de consommer tel ou tel produit.
J’espère que vous prendrez plaisir à lire ces billets et que vous y apprendrez de nouvelles choses :)
Recherches effectuées entre autres grâce au Guetteur Greenpeace.
Et vous… Comment consommez vous ?
Moi je consomme local (fruits, légumes, ruche qui dit oui, …) car je vis sur une ile donc je fais attention au bilan énergétique pour moi un produit de qualité qui fait 10 000 kms perd en crédibilité écologique, je consomme aussi des produits périmés qui sont moins chers, ainsi j’ai peu de scrupule à manger un produit bio importé.
Paradoxalement, je trouve qu’étant à Paris c’est extrêmement difficile de consommer local, ou alors il faut vraiment se renseigner, et chercher, et ça franchement ça me fatigue…
Lorsque je vais dans les Pyrénées ça s’impose car au marché tout le monde sait d’où vient tout le monde :)
Pareil pour les périmés moi ! Je ne regarde jamais la date lorsqu’il y en a une, je me fie à mon ami l’odorat
Intéressant, merci du tuyau ! J’aime bien aussi éviter les marques dont les pratiques ne me reviennent pas, même si j’avoue qu’un de mes critères premiers reste le prix… En même temps, je ne suis pas très branchée grandes marques de toute façon… (Même si ce n’est pas comme si les supermarchés avaient de meilleures pratiques donc ça ne vaut pas forcément mieux =P)
Effectivement, moi aussi parfois je me retrouve bloquée, triangulée entre mes principes maintenant si nombreux… Pas cette marque, pas ce magasin… Parfois ça ne favorise pas la diversité :)
Déjà, j’ai appris que Côte d’Or que j’affectionne fait partie du groupe Kraft… Soupir…
Très chouette (si je peux dire) ce genre de billet ! Je suis intéressée :)
Voui, Côte d’Or aussi…
Pour le moment les trois marques que j’ai trouvé en remplacement me suffisent vraiment bien, leurs parfums sont variées et conviennent à toute sorte d’usages !
Maintenant il s’agit de s’adapter et changer nos habitudes !
Je continuerai ces billets alors :) Cool !
ça fait des années que je boycotte les produits des groupes Unilever et Procter and Gamble ainsi que tous les produits « de beauté » vendu en supermarché car plein de saloperies toxiques et pratiquant la vivisection.
Je suis passée au thé bio ou issu du commerce équitable depuis quelques temps, j’ai même réussi à remplacer le sacro saint Nutella des filles par une alternative bio et sans huile de palme.
J’avais déjà jeté un œil sur les produits Monsanto et y’a clairement des trucs que j’ai du mal à virer.
Je viens de regarder une liste mise à jour, et là, en gros, on ne peut plus rien bouffer. Philadelphia en fait parti : adieu les cheesecakes. Doritos en fait parti : Adieu les apéros.
Je me pencherai de ces groupes dont tu me parles alors, probablement pour un prochain billet…
Pour les produits de beauté, je ne suis pas concernée, j’suis pas belle.
Nannnnnn en vrai je fabrique quasiment tout toute seule moi maintenant et pour le peu que j’achète (genre… euh… Le khôl), je fais attention ponctuellement.
Pour les colorations capillaires ce ne sont que des Herman’s amazing, Manic panic et consorts…
Et le philadelphia on peut le remplacer par du kiri non ? (remarque pas sûre que ce soit moins pire)
Mais non, tu n’as pas un prénom à la con
Ben dis donc, il cumul, je me doutais que ce n’était pas un chocolat de qualité.
Mais là, c’est même de la vraie merde.
Tu ne connais pas mon vrai prénom cher ami :)))))
C’est ce que tu crois ;)
Je sais tout moi :)
Mouais ;)
Comment tu doute de mes compétences ;p
Meuh naaaan
J’aime bien ce genre de billet, merci:)
Bisous Nad ;)
Merci :)
J’ai un peu l’impression d’être une journaliste d’investigation quand je les rédige :))