C’est en fanfare que je me ré accapare ce blog si longtemps oublié ! Et pour bien me remettre dans le bain, je vous propose un article de chiottes. Si si, j’ose !
Comme vous le savez peut-être, je suis l’heureuse propriétaire un petit appartement relativement charmant mais pas super neuf. En même temps, il faudrait me payer pour habiter dans du neuf, moi il me faut un lieu de vie à mon image : vieux et de caractère.
Et dans mon petit appartement, Môm, sa copine et moi avons fait pas mal de travaux depuis mon achat, et en particulier dans cette pièce capitale j’ai nommé les chiottes !
Lorsque j’ai compris que j’étais une petite privilégiée d’avoir mes chiottes à l’intérieur de mon appartement (contrairement à mes voisins qui vont soit sur le palier soit dans la cabane au fond du jardin – véridique -) j’ai immédiatement plongé tête la première dans…. Mais non, pas dans mes chiottes, dans les archives voyons !! C’est alors avec stupeur que je me suis rendue compte que mes toilettes n’ont été rattachées à mon appart qu’en 2002 ! Vous imaginez vous ? En l’an 2000 ne pas avoir de toilettes à soi ?
Bref, j’ai halluciné.
Privilégiée, certes je l’étais, mais mon installation laissait un peu à désirer, une cuvette qui penche de 45° sur la gauche (genre t’es bourré tu glisses immanquablement !), mal scellée et avec de grosses auréoles de rouille à son pied et une chasse d’eau avec une ficelle d’une couleur plus que douteuse…
J’avais une fenêtre aussi… enfin, j’avais 6 carreaux opaques (genre carreaux de cathédrale) dont un cassé qui avait été remplacé par une grille scotchée au chatterton. Pour les odeurs c’était nickel : aération de folie donc pas de soucis !
Bon, je m’en suis contentée de tout ce package durant les premiers mois, nous avions bien mieux à faire pour mon amélioration de vie.
Et puis ça a été l’hiver. Et là c’est le drame ! Non non, pas pour l’odeur, y’en avait toujours pas, mais pour la température… J’étais limite dehors en fait ! Cette ouverture de 30cm sur 30cm m’a quasiment couté une pneumonie.
« Ok, alors, Damart, T-shirt manches longues, polaire, écharpe, bonnet….
– Bah ? Tu te prépares pour l’Alaska là ?
– Non non, je vais chier ! »
Chaque envie devenait une épreuve… Je vous assure que plus d’une fois j’ai choisi d’aller prendre une douche (oui moi je pisse sous ma douche) au lieu d’aller aux toilettes ! Lorsque j’allais aux toilettes dans un lieu chauffé (genre partout ailleurs que chez moi en somme) j’y restais 5 heures et demi tellement c’était trop le luxe !
J’ai passé un hiver comme ça ! UN !
Du coup, pour Noël, Môm (un peu contrariée que je ne vienne plus la voir que pour squatter ses toilettes) m’a offert une nouvelle fenêtre, avec du double vitrage et tout !
Franchement ? Je vous passe les détails de la pose de la fenêtre, parce que c’était quand même super galère : le mec a été obligé de dériver un tuyau pour poser le bâti, bref c’était un peu la merde, ça a coûté un peu un bras mais finalement c’était plus la Sibérie dans mes chiottes ! Hourra !
De ce bel élan, on en a profité pour tout refaire : adieu cuvette branlante et bonjour chiottes suspendues dernier cri avec nouveau carrelage et joints pailletés !
Bah oui, je l’ai tellement détestée cette pièce pendant l’hiver, que je me suis décidée à en faire le lieu le plus hype de l’appart (histoire de les réhabiliter en quelque sorte).
Je traîne Ex-Chéri-Chéri dans un magasin de carrelage pendant 2 heures pour finalement choisir le premier carrelage que j’avais vu en entrant, je mobilise Môm’s girlfriend pour qu’elle m’aide à virer la vieille cuvette et j’attends patiemment, paquet de paillettes à la main.
Oui sauf que… Ç’aurait été trop simple hein ?
Surpriiiiiise : après avoir enlevé la vielle grosse cuvette branlante, on s’est aperçues que l’évacuation était un peu inhabituelle : un trou. Nan mais juste un trou. Planté là au milieu de la pièce (et même genre pas bien au milieu…)
Il y a eu une grosse minute de stupeur. Et puis on s’est rendu compte du pourquoi du comment…
Avant 2002, ces toilettes-là étaient celles du palier. Avant 2002, les toilettes des paliers étaient des chiottes à la turque. En 2002 ils se sont dit : « Tiens, on veut des toilettes chez nous, mais pas à la turque hein, alors on va couleur du béton et laisser que le trou, et puis après on montera une cuvette de merde par-dessus. Un tuyau d’évacuation ? pffffff, mais non quelle idée !!!« .
Voilà !
Bref, on a dû réfléchir longtemps pour essayer de faire un truc relativement propre à rattacher à notre évacuation super-hype de nouvelle cuvette suspendue.
Ça nous a pris deux jours !
Je suis encore allé pisser chez ma mère !
Bref, on y arrive, ça a l’air pas mal, on monte la nouvelle cuvette, on prend les mesures du coffrage, on perce le contreplaqué au milieu et on remonte le tout. C’est pas vraiment au milieu. Pas grave, je peins le tout en bleu-Acapulco-qui-déchire-sa-mer (jeu de mots, la mer…Acapulco…tout ça).
Ce n’est qu’après une semaine d’utilisation que je me décide finalement à faire revenir la copine de maman, faut dire que ça fait 7 jours qu’à chaque fois que je m’assois sur ma cuvette je me pince le gras de la cuisse entre la cuvette et le mur (parce que d’une elle est trop près du mur, de deux elle glisse, et de trois j’ai plein de gras sur ma cuisse…)
On démonte tout, on prend une nouvelle plaque de contreplaqué, on démonte bâti et cuvette, on replace le tout (donc on recoule une chape de ciment, j’avais bien fait de pas carreler tiens !), on reprend les mesures, on recoupe le contreplaqué, on replace la cuvette, je repeins.
Là, c’est le moment où t’en as marre et où tu te dis que la vieille cuvette toute pourrie elle faisait pas chier, ELLE !
Tout est bien finalement, les chiottes sont au milieu, j’me coince plus la couenne, j’me gèle plus le cul et je peux enfin jouir de mon sachet de paillettes pour les joints à carrelage (Parenthèse Licorne et Bisounours : Nan mais sérieusement c’est trop chopinou-tout-doux quand tu verses le sachet de paillettes dans le joint gris tout dégueu, tout à coup t’as trop l’impression de concocter une bouillie magique de folie. J’ai filmé, j’ai au moins 4 vidéos, j’ai a-do-ré ! -oh et puis comme il m’en restait de ce joint-là, j’en ai foutu partout dans mon appart après, exprès… Dès qu’il y avait un trou : PAF, un coup de joint pailleté ! Oui oui, même sur les murs…)
Un an après l’achat de mon appart, je suis enfin super fière de mes chiottes : la cuvette est top, le carrelage est super design (genre acier brossé), les paillettes c’est ultra classe, le bleu Acapulco seulement sur les tuyaux sur un mur blanc ça fait terrible, les barres de venilia argenté sur les marches c’est kiffant. Il ne me reste plus que les détails, genre je voudrais faire des étoiles en peinture relief pailletée. Rien de méchant en somme.
Mais il y a un mais (ouais, forcément, si Agoaye était une fille qu’a de la chance ça se saurait non ?). Mais l’été arrive. Et les moustiques aussi…
Ouiiii, je saiiis, c’est le problème de tous les moustiques, surtout cet été, il y en a eu plein partout.
Ouais, sauf que la moitié de la population de moustiques français se trouvaient en fait dans mes chiottes !
Je n’exagère pas, je vous le jure : un jour je me suis arrêtée de compter à 65 ! 65 putains de moustiques dans mes toilettes (qui font un mètre carré à tout casser)…
Dans cette configuration-là, il faut encore beaucoup de courage pour aller aux chiottes, et une fois que tu y es, tu attrapes des tics nerveux à force d’essayer de les repousser, mais t’as beau te démener, rien n’y faisait, j’étais piquée à chaque passage.
En moyenne 2 boutons pour pipi, 4 boutons pour caca, c’était le deal !
Une véritable guerre… Là encore, les toilettes des autres représentaient un luxe indéniable : on pouvait y rester assis sans bouger !!
La copine de maman est revenue, on a reredémonté, on a réré-enlevé le contreplaqué (qui souffre le pauvre) et on a laissé le bâti nu histoire de déterminer la source de l’invasion. Au bout d’une semaine d’observation minutieuse, je n’ai rien pu affirmer, impossible de savoir d’où ils venaient les petits bâtards. Alors, en désespoir de cause j’ai tout condamné : j’ai coulé du mastic sur quasiment toute la surface du béton nu et j’ai scotché toutes les ouvertures du bâti. Même quand je pensais voir une fissure mais que c’en était pas une je mastiquais, la reine de la truelle c’était moi ce dimanche soir-là !
Plus de moustiques.
On rereredémonte la cuvette, contreplaqué et tout le bordel et je me dis que l’histoire est finie, que j’ai vaincu.
Les moustiques sont revenus. J’ai acheté des insecticides en plaque, des bombes, des larvicides qui sentent plus fort qu’un vieux déo périmé.
Les moustiques sont toujours là, je laisse un vieux torchon dans les chiottes pour les dégommer un par un et leurs cadavres constellent mes murs blancs.
Les moustiques sont toujours là et je laisse la fenêtre ouverte pour qu’ils crèvent dans le froid polaire.
Au moment où je vous parle, il fait 15°c dans mes chiottes, ma peinture est foutue et c’est irrespirable.
[…] de ce que j’allais vois montrer comme étant mon quotidien… Ma tasse de tisane ? Mes toilettes ? Mon lit ? (oui, j’ai une vie passionnante n’est-ce pas […]
[…] – Je hurle de peine/douleur-pour-eux en tuant mes moustiques. […]
XDDDDD !!!!!!! <3 t'as essayé juste de la citronnelle pour voir ? genre une pulvérisation en huile essentielle sur un rideau ou un truc du genre…
J’ai essayé les barrage à insectes avec mélange d’huiles essentielles et tout…
Mais bon finalement je me suis rendue compte qu’ils entraient par la fenêtre. Du coup j’ouvre plus :)
J’espère que t’as un bon désodorisant :P
Eh bien franchement, sans vouloir me lancer des fleurs, je ne pue pas beaucoup :))
Mais évidemment quand c’est Blogo qui y va, là c’est une autre histoire :)
j’imagine !!