Coiffeur VS ma vie sexuelle


Ma vie de citadine pressée / mercredi, février 8th, 2012

IMG_2369Je suis unique et exceptionnelle. Je suis unique et exceptionnelle. Je suis unique et exceptionnelle.

Voilà en substance ce que je vais devoir me répéter durant les trois prochains mois si je veux caresser l’espoir de serrer, si tant est que la méthode Coué fonctionne…

Parce que sinon mes amis, je suis mal barrée !

Alors oui, à la base je devais vous parler de ce qui s’est passé avec mon banquier… Normalement je devrais sauter de joie virtuellement en partageant la grande nouvelle avec vous, chez spectateurs de mon installation, car oui (une fois n’est pas coutume), ma simulation de crédit immobilier est favorable à l’achat et tout et tout…

Mais comme vous l’avez probablement deviné au titre de cet article (ou à l’intro pour les moins futés d’entre vous), ce n’est pas vraiment ce dont je vais parler ce soir…

Faut dire que la journée avait mal commencé : y’avait de la neige :(

Faut dire qu’elle avait aussi mal continué.

Faut dire aussi que se pointer à 13h30 à la banque et tenter de communiquer en langue des signes approximative (quand il fait -10°c) avec le mec de la sécu qui est dedans et qui essaye de nous expliquer que la banque n’ouvre qu’à 14h, et que nous on essaye de faire les gros yeux pour faire passer un « Bah ? comment ça se fait que j’ai rendez-vous à 13h30 alors ? hein ? » mais qu’il ne comprend pas et que nous non plus, c’est pénible !

Faut dire que se rendre compte après vérification sur l’iphone que le rendez-vous est en fait à 15h00 c’est balot.

A ce stade là de la journée déjà un peu pénible mais pas encore trop, surgit soudain l’idée qui parachèvera l’escalade de la nullité : « Tiens, et si j’allais chez le coiffeur ? »


Brève petite explication nécessaire à la compréhension : J’ai des cheveux particulièrement chiants à coiffer, et à chaque fois que je me pointe dans un salon, les coiffeuses le voient cash et tentent de se refiler le sale boulot (à savoir : me coiffer). Je m’en rends compte, je me sens comme une merde dont personne ne veut, je perds confiance en moi, je me laisse faire et je ressors avec la tête de Mireille Matthieu qui se serait endormie dans le sèche-linge.

Mais un jour, j’ai trouvé mon âme-sœur coiffante : Zoé.

Zoé travaillait dans un salon et je suis tombée sur elle par hasard et elle s’est éclatée à me coiffer, elle a kiffé, j’ai kiffé, nous avons kiffé et les gens qui passaient dans la galerie commerçante ont kiffé aussi. Elle a fait de ma tête une œuvre d’art, modelant chaque mèche, s’appliquant à chaque fois…

Je vous jure que les gens m’arrêtaient dans la rue pour me complimenter à propos de ma coupe !

Et puis Zoé m’a quitté. Zoé s’est trouvé un mari asiatique et est partie vivre super loin.

Depuis je suis revenue à la case « Tiens, Sandra, tu vas t’occuper de cette cliente là s’il te plaît, moi je ne peux pas j’ai poney, et puis d’abord comme t’es la stagiaire t’as pas à discuter, tu fais ce qu’on te dit ! »

Je pleure sur le mur Facebook de Zoé mais rien n’y fait, elle ne revient pas !


Donc j’en suis là moi : « Tiens, et si j’allais chez le coiffeur ? » et j’y vais.

Sandra m’attendait avec des yeux de chevreau mort, les deux mains agrippées au fauteuil en skaï et le vendre dépassant de la chemise blanche cintrée mal taillée.

Lorsqu’elle a retiré la serviette enturbannée maintenant ma touffe, je n’ai vu aucun frémissement de panique, alors je me suis dit que c’était plutôt bon signe.

Mais que nenni !

« Bon alors, qu’est-ce qu’on fait ? » – Je ne me doute pas encore que c’est une question piège, et qu’elle la pose juste pour suivre le protocole. Je ne me rends pas compte qu’en fait elle écoute le remix de la lambada en tapant le rythme avec sa talonnette…

Encore confiante, je prends mon ton le plus décontracté (histoire de lui montrer que je suis une fille classe, vivante, impertinente, un peu fofolle mais consciente de mon âge – oui, tout ça dans l’attitude, ça vous dérange ?-) et lui explique que mon dernier passage chez le coiffeur remonte à 1 mois et demi et qu’il faudrait, je cite « la même chose mais en court ».

D’habitude, je m’arrête là.

Mais là, j’ai flairé un truc… J’ai eu une intuition de fou (qui aurait pu me sauver si je l’avais suivie jusqu’au bout et que je m’étais barrée en courant) et j’ai rajouté bien fort et d’un ton bien appuyé : « mais on garde l’esprit ! »

C’est la première fois que je dis ça… Mais je me revois encore le dire : « On garde l’esprit ! »

Qu’est-ce qui est passé dans le sien (d’esprit), pour qu’elle n’aie pas fait attention à cette phrase ?

La scène qui a suivi était purement post-apocalyptique. Un usage des ciseaux désépaississeurs totalement immodéré, des choix personnels piétinés, des longueurs calcinées et là, au beau milieu d’un carnage de plus en plus évident, une apparition dantesque : une frange !

Putain mais quoi ? qu’est-ce que… QUOI ?

Bon…

Forcément, j’ai fait ce qu’on fait toutes quand le coiffeur vous massacre, à la question « ça va comme ça ? » j’ai répondu « super » (de toutes façons c’est trop tard, l' »esprit » est quelque part sur le carrelage du salon).

J’ai payé 39 euros et je suis partie.

Donc mon hypothèse est la suivante :

Sandra est une fille quelconque, coiffeuse et avec un peu de ventre. Elle fait partie de cette catégorie de femmes à qui l’on ne peut pas donner d’âge tellement elles sont insipides et fanées.

Sandra a un mari qui regarde tous les matchs de foot et ne veut pas avoir d’enfant, d’ailleurs il lui dit sûrement qu’elle a déjà un gros ventre et que c’est pas la peine d’en rajouter avec un morveux qui héritera de ses yeux de dinde.

Dans son travail, Sandra n’est pas soutenue, car c’est la nouvelle arrivée et que les autres filles ont déjà pris les paris sur le temps qu’elle resterait avant de retourner dans son ancien salon de coiffure cheap à Niort.

Sandra ne le sait pas mais elle est probablement très malheureuse, et elle s’applique donc à contaminer de sa médiocrité tous les gens qui ont le malheur de croiser son chemin

Sandra a donc involontairement décidé de me priver de relations sociales satisfaisantes (sous-entendu sexe) pendant les prochains mois (et quand je disais 3 tout à l’heure j’étais gentille)

Car aujourd’hui, j’ai la tête à Justin Bieber, mais avec une frange. Voilà…

Sur ce, je vais aller pleurer ma mère sur le mur facebook de Zoé !

Et vous ? cette histoire vous est-elle déjà arrivée ?

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5 réponses à « Coiffeur VS ma vie sexuelle »

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