Cou-de-taureau, Rachid et le figaro.


Ma vie de citadine pressée / samedi, novembre 12th, 2011

IMG_1940État initial :

C’est vendredi soir, Agoaye n’a mal nulle part, elle est en phase de chasse, son bouton de fièvre s’est fait la malle et elle sent que sa copine Julie a besoin de relâcher un peu la pression.

Déroulement prévu de la soirée :

Un resto un peu classe, un bar pour terminer, le RER à l’aller comme au retour.

Déroulement réel de la soirée et de la nuit :

19:15 – Je suis coincée dans les bouchons crotte de zut… Sur le chemin de l’appartement de Julie il y a plein de monde, et bizarrement, il semble s’agir de tous ceux qui savent le moins conduire une voiture… Je peste, maugrée et regarde d’un œil soucieux les minutes qui défilent beaucoup trop vite pour me laisser la chance d’honorer mon heure de réservation au resto.

20:08 – Mais comment ça se fait que nous soyons toujours obligées, Julie et moi, de courir pour attraper le RER ? A chaque fois c’est le même sketch : On sort de la voiture alors que le train est déjà à quai, nous courons donc dans sa direction, nous séparant pour prendre les escaliers (elle) ou la rampe pour handicapés (moi), nous retrouvant dans le hall afin que je lui file son ticket que j’ai difficilement trouvé au fond de mon sac alors que je courrais sur la rampe des handicapés (voilà pourquoi j’ai pas choisi les escaliers au final) puis nous nous séparons de nouveau pour sauter, que dis-je, voler dans la rame par une porte chacune afin de nous retrouver au milieu du wagon, en sueur et juste effondrées d’avoir fourni un tel effort.

Après 5mn de crachage de poumons en règle, on peut recommencer à parler, et on en profite pour piquer un petit fou rire en imaginant la tête du gars qui nous filmait si j’avais accepté de participer au reportage de TF1.

Elle a un rire communicatif la Julie, et quand elle rigole, on sait que la moitié du wagon fait des efforts pour ne pas l’imiter…

Je me rappellerai toujours d’un soir tard, lorsque nous sommes rentrées de je-ne-sais-où, nous étions assises à côté d’un grand black costard-cravate-serviette-en-cuir et je racontais à Julie que l’une de nos collègues (un peu simple la pauvre) m’avait demandé des conseils pour se déguiser en (je cite) « secrétaire-salope » en prétextant que j’étais la mieux placée pour lui filer ce genre de tuyaux !
Ma façon de le raconter + le rire de Julie = un pauvre homme d’affaire en train de simuler une quinte de toux pour ne pas nous montrer qu’il ne pouvait plus s’arrêter de rire !

20:45 – Très en retard, nous arrivons dans ce resto du 10ème, tenu par une femme chef et qui propose un menu super recherché au prix très honorable de 35€ entrée-plat-dessert. Évidemment ils se rattrapent sur le prix du vin mais nous choisissons un petit Tariquet très sympa.

La vignette, c’est mon entrée : saumon mariné au fruit de la passion, émincé de concombre et mangue. C’était juste excellent et nous en concluons avec Julie qu’à nos âges c’est très rare d’être déjà habituées à ce genre de gastronomie, on est fières.

23:00 – Julie est interloquée par ce jeune homme dans le métro assis en face de nous. Il porte une veste de base-ball et un nœud papillon ! (bon, et aussi un pantalon violet… Mais ça ne semble pas la déranger ça !) Alors elle émet tout plein d’hypothèses dans mon oreille gauche :

« J’suis sûre que c’est un étranger…
Mais non, c’est un français… A la limite un provincial, mais pas un étranger !
Attends c’est pas possible, pourquoi il s’habillerait comme ça ?
C’est un étudiant, un étudiant en truc chiant, tu vois genre chimie ou pire, le gars il habite dans une cité universitaire et il se crée un style, à la Simon…
Regarde, même son portable est bizarre : il est vert !
Oh, je ne sais pas… Ça m’intrigue… »

Deux stations plus loin, je décide de faire taire Julie en allant demander au pauvre jeune, qui, plutôt gêné, m’a donné raison : C’est un style, et un français !

23:30 – Allez, on retourne dans ce bar que j’aime bien vers Châtelet. Un petit cocktail pour commencer et nous regardons ce qui nous entoure. Beaucoup de jeunes, plus jeunes que moi du moins…

De fil en aiguille, je tente de remettre le pied de Julie à l’étrier (moui parce qu’entre temps j’ai su pourquoi elle avait besoin de souffler : une histoire de 3 ans qui tombe à l’eau c’est moche).

« Allez Julie, ton prochain défi c’est de nous faire payer un verre par les deux gars à ta droite là (alors que moi je ne t’aide pas du tout en continuant à flirter avec celui à ma gauche) »

01:20 – Les deux hommes travaillent au figaro : aucuns scrupules donc à nous faire offrir des vodka-caramel sans rien promettre en retour ! L’homme à ma gauche s’appelle Rachid et devient de plus en plus intéressant.

02:30 – Les deux hommes de droite (bah oui, le figaro quoi !!) sont allés se coucher et Julie s’est fait harponner par un jeune au cou de taureau et aux pecs qui dépassent de son col en V. Je surveille quand même cette histoire du coin de l’œil tout en continuant à parler métaphysique avec Rachid :

« Tu es sur Adopte toi aussi ? mais c’est dingue ça alors… Pourquoi on ne s’y est jamais croisé ? Sans doute parce que tu n’es pas du tout mon style   physiquement ! »

03:30 – Nous nous retrouvons au sous-sol du bar avec nos hommes. Julie est vaseuse mais je tchecke quand même cou-de-taureau : « Tu fais gaffe, je vous surveille, si je vois le moindre signe de lassitude chez elle, je te vire cash et tu as intérêt à bien vouloir partir sans faire d’histoire »

Rachid ne boit plus et s’avère être quelqu’un de confiance. Il se comporte exactement comme je l’attends…

05:00 – Le bar ferme. Cou-de-taureau nous salue très poliment avant de repartir sans numéro et sans broncher. Rachid reste, lui ! Au final ça ne me dérange pas, il est sympa et aussi franc et naturel que moi. Il paye même un kébab à Julie qu’elle mange sous un porche en me laissant filer des frites aux pigeons (en pleine nuit ? des pigeons ? Je ne m’y ferai jamais…)

06:15 – Même pas besoin de rentrer en Noctilien. A cette heure là il est temps d’attraper le premier RER. C’est sans doute le moment le plus flou de ma soirée… Je me souviens avoir parlé à un homme adorable gare de Lyon et je me souviens avoir un peu comaté sur le trajet de la maison entre Julie et Rachid.

07:00 – Julie est chez elle, Rachid est chez moi. Une relation sexuelle-éclair (et des excuses pour le côté « éclair ») plus tard, je change de phase et m’endors à côté d’un garçon qui ne ronfle pas, le pied !

État final :

Je me remets à peine de ma soirée, c’est difficile de vieillir :) Quoi qu’il en soit j’ai été contente de ce moment de folie et Julie m’a textoté que ça lui avait fait du bien aussi. Rachid est rentré chez lui avec mon numéro, je doute qu’il s’en serve mais au final ce ne sera pas grave !

C’était sympa en tous cas.

 

Et vous, quand-est-ce que vous avez fait n’importe quoi pour la dernière fois ?
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8 réponses à « Cou-de-taureau, Rachid et le figaro. »

  1. Samedi dernier ;) Sauf que moi j’ai pas passé la soirée avec une copine, mais un copain homo ;) Et j’ai aussi fini la soirée au lit avec un homme, mais qui ronflait lui par contre… Et ça c’est
    chiant :)

  2. Quel fou rire je me suis payée merci ! Moi ça fait super longtemps que je ne me suis pas fait du grand n’importe quoi. ça se compte sûrement en année. Mais quand je te lis, bah au fond je me dis que ça me manque un peu ^^

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