De comment je suis une grosse flipette !


Ma vie de femme au foyer / mercredi, novembre 20th, 2013

IMG_5623Alors que j’étais en pleine période de chaleur amoureuse, j‘ai écrit un billet un jour pour vous démontrer par a plus b que je n’avais peur de rien.

Tous les exemples que je vous avais agités devant le nez sont encore vrais (plus ou moins). Or, il semble que finalement j’aie oublié le principal :

Je nourris une peur bleue de décéder connement !

Eh ouais… J’ai retourné le truc dans tous les sens et je crois que c’est le raisonnement qui ressort de toutes mes expériences (majoritairement condensées sur l’année 2013 faut le dire… année à la con…).

Ok pour crever vieille et seule, ok pour un spectaculaire accident de la route, ok pour être une victime de fusillade (c’est dans l’air du temps il paraît), ok pour exploser dans un bâtiment, ok pour avoir le cœur perforé par un chirurgien qui aurait eu le hoquet, ok pour le crash d’avion, ok pour le crime passionnel… Ok pour toutes ces morts un peu… euh… dignes, ou originales… enfin en tous cas pour des morts « logiques » ou « compréhensibles »…

Mais moi je dis non pour toutes ces morts connes… Non pour claquer dans mon sommeil et qu’on me retrouve 6 mois après, non pour me prendre un panneau publicitaire sur la tête un jour de grand vent, non pour me faire renverser par une voiture sans conducteur dont on aurait oublié de retirer le frein à main, non pour me faire buter par erreur parce qu’on m’aurait confondu avec un grand bandit (ou Edward Snowden), non pour cesser de respirer à cause d’un trop gros bout de pain coincé dans mon pharynx (mot à recommander au scrabble), et enfin non pour me faire empoisonner bêtement par des émissions de monoxyde de carbone.

Cette histoire vraie se passe le mardi, 19ème jour du mois de novembre de la maudite année 2013 :

17:02

Je rentre chez moi de relativement mauvaise humeur, ils me retirent mon remplacement alors que j’avais tout préparé jusqu’aux prochaines vacances. Je me dis que fuck, je vais glander sur le net, sur mon blog, sur celui des autres…

Mais auparavant j’allume le petit chauffage d’appoint au gaz que Môm m’a généreusement offert en attendant un radiateur électrique digne de ce nom.

18:30

J’ai venu, j’ai lu, j’ai écritu et j’suis beaucoup plus détendue du string maintenant que j’ai étalé ma haine sur l’écran puis sur la toile… Je me dis que j’vais me taper une petite tartine de cancoillotte. En passant devant le petit chauffage d’appoint à gaz, je remarque que les résistances ne sont plus aussi rouges que lorsque j’ai commencé à m’en servir. A la place, il y a des vagues de gaz incandescent (donc bleu)… Je baisse un peu et me dis que ça doit être la fin de la bouteille.

19:30

Telle une petite vieille devant sa cheminée avec son chat sur les genoux (mais en remplaçant la cheminée par un petit chauffage d’appoint à gaz qui éclaire bleu et le chat par une bouillotte en noyaux de cerises – à remettre au micro-ondes toutes les 10mn sinon ça chauffe plus – la bouillotte, pas le chat–), je me dis que je vais regarder un petit film sur mon grand écran et opte pour « la tour montparnasse infernale » en me disant que toutes ces explosions ça va me donner l’impression d’avoir un peu plus chaud.

20:30

Pitain je dois être vraiment crevée, j’arrive pas à suivre le film du tout (et c’est un comble car Eric et Ramzy ne demandent pas un gros effort de mobilisation intellectuelle normalement, c’est pas du Gondry…). Et puis j’ai les yeux qui piquent, un peu comme quand je fais revenir des oignons. Et puis j’ai un mal de tête qui commence insidieusement à me chopper l’arrière du crâne. Alors, je décide (d’une façon très logique) d’aller fumer une clope sur le toit (oui, je fume sur le toit, ça dérange quelqu’un ?)

20:45

Ma clope a eu (ne vous en déplaise) un effet calmant certain… Mes symptômes se sont atténués lorsque j’étais sur le toit. Je commence à trouver ça louche et décide d’entretenir ma psychose de me rassurer en faisant quelques petites recherches de-ci de-là sur internet

Ok, donc tous mes symptômes peuvent correspondre à une intoxication au monoxyde de carbone qui peut se déclarer (entre autres) à cause d’un appareil de chauffage d’appoint à gaz défectueux.

20:48

Je vais crever comme une connasse, cette fois-ci c’est certain !

20:49

J’éteins l’appareil diabolique et me précipite pour ouvrir toutes les fenêtres de mon appartement, puis je mets en marche toutes mes VMC (ventilation mécanique contrôlée). Ah non, pas toutes, je prends soin de ne pas déclencher celle de la chambre qui abrite un nid de frelons, même s’ils sont tous morts c’est pas la peine de rajouter en plus l’invasion de cadavres d’insectes.

21:00

Je parcours les sites de prévention, on me dit que j’aurai dû avoir un détecteur avec une alarme, mais j’en ai pas !

21:01

Y’a un endroit où je peux acheter un détecteur avec alarme à cette heure-là ?

21:10

Les sites me disent que je dois me barrer de l’appartement, en laissant tout ouvert, et que je ne dois y revenir qu’après que les pompiers ou un personnel qualifié aient décrété que c’était bon, qu’il n’y avait plus de risque…

21:15

Et acheter ce putain de détecteur avec alarme en ligne et attendre de l’avoir reçu pour réintégrer l’appart non ?

21:20

Mais je fais quoiiiiiiiiii ? Je me barre ? je me barre pas ? Est-ce que je me sens vraiment mal ? Est-ce que internet ne m’a pas juste super monté le bourrichon et que je suis en train de me créer tous mes symptômes ? Et cette méga-géante boule au ventre qui m’a pris depuis près d’une heure, on peut l’appeler comment ? peur ? ouais, c’est bien ça : peur, trouille, pétoche…

21:22

« Allo, Môm…. ouiiii, bien sûr ça va bien, ah non pardon j’avais pas vu l’heure… non c’est pas ça mais je me disais que je pourrais dormir chez vous ce soir non ? nan mais pour avoir chaud surtout, et puis comme ça demain j’irai direct chez Picard, j’éviterai les bouchons…. Ouais, ça va être sympa de se raconter nos journées en plus, bien sûr… Bon écoute, si t’insistes alors j’arrive, d’accord »

Et tout ça sur un ton aussi décontracté que possible…

21:30

Flash Gordon est en moi. Je ferme les volets et laisse les fenêtres ouvertes, adieu mes 14°c péniblement accumulés… Je choppe Fred et le planque dans la salle de bains (il ne supporte pas les basses températures) mais je lui laisse la vmc (on ne sait jamais, si les baobabs ne supportent pas le CO on est foutus…) Je dévale l’étage quatre à quatre en pyjama avec mon manteau et mon sac contenant mon portable sous le bras. Je parcours la rue à la recherche de ma voiture autour de tous ces gens surexités et qui crient, drapeau à la main… (euh, il fait pas un peu frais pour un 14 juillet ? ah non, c’est encore des pauvres gens qui se prennent pour des héros parce qu’un millionnaire a foutu un ballon entre deux poteaux…)

21:42

Finalement, j’explique à Môm la vraie raison. Elle ne semble pas inquiète et me montre où sont rangées les serviettes dans la chambre d’amis (j’évite d’être désagréable en lui rappelant que j’habitais là y’a encore deux ans, et que c’était ma chambre…)

22:00

Je m’écroule, épuisée par toutes ces émotions, encore une fois persuadée d’avoir frôlée la mort (la première fois était mon empoisonnement en mai) et agréablement surprise d’évoluer dans un environnement chauffé.

Aujourd’hui j’ai réintégré mon appartement (il y fait 9°c et Fred fait sacrément la gueule) et je vais bien, mais j’ai eu peur… A tort ou à raison, on ne saura jamais, et c’est tant pis

Et vous, vous flippez pour quoi ?

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PS 1 : Informez-vous sur le monoxyde de carbone.

PS 2 : Rien à voir mais la vignette est un extrait d’une œuvre d’un ami peintre et sculpteur très talentueux, Sébastien Devoyon. Je vous encourage à aller voir ses créations.

3 réponses à « De comment je suis une grosse flipette ! »

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