En bonne geek que je suis, préparez-vous à lire une métaphore informatique digne de ce nom…
Pour éviter la surchauffe, la plupart des pc stoppent purement et simplement leur système si la température devient dangereuse pour le processeur. C’est ce que j’ai appris en négligeant d’aspirer la poussière de mes ventilos d’antan.
Je suis pareille !
Je n’ai absolument aucune idée de comment m’est venu ce trait de caractère, ce qui est sûr c’est que je suis la seule de ma famille à l’avoir développé (et je m’en rends bien compte grâce à toutes les reproches que je me prends pour ce fait).
Je m’explique… Dans la vie il y a toutes sortes d’interactions sociales qui peuvent ou doivent nous lier aux autres gens. Je ne vais parler ici que de relations « désirées » (car en effet, tout ce qui est du domaine professionnel n’est bien souvent pas choisi, et ça ne rentre pas alors dans la même catégorie).
Parlons donc de nos relations avec nos amis, nos copains, nos potes, nos connaissances, nos semblables…
Lorsque je me suis rendue compte que j’étais destinée à croiser du monde, et que dans ce monde il pourrait y avoir des personnes plus ou moins importantes dans ma vie, j’ai aussitôt découvert qu’il y aurait des règles pour encadrer ces échanges. Alors, chers lecteurs, vous êtes déjà en train de vous préparer à découvrir une Agoaye super psychorigide que vous ne soupçonniez pas, mais ce n’est pas certain, car ces règles là, nous les appliquons tous (enfin, j’espère pour vous du moins…) :
Il y a des « paliers de l’acceptable », ce qu’on peut supporter… ce qu’on peut accepter de l’autre ! Et je suis le genre de personne qui refuse en bloc le passage de ce pallier ! Lorsque le palier est atteint, je bugue, je m’éteins, me ferme et coupe les ponts.
Protection ultime !
15 ans :
Je vais perdre le jardin dans lequel j’ai grandi. Son propriétaire, membre de ma famille (ah oui, parce que moi, amis ou famille c’est même combat, je ne crois pas aux liens du sang, j’en avais déjà parlé), a décidé de vendre le terrain attenant à la maison familiale où je vivais.
Je suis allée chez lui avec toutes les photos de moi heureuse dans ce jardin, pleurant et le suppliant de ne pas faire ça. La seule réponse que j’ai obtenue est un « qui est-ce qui t’envoie ? »
Estomaquée, vexée et penaude (oui, tout ça à la fois), je suis repartie de chez lui et ne lui ai plus adressé la parole jusqu’à sa mort, 15 ans plus tard (bon, en même temps je ne lui adresse toujours pas la parole maintenant hein, elle est mal foutue ma dernière phrase en fait :))
16 ans :
Mon géniteur a fait une remarque maladroite, aidé par son fidèle compagnon Jack Daniels. Manque de pot, j’étais juste derrière lui et j’ai tout entendu ! J’ai déjà écrit là dessus. Je ne lui ai pas donné signe de vie durant un peu plus de 10 ans jusqu’à ce que sa mère me fasse le coup de la vieille femme triste qui fait promettre à sa petite-fille d’aller voir son papa mourant du cancer…
Mon coupage de pont a été interrompu une fois donc durant quelques heures, ce jour là, lorsque je suis retourné voir un homme inconnu quelques paires d’années avant qu’il ne meure dans un coin.
18 ans :
Premières amours, premières déceptions. Là il ne s’agit pas d’une histoire mais de toutes celles de ma vie… Quand on parle d’exs, le terme ne peut pas être mieux choisi pour moi. Mes exs disparaissent tous pour moi. Un carton plein de leurs affaires les attendent devant leur porte (ou dans leur benne à ordure, au choix) et le contact n’est plus jamais repris : plus jamais !
22 ans :
J’étais proche de ma jeune cousine, et j’avais des amis. L’une de mes amies a commencé à très sérieusement déconner avec ma jeune cousine, venant la chercher au lycée juste après que sa mère l’y ait déposée pour l’emmener crapahuter dans Paname toute la journée, lui faisant faire le tour des bars la nuit, lui faisant rencontrer plein de mecs… J’ai averti que je ne le tolérais pas, elles s’en sont moquées. J’ai coupé les ponts…
Note au passage : Cette « amie » est atteinte d’une maladie incurable, et de ce fait, elle n’a aucune conscience des limites que pourraient respecter les gens qui ont une espérance de vie supérieure à 50 ans… Elle vit donc tout le temps dangereusement, c’est ce qui a contribué à ma réaction.
29 ans :
Même cousine, second round ! Elle tombe enceinte (aucun rapport avec l’histoire précédente) et me demande de l’emmener et la soutenir lors de ses démarches d’IVG. Il est évident que je ne refuse pas, même en sachant pertinemment que je vais sacrifier mon précieux temps de révisions pour le concours de prof des écoles (en plus d’un 35h dans le privé) qui a lieu dans 3 mois.
Je n’avais juste pas prévu que ma cousine me demanderait de partager cette aventure avec Malika, grosse pouffiasse kaïra, qui se pointe en retard pour le rendez-vous à l’hôpital et m’injurie dans ma propre voiture car je le lui ai fait remarquer (je cite, parce que c’est trop marrant : « Quoi mais quoi, tu te prends pour qui toi là ? on doit tout supporter de toi parce que t’emmène ta cousine en voiture ? c’est pas toi le maître du monde conasse. On a pas besoin de toi t’sais, moi j’ai été avorter 3 fois en RER et j’en suis pas morte alors ferme ta gueule » charmant hein ?).
Après avoir gentiment expliqué que la cousine se démerderait donc seule et après avoir eu des sermons de la part de ma tante qui défendait la cause de Malika car (je cite encore) « elle est de la DDASS, alors tu comprends, faut pas lui en vouloir« , et après n’avoir eu aucun merci ou aucun pardon de la part de ma cousine, j’ai coupé les ponts avec tout ce petit monde là.
30 ans :
Flore, ma meilleure amie depuis plus de 15 ans m’annonce qu’elle ne viendra pas à mon anniversaire (30 ans, et qui tombe un samedi) parce qu’elle va plutôt aller au mariage de sa collègue de boulot.
Cette fois, ça a été le coupage de pont le plus déchirant.
Ça faisait près de 2 ans que je l’aidais à élever ses jumeaux (car le mari a un métier prenant). Ne pas voir ces enfants là grandir est très difficile au quotidien, je le jure !
Mais je coupe les ponts quand même.
Moi, j’ai jugé ces situations inextricables. Moi j’ai vu le vase, et le torrent qui s’en échappait, car dans ces histoires-là, ce n’était pas simplement une goutte d’eau pour moi. Alors j’ai pas voulu finir noyée dans les abus des autres. Non, je ne veux pas faire partie de ce que je n’ai pas décidé, et je ne veux pas subir ce que je ne mérite pas…
Alors j’accepte les critiques (même les mauvaises, si, si…) et je m’attends bien sûr à des « égocentrique », ou des « dure » ou encore à des « stupide ». Mais c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas en chier comme un rat mort. je ne suis pas méchante, ni violente… Je suis juste déterminée.
Il est évident que si cet article existe c’est pour une bonne raison. Il est pour l’un d’entre vous à vrai dire (si vous ne vous sentez pas concernés, ça veut dire que ce n’est pas vous hein, inutile d’enclencher le mode « parano »).
Je coupe les ponts… Je ne veux plus que tu me lises. Nos échanges ont été trop loin et crois-moi, ce sera mieux pour chacun !
[…] ! les yeux gros comme des soucoupes ! Flore, ma meilleure amie du moment, est poisson. Et elle essaye d’avoir un bébé. Et son mari s’appelle Klaus. Et je suis […]
[…] leurs ! Il y en a à qui j’ai pardonné, d’autres que j’ai superbement ignorés. Couper les ponts a été ma plus grande […]
ET BEN ON SE RESSEMBLE BCP NIVEAU COUPAGE DE PONT
Parfois c’est nécessaire