J’ai eu virtuellement besoin de me faire peur.


Ma vie de geek / samedi, juin 11th, 2016

phpEn ce moment, j’ai pas mal de micro-passages à vide.
Pas mal de moments où ces questions tournent en boucle : « et finalement à quoi ça sert ? Où vais-je ? Pourquoi ? », et en particulier autour de mon identité bloguesque.

Je vous l’ai dit dans mon dernier billet, je n’ai aucun intérêt à rester ici pour me lamenter, pour vous faire subir mes états d’âme tortueux (car en ce moment ils le sont pas mal), je n’ai pas envie de vous mendier un soutien dont je ne suis même pas digne parce que je ne vous donnerai pas ce que vous attendez : une rencontre, du réel…

Et puis la cerise sur le gâteau ça a été hier. Sur mon fil Facebook, une déferlante de ce que je déteste le plus au monde : un abrutissement de masse au service d’un jeu sportif national.
J’ai donc vaillamment entrepris de cesser de suivre ceux et celles qui pourrissaient le fil avec des photo de leur écran de télé et des hashtags footeux. Je suis aigrie, seule, je n’ai vraiment que ça à faire de ma vie.

Et puis ce matin c’était pire… Encore plus de statuts, encore plus de photos… Parce que les milliardaires ont gagné.

Et là je me suis dit : déconnexion pure et dure pendant la durée de cette farce !
C’est ce que j’ai fait. J’ai supprimé mon compte Facebook sur un coup de tête. Ils me disent que je peux y revenir plus tard, on verra bien si j’arrive à survivre jusqu’à mi-juillet ou au moins jusqu’à ce que la france perde (moi j’ai l’impression qu’elle a déjà perdu depuis plusieurs années, mais bon, je ne parle pas de la même chose).

Tout va bien.

Et puis d’un coup d’un seul la fièvre me gagne encore plus, si je ne suis plus là-bas, pourquoi mon blog serait-il encore en service ? Et si je disparaissais… Pour voir, pour savoir si j’me sens vide, pour savoir si j’ai encore envie, s’il est toujours comme un membre de ma famille, comme une béquille dans ma vie bringuebalante…

Je voudrais faire pareil que pour Facebook, le suspendre mais le garder hors-ligne, quelque part caché, qu’il ne soit plus en vitrine… Et puis qu’un jour, si j’en ai besoin, je le remette simplement et je reprenne du service.

Sauf que j’ai fait n’importe quoi. J’ai changé l’url dans les options de WordPress. D’un beau clic franc et décidé j’ai appuyé sur « enregistrer les modifications » et tout a basculé.

Site inaccessible et tout sans-dessus-dessous, liens renvoyant à des pages d’erreur qui tournent en boucle et surtout, surtout : tableau d’administrateur WP inaccessible et me demandant un mot de passe dont je ne me souviens plus depuis des années (merci l’enregistrement du mot de passe automatique dans Firefox).
Évidemment le lien de récupération ne fonctionne pas, car il me renvoie sur l’url que j’ai changé, et qui n’existe pas… forcément…

Je vais vous dire ce qui s’est passé dans mon corps à ce moment précis :
– froid polaire surgissant au creux du ventre et irradiant le reste du corps progressivement.
– sang battant dans les tempes, frissons dans la tête et le bout des doigts
– évidemment larmes aux yeux et pensées fugaces de tout ce que j’ai perdu (960 billets en 5 ans de blogging)
– tentatives de pensées imposées du genre « c’est pas grave », « je reviendrai », « tout arrive pour une bonne raison » et « il me fallait un nouveau départ » rapidement éclipsées par une forte envie de fumer une clope.

Je me suis fait super peur. Le genre de peur qu’on a lorsqu’on se dit que quelque chose d’irrémédiable est arrivé. Le genre de peur que j’ai eu lorsque je pensais qu’on allait me dire que j’avais un cancer. Le genre de peur qu’on a quand des gens meurent.

Voilà, j’suis pas fière de vous l’annoncer avec de telles comparaisons, mais c’est ce que j’ai ressenti sur le coup. Sans doute que sur le moment tout a été décuplé et que sur la durée ça n’aurait rien eu à voir avec de vraies mauvaises nouvelles ou de vrais deuils, mais là, il y a un peu plus d’une heure, c’est exactement ce que j’ai ressenti.

J’ai tenté de respirer, de ne pas paniquer, de me dire que tant pis, j’allais payer quelqu’un pour récupérer mon blog, que ça devrait être faisable… Je ne savais pas qui… De tous les gens que je connais, c’est moi la plus calée…
Alors je me suis dit que Google était mon meilleur ami et que j’allais tenter de me dépatouiller.

Et c’est ce que j’ai fait. J’ai télécharger un serveur FTP pour récupérer mon fichier php afin de lui rajouter deux lignes de code destinées à biaiser la démarche d’authentification sur WP et accéder à ma console quand même (mais ça ne résolvait pas le souci du mot de passe oublié, je me voyais déjà essayer le demi-million de combinaisons que j’utilise d’habitude). Évidemment j’ai aussi téléchargé un éditeur php car rajouter une ligne via Notepad c’est clairement pas pratique.

Et puis j’ai changé d’idée et je me suis remise à chercher car cette histoire de mot de passe me complique beaucoup la tâche.
Manifestement il s’agit d’une erreur courante. Quelqu’un nous dit qu’on peut remettre les bons url via la plateforme phpmyadmin fournie par notre hébergeur.
Je m’y précipite (après avoir réinitialisé mon mot de passe là-bas aussi, faut vraiment que je les note quelque part !!), et je bidouille quasi en aveugle (car l’exemple donné sur le site que j’ai trouvé ne correspond en rien à l’arborescence de ma base de données à moi.)

Je trouve enfin un ligne d’adresse erronée, je la corrige, je ne clique même pas pour valider (y’a pas) et le blog fonctionne de nouveau.
Les liens directs fonctionnent. Mais toutes les redirections ou les hypertextes me renvoient de nouveau à l’autre url qui ne fonctionne pas.
Je plonge de nouveau dans mes tables php et je la vois à la 36ème ligne, la fausse url, encore elle ! Il y en avait deux, c’était logique…

Tout semble être revenu.
Je me suis précipitée pour vous écrire ce billet pour vous dire que finalement je ne pars pas.
Concrètement je ne sais pas si tout va bien se passer quand je vais cliquer sur publier, je ne sais pas encore si tout est de nouveau réellement fonctionnel (Publicize semble faire un petit peu la gueule).

Même si je n’ai plus la foi, je me suis au moins rendue compte que mon blog était trop important pour moi pour lui dire définitivement au revoir. Cette mésaventure m’a au moins permis de m’en rendre compte.

Allez… J’essaye !

26 réponses à « J’ai eu virtuellement besoin de me faire peur. »

  1. Ca a l’air de marcher, j’ai tout bien lu! (Par contre j’ai pas tout compris de ta récupération de liens…. en effet tu gères!) Bravo pour ça et happy blogging!

  2. Tout est là et toi aussi :)
    Tu t’es fait peur et je crois que tu as fait peur a beaucoup de monde !

    Sinon, sur wordpress, à moins de supprimer les articles pour de vrai, tout ce qui est changement d’adresse ou mauvaise installation d’extension/thème se répare bien.

  3. oh mon Dieu! Mais heureusement que tu as réussi à réparer le coup ! Moi j’en aurais été incapable, au pire tu te créais un tout nouveau blog non? On aurait fini par te trouver ma belle!!!
    Pour facebook , j’ai fait la même chose que toi, il y a plus d’un an!!! Et je ne l’ai pas ré-activé. Bouffée d’air pur! Facebook c’est le mal surtout quand toi tu vas pas super bien et que tu as pas tant de joie et bonheur à claquer au visage des gens!
    Pour le foot, je partage ton point de vue!!
    Je pensais à toi ce matin… Gros coup de passage à vide aussi depuis quelques jours pour moi… Comme ça sans raison… Chier bordel! Des questions de merde que je ne devrais pas me poser « au final à quoi elle sert la vie puisqu’on meut tous un jour, ça sert à quoi? Ce genre de truc… Grave! (merde j’espère pas te fourrer ça dans le crâne maintenant)
    Alors moi je suis de tout cœur avec toi !! On va la remonter cette saloperie de pente! Et moi je n’attends rien de toi! On ne se rencontrera jamais, mais je peux être là quand tu as besoin de te lamenter et je dirais les conneries des autres que tu auras peut être pas envie d’entendre mais qui peuvent t’aider à long terme….
    Grosses bises, restes parmi nous, même si c’est pour te plaindre, ou croire que tu te plains, car moi j’ai pas toujours cette impression de toi !!

    1. Oh pour ces idées je n’ai besoin de personne pour me les mettre dans la tête, t’inquiète elles y sont déjà.
      Merci pour tes encouragements, et oui, comme tu dis, j’espère qu’on s’en sortira…
      Bisous

  4. Tout marche et heureusement !!! Ne nous lâchez pas ♥ Vous nous manqueriez, et puis se couper du monde y compris de ce à quoi on tient est un réflexe sacrément destructeur (même si perso j’ai toujours tendance à y retomber quand même).

    Je ne pense pas que les gens qui vous suivent attendent quoi que ce soit à part ce que vous nous donnez déjà : votre présence, qui vaut largement la peine en tant que telle.

    (Je crois que je vais arrêter de vouvoyer, c’est une habitude de gamine timide/respectueuse mais ça met une distance qui commence franchement à me déranger, surtout avec les gens qui me touchent humainement parlant. Et puis j’ai l’impression d’être un peu la seule, donc bon, inutile de s’ennuyer comme ça… Bref, je ferme la parenthèse.)

    Prends soin de toi et ne nous lâche pas comme ça ! ♥

    1. Merci !
      C’est mon réflexe le plus fréquent… Et comme l’autodestruction ne m’a jamais fait très peur (c’est génétique je pense), alors la fuite et l’isolement ont toujours été mes meilleurs amis.

      J’essaye

  5. Alors moi j’aime pas quand tu parles informatique, j’y comprends que dalle mais bon sang ton écriture, quoi ! Ne nous frustre pas de tes coups de gueule que j’ai parfois envie de noter dans un carnet ! Même quand t’es au plus mal, tu restes géniale…Si si c’est vrai…
    Je balance jamais de com ici mais là bravo, ta détresse d’avoir cru voir filer ton bébé, ta création, ton blog quoi, te rend toujours aussi mordante vis à vis de ces connards de footeux milliardaires. Oh oui, qu’ils se la mangent, leur défaite, ces merdeux décérébrés !!!
    Je t’embrasse et surtout, fais au mieux, pour toi, pour tout.

    1. Je te remercie de ton commentaire.
      J’essaye de revenir tu sais. Mon espace est là mais moi plus trop.
      P’tet que j’ai perdu l’envie, p’tet qu’elle reviendra.

      Merci en tous cas. Tes encouragements comptent !

  6. Bonjour,

    je ne parle que pour moi :

    Je n’ai rien compris à la partie technique.

    Je ne compte pas te voir en vrai. Le virtuel me suffit, je ne vois pas ce que cela apporterait en plus de se voir en vrai.

    Bon courage.

  7. ça fait plusieurs jours ( depuis ton article  » Fadasse  » que j’ai envie de te laisser un petit mot. J’aimerai t’apporter un peu de réconfort, trouver quelques chose à te dire qui pourrait t’envoyer de la bonne énergie. Rassure toi, je ne te proposerai pas qu’on se voit  » en vrai  » je respecte complètement ton anonymat et tiens à préserver le mien aussi ;). Mais je voulais que tu saches que de te voir en peine, en difficulté me touche beaucoup. Je peux comprendre ton envie de tout laisser tomber par moment. Mais ce blog, et la communauté que tu as su créer, tu dois en être fière ! Et surtout tu ne dois pas te laisser tomber toi. T’es peut-être dans un gros creux de la vague, mais je pense que les choses ne sont jamais figées dans la vie. Tout bouge, tout le temps, alors moi j’y crois que tu vas avoir des jours meilleurs et des bonnes surprises dans ta vie. Bravo pour avoir su remettre ton blog en place en tout cas. On ne se connaît pas, mais je t’envoie plein de gros bisous épistolaires !! <3 Prend soin de toi.

    1. Je te remercie pour ton message (que j’ai lu avec émotion lorsque tu me l’as laissé).
      En vrai, le creux dure toujours… Rien n’est réellement satisfaisant pour moi en ce moment. C’est pourquoi je prends un peu de distance avec le blog, avec les gens, avec la vie elle-même.

      Je sais bien fuir

  8. Bon, bien sûr je n’ai pas plus de 9oo billets en 5 ans mais combien de fois ai-je disparu de la blogosphère sans prévenir… ?
    Je ne peux que comprendre ce que tu écris ici. Au moins tu as trouvé un semblant de mini bout de réponse :))
    (Contente que tu aies choisi de rester en tout cas !)

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