Je rêvais d’un autre monde – épisode 14


Ma vie de hippie / mercredi, décembre 2nd, 2015

005Retour en quelques épisodes sur mon aventure en rassemblement auto-géré dans les Cévennes.

Durant 15 jours, nous avons été quelques milliers à partager une aventure humaine extrêmement intéressante.

J’ai choisi de tout vous raconter (mon vécu, mon ressenti), chaque mercredi pour les 16 semaines à venir.


 Jour 14

Matin.

Malgré un réveil assez rapide et même si j’ai finalement peu dormi, j’étais en forme. Un passage aux toilettes et un ballot de paille plus tard (oui, dans les toilettes sèches nous recouvrons avec de la sciure, de la terre ou de la paille, là il n’y en avait plus alors j’ai dû aller en chercher pour en ramener, ce fut ma gym du matin), j’ai essayé d’aller quémander de la pastèque à la cuisine sauvage, sans succès.

Un ami qui part aujourd’hui m’en a offert une tranche.

J’ai aussi croisé mon ancienne voisine de tente et son vieux chien, elle est tellement étonnante… Elle part pour Notre-Dame des Landes juste après !

Je choppe l’équipe du parking en plein départ pour l’accueil et je me joins à eux. Eric, Vincent, Maxime.
Je pars avec Eric pour enlever les rubans rouge et blanc qui avaient été placés sur le bord des routes pour éviter les stationnements sauvages, tout ça sent la fin.
La drôle d’avance de mes règles (trois jours avant la date quand même) me contraint d’arrêter. Je suis un peu paniquée, je n’ai rien emmené, rien prévu, ça ne devait pas arriver maintenant !
Ma prévoyance de toujours me sauvera : j’avais une vieille, très vieille pochette de tout ce qu’il faut dans le coffre sous le siège conducteur de ma voiture, je me suis félicitée de cette trouvaille.

Et je me suis félicitée aussi de ma capacité à mettre un tampon dans une voiture entourée de plein de gens qui passent, pas si facile !!

Je reste un peu à l’accueil puis rentre ma voiture près de ma tente avant d’aller manger.

Midi.

Eric me prend sous son aile pour me donner une assiette VIP, j’entre donc dans la cuisine côté organisateurs. Pour tout le boulot que j’ai abattu, je ne me sens pas escroc.

Après-midi.

Nous décidons de nous reposer au lac. Je regarde longtemps la chienne de Vincent jouer avec eux, elle est tellement formidable…
Maxime m’a fait une bourse en vieux ballon de foot, je suis ravie.

Je suis rentrée seule peu après et j’ai croisé Marion, nous nous sommes posées en discutant de tout et de rien pour boire une tisane et colorier des galets, c’est une fille bien. Elle est enseignante aussi, et pas si loin de chez moi en plus, le monde est petit.
A un moment, elle me regarde et me sort de but en blanc : « Oh, mais tu as tes règles… Tu as pensé à faire une offrande à la terre ? »
J’ai été très surprise qu’elle s’en rende compte, et qu’elle me pose la question de l’offrande. En réalité ce n’est pas du tout dans mes habitudes. Elle m’explique un peu le principe : rendre un peu de toi à la terre pour remercier la nature d’être une femme.
J’y penserai, mais je ne lui promets rien…

Eric nous rejoint et traîne avec nous avant d’essuyer le début de l’orage.

Soirée.

Sacha, Marion et Kévin partent demain avec la Rainbow Family pour le rassemblement frutivore dans les hautes-alpes. Je me sens triste.

J’ai annoncé à Sacha que pour la peine j’allais le coller toute la soirée pour faire le plein de contact humain. C’est ce qui s’est passé. Nous nous sommes réfugiés au Badjan où nous avons passés de vrais bon moments d’affection.
C’est marrant ce besoin de proximité, c’est quelque chose que je ne connais pas dans ma vie de tous les jours. Quand je nous regarde de l’extérieur, je me dis qu’on dirait les enfants perdus de l’île de Peter Pan…

Un peu de bouffe, de musique, de câlins.

Et puis tout est redescendu à cause d’un homme. Un gars que je ne connaissais pas et qui s’est mis à faire des blagues sexistes et lourdingues !
J’ai un peu ouvert ma gueule mais j’ai décidé de me barrer. Je ne suis pas venue pour ça, j’ai été très en colère de retrouver un tel esprit ici, cet homme est stupide et méchant, je n’avais pas envie de l’entendre.
De loin, j’ai entendu Marion me défendre bruyamment et intelligemment !

Nuit.

Je reste autour des feux improvisés, j’ai eu besoin d’un moment pour relativiser. Puis j’ai retrouvé mes amis pour des câlins, un pote m’a rassuré en me disant que le personnage auquel j’ai été confrontée agace beaucoup de gens dans le groupe, il se croit gardien du Rainbow mais n’en porte pas la plus petite valeur…

Bref, des bisous et au lit, cette nuit Sacha, Kévin et Marion dorment autour de moi pour la dernière fois…


À suivre mercredi prochain.

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