Retour en quelques épisodes sur mon aventure en rassemblement auto-géré dans les Cévennes.
Durant 15 jours, nous avons été quelques milliers à partager une aventure humaine extrêmement intéressante.
J’ai choisi de tout vous raconter (mon vécu, mon ressenti), chaque mercredi pour les 16 semaines à venir.
Jour 2
Matin.
Le jour est à peine levé que je me réveille.
Je pense qu’il est tôt (oui, j’ai décidé, en plus de couper le portable, de ne pas vivre avec les horaires, je me détache de cette dictature du temps qui régit toute ma vie habituellement et que je supporte de plus en plus mal). Je me sens encore fatiguée mais la curiosité prend le dessus et je me dis que c’est le moment idéal pour aller repérer un peu les lieux.
Les toilettes sèches sont ma première étape.
Ce n’est pas évident : Il s’agit d’une tranchée surmontée d’une petite cabane de bois et tissu posé sur des palettes.
Je sens la structure bouger lorsque j’y rentre et j’entends les gens discuter à un mètre de moi.
C’est difficile de se concentrer pour pisser. Je me dis que je vais là-encore devoir m’habituer, faire un effort pour adapter mes besoins de confort !
Fin de matinée.
De retour à ma tente, je me pose pour me faire un thé. Là, je me sens submergée par des tas de questions à la con « qu’est-ce que je fais ici ? » « ai-je un rôle à jouer dans ce rassemblement ? » « suis-je vraiment à ma place ? »
Je ne trouve aucune réponse et je mouline pour rien. Je me sens vraiment bof. Encore une fois limite angoissée.
C’est à ce moment-là qu’une fille est venue directement vers moi pour me parler.
Très spirituelle (un peu trop pour moi en temps normal, mais à ce moment là c’était très bienvenu), très dans l’écoute…
Ce moment avec elle m’a beaucoup aidé, je l’ai senti lorsque nous avons partagé le thé, lorsque son amie est venue nous rejoindre, lorsqu’elle m’a pris les mains pour me dire au revoir.
Ce sont les premières vraies Belles Personnes que j’ai croisé au sein de ce rassemblement.
Il y en aura d’autres, souvenez-vous de ce terme : les Belles Personnes sont ces gens qui vous marquent ponctuellement ou plus durablement, ces individus qui irradient une bienveillance et un amour inconditionnel qui ne peuvent que vous aider.
Ce rassemblement en était plein !
Le reste de la journée.
Le premier cercle a eu lieu.
Il s’agit du rassemblement quotidien destiné à transmettre les informations quant à la vie et l’organisation du rassemblement.
Les premiers jours sont importants car les festivités n’ont pas encore réellement commencé, nous sommes encore dans une phase de construction, de montage du site en vue d’accueillir plus de gens, et même des visiteurs extérieurs.
L’enjeu est de taille : non seulement nous devons travailler ensemble pour nous assurer un confort raisonnable, mais nous devons aussi répondre aux normes de sécurité et d’accueil élémentaires. Il y a beaucoup à faire.
Le terrain qui nous héberge est un lieu conçu pour et tout à fait légal, c’est pourquoi nous devons accueillir une commission de sécurité dans les jours qui viennent afin de déterminer la fiabilité de nos installations, particulièrement à cause de l’alerte rouge « incendies » mise en place en ce moment.
Un peu découragée par la chaleur qui commence déjà à tomber, je décide de prendre une responsabilité au point d’accueil du site.
Je me poste donc à l’entrée principale avec quelques personnes et j’accueille tous les nouveaux venus, qu’ils arrivent à pied, en camion, en voiture ou même à cheval !
Concrètement, je pense, avec le recul, que je n’aurais pas pu mieux choisir. Être là me permet d’aller vers les gens avec une certaine crédibilité : je dois leur sourire, les guider, les informer, c’est mon rôle.
Je me présente et ce sont eux qui reviendront vers moi ensuite s’ils ont besoin d’un coup de main, je suis utile et pertinente. Du coup je me sens bien mieux !
Une petite équipe se forme naturellement au point d’accueil, j’y croise des gens avec lesquels je sympathise assez rapidement, notamment Eric, Sacha et Ayan.
Nuit.
Ayan et moi avons enfin réussi à nous extirper de notre poste à l’accueil.
C’est très difficile d’avoir une relève car les bénévoles sont assez occupés ailleurs (construction de la cuisine, des toilettes sèches, des tranchées d’écoulement des eaux…).
Nous allons directement à la rivière, sans passer par le cercle du soir. Je suis bien fatiguée et persuadée d’avoir choppé un truc (une insolation peut-être… ça a bien cogné).
Ayan est un garçon charmant, même si au fond de moi je me demande un peu ce qu’il fait dans ce rassemblement. Il ne colle pas trop au style des gens qui sont ici. Il n’est pas chevelu, il a une petite chemise et il est étudiant en hydrogéologie…
Quoi qu’il en soit, nous passons la soirée tous les deux. Il n’a pas trop tardé à m’embrasser, en prétextant que je l’aurais maté avec envie lorsque nous étions à notre poste à l’accueil !
Je n’ai pas osé lui dire que je n’étais que bienveillante et absolument pas dans une démarche de drague (étant donné qu’il a les cheveux courts), et je me suis volontiers laissé câliner.
Il en avait besoin, j’en avais besoin, nous passons de très bons moments.
La lune est déjà bien haute dans le ciel et je pense qu’il est très tard, je décide donc d’aller me coucher seule.
Seule, mais sans compter la petite centaine de fourmis qui utilisent ma tente comme une voie express.
À suivre mercredi prochain.
ça démarre plutôt bien finalement !!!! Belle journée du mercredi des enfants….
Mireille de Mireo-Créations
Oui finalement, il suffisait que je prenne mes marques
Merde, c’est la première question qui me vient désormais : oui, mais est-ce que c’est un chevelu ??? :) ça semble vraiment avoir été une expérience hyper enrichissante et hyper zen :)
Ahahaha, ça y est tu me connais par cœur :)
Attends donc de lire la suite, je ne suis pas encore entrée dans le vif du sujet :))
Non mais allô quoi il a pas de cheveux…. !!!! Je suis extrêmement choquée lol
Blague à part je pense que j’adorerai ça, mais mon homme et mes gosses sans wifi et autres pendant trois semaines…
Il y avait des familles, mais la plupart avaient ce mode de vie à l’année aussi…
Welcome home !
L’habit ne fait pas le « hippie » ! Puisque la nudité est aussi une façon de ressentir un sentiment de liberté. Tu seras toujours bien vu et accueilli en sœur. La tolérance et la bienveillance sont des pierres angulaires d’un socle commun qui permet de porter nos valeurs, respecter les autres, leur pudeur et leur limites. <3
Que l'esprit "Rainbow" que tu apporte à ta classe, grandisse et colore les rêves des jeunes qui ont la grande chance de commencer une nouvelle année avec une maîtresse comme beaucoup auraient rêvé de connaitre dans leur scolarité.
Semons la joie, la paix, l'amour ! Bon début de semaine !
Merci pour ce beau commentaire.
Effectivement le rapport à la nudité sera abordé dans les épisodes suivants :)
Je n’arrivais pas trop a comprendre s’il s’agissait d’un festival,
d’un chantier de construction à péreniser, ou … autre,
du coup, p’tit google’isation : http://www.objectifgard.com/2015/08/19/lezan-un-village-auto-gere-experimental-sur-le-terrain-des-communistes/
C’est ca ?
En tout cas, le coté Bienveillant de ce genre de rassemblement doit être apaisant.
Et puis ma foi, si cela t’a permis de passer du bon temps avec un charmant garçon … meme non chevelu …
;-)
;-)
Voui c’est ça…. Regarde y’a même un commentaire mis par moi :))
prendre une responsabilité c’est bien mais ce garçon va vite en besogne
Les gens qui vont vite en besogne ne me dérangent pas :)
Essayer est parfois le meilleur moyen de savoir.
« Écoute Bernard… J’crois que toi et moi, on a un peu le même problème ; c’est qu’on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c’est oublies qu’t’as aucune chance, vas-y, fonce ! On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher… »
Les bronzés font du ski, Jean-Claude à Bernard.
héhé, j’ai mis cet extrait il y a peu dans une première impression pour illustrer l’un des messages reçus :)
Super cette nouvelle série de billets ! :) Je suis impatiente de connaître la suite de tes aventures. Bon, le confort, je pense que je peux m’en affranchir pas trop mal. Je ne suis pas trop dans les routines et les manies. Par contre l’intimité des wc, c’est un truc auquel je tiens au-delà du raisonnable sans doute :) Je serais morte dans la Chine maoïste où les toilettes étaient communes, sans parois de séparation. Morte, clairement ;) Bisous
Il était possible d’avoir de l’intimité. La nuit (le noir, cette merveilleuse invention) ou le matin très très tôt (le sommeil, cette merveilleuse invention) :)
Hé hé…C’est l’occasion où jamais de vérifier si on a le pouvoir de mettre des horaires à son corps…cours de qi gong bienvenus ;)
Je voulais éviter, les horaires c’est le mal :) (mais oui, on peut :))