Je suis née dans les roses.


Ma vie de hippie / jeudi, février 26th, 2015

001Et presque carrément littéralement !

En effet, lorsque je suis née en ce beau jour de mai 80, le magnolia arbustif commençait à faire ses boutons dans le jardin familial où j’ai passé mes 23 premières années.

Je récapitule rapidement : le départ du géniteur + Môm qui retourne vivre chez ses parents = une petite Agoaye élevée parmi les adultes dans un jardin potager et botanique de près d’un hectare.

Ce jardin a tout de suite été mon terrain de jeux. J’ai rampé sur la pelouse, observé le tronc du vieux cerisier qui suintait de cette substance dorée dont mon grand-père faisait de la colle, je passais des heures à caresser les pivoines, à sentir les bleuets, à prendre soin de ne pas me couper avec les herbes de la pampa…

Je me souviens de ma grand-mère fascinée par sa collection d’iris, les gros, les rustiques… La grande majorité était d’un violet pâle que j’ai fini par trouver banal, et les plus beaux à mes yeux étaient les foncés, presque noirs, les marrons et jaunes, les blancs immaculés ou les rouges pâles. Ceux-là ne duraient jamais bien longtemps. Soit ils mourraient, soit ils redevenaient violets comme par magie à la saison suivante.

Et puis il y avait ces rosiers, très anciens, qui avaient des noms et que Mamie entretenaient plus qu’il ne fallait, au risque de s’écorcher les varices plusieurs fois par jour.
Je n’avais pas le droit de les approcher, car déjà à l’époque ma préférence allait vers les petites fleurs et le rosier grimpant s’en souvient encore. D’une seule main j’arrachais toutes les pétales d’une de ses fleurs blanches en pompon, très odorante, et je les lançais sur les gens lorsqu’ils passaient à ma portée, façon confettis dans un mariage.
Je trouvais ça très beau.
Ma grand-mère beaucoup moins, car, en passant par là ensuite elle ne retrouvait plus que des sépales nus là où elle aurait dû pouvoir contempler ses beautés blanches.

Je pourrais encore longtemps vous parler de ce forsythia (que j’ai souvent confondu avec le genêt), de l’arbre à papillon qui en attirait des centaines durant l’été, des narcisses, des lupins, des amarantes, des ancolies (encore aujourd’hui mes fleurs préférées), des tulipes, des pétunias, des primevères, et des premiers venus après l’hiver : des crocus !

J’ai vécu parmi ces plantes, j’ai appris à les connaître et j’ai regardé ma grand-mère les soigner et les entretenir jour après jour, année après année… L’arrivée du catalogue Willemse était un jour de fête, et j’avais même le droit de proposer mes idées (l’amarante, c’était moi…)

C’est donc absolument naturellement que j’ai été élevée dans le respect de la nature et de ses représentantes fleuries. Je ne cueillais pas les fleurs moi, j’arrachais les mauvaises herbes plutôt.
Ainsi, j’en suis rapidement venue à dire que je ne voulais pas qu’on m’offre de bouquets car je refusais d’exposer (je cite) « des cadavres de fleurs ». Je préférais les pots !
Personne ne m’a jamais contredit.

Et puis un jour, j’ai rencontré Ralph, je vous en avais parlé. Il était encore plus proche de la nature que moi, son jardin qu’il avait cultivé en respectant les principes de permaculture m’ouvrait à une autre vision du travail de la terre, c’était un vrai modèle pour moi, j’étais très intéressée.
Eh bien cet homme est arrivé chez moi un jour avec un bouquet de fleurs !

Je le remercie (en premier) puis lui expose ma théorie gentiment (ensuite) afin qu’il ne se vexe pas trop. Il me rit au nez !
« Mais Ago, couper les fleurs ne fait pas mourir la plante ! Les sommités fleuries ne sont que leurs organes reproducteurs, et ils fonctionnent encore quelques temps même dans un vase d’eau. Si tant est qu’un pollinisateur passe par là (ce qui serait néanmoins miraculeux par les temps qui courent) et le travail est fait comme si la fleur était encore sur tige… »

Ben voui. Ralph avait raison !
Demi-tour arrière toute dans mes convictions d’ardente défensseuse de la nature : je peux à présent arrêter de regarder un bouquet de fleurs comme s’il s’agissait des pauvres victime d’un génocide immonde, et je vais même vous étonner sans doute mais… parfois j’en offre et ça me fait plaisir !

Tout ça pour vous dire que dimanche en france c’est la fête des grands-mères, et que j’aurais volontiers offert un bouquet à Mamie si elle avait été vivante aujourd’hui.
Mais je ne me serais pas contentée de mes propres fleurs de mon propre jardin (je n’ai pour le moment que des perce-neige, ça aurait été un peu tristoune -et ça tient pas longtemps un fois cueilli-), j’aurais plutôt pensé à aller faire mon marché sur le fleuriste en ligne Interflora, en choisissant celui-ci (car elle adorait le jaune et qu’il est composé de plein de fleurs rustiques et odorantes):

parfum d'enfance

Ou bien celui-là (car il est simple, et avec des pivoines) :

ee

Je pense que ça lui aurait fait très plaisir.

Et vous, vous aimez offrir des fleurs ?

 


PS : Ce billet a été écrit dans le cadre d’un échange de lien. J’ai rédigé des conseils pour passer la Saint-Valentin sereinement en tant que célibataire et j’ai été publié sur le site d’Interflora.

Interflora
Il était donc tout naturel qu’à mon tour je parle un peu d’eux, avec mon ressenti, mes mots et mon histoire :)

15 réponses à « Je suis née dans les roses. »

  1. c’est bien joli de recevoir un bouquet de fleurs surtout comme ceux que tu présentes mais je ne suis pas grand-mère puisque je n’ai pas eu d’enfants cela arrive et pourtant on en voulait mais les fleurs coupées se fanent vite mieux vaut encore les voir dans un pot ou dans le jardin

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