Je suis une mauvaise élève.


Ma vie de grande malade / mercredi, septembre 28th, 2016

bordelOn peut dire de moi que je suis chiante (parfois), têtue (quand j’suis en forme), passionnée (même en dormant), incroyable (oui, on me l’a dit), sexy (quand j’étais jeune), soucieuse (en bien ou en mal), voire même contemplative (de plus en plus).

Mais l’adjectif qui ne me qualifiera jamais, c’est « endurante« .
Purée ce que je ne tiens pas la distance c’est incroyable !!

Lorsqu’une nouveauté arrive dans ma vie (qu’elle soit décidée ou non), je me lance en fonçant tête baissée de toutes mes forces, avec tout mon positivisme et toute ma bienveillance.
Le problème, c’est que j’attends des résultats à la hauteur des efforts fournis (c’est le principe de la permaculture) et que la plupart du temps je suis décontenancée parce que ce que j’attends n’arrive pas assez vite à mon goût.
Alors je me lasse, je m’épuise, je laisse tomber pour finalement abandonner lâchement.

Cette manière de fonctionner marche principalement pour le sport :

  • Je prends un abonnement d’un an à l’aquagym (370€) pour me raffermir les cuisses
  • Je m’achète un maillot de la mort, une serviette en microfibres, une frite hypoallergénique et le seul bonnet au monde qui ne me fera pas une tête de bite (si, il existe, il vaut 74,50€)
  • J’embarque une copine avec moi (pensant que ce sera moteur)
  • Je sue pendant 45mn dans une eau glacée avec le maillot qui me rentre dans la raie toutes les 3 secondes
  • Je rentre fourbue (et affamée) (et avec la grippe) (et une mycose plantaire)
  • Le lendemain je ne peux plus bouger les cuisses à force de courbatures
  • Le surlendemain mes cuisses sont toujours immobiles et d’un diamètre exactement identique à celui de l’avant-veille
  • Je potasse sur une liste d’excuses bidons à sortir à ma copine la prochaine fois qu’elle me demandera d’aller à l’aquagym avec elle.

C’est ainsi que j’ai payé les 45mn d’aquagym les plus chères du monde !

Alors vous me direz que la solution est relativement simple : j’arrête de m’obstiner, je ne m’inscris plus à la piscine et mes grosses cuisses, mes scrupules et moi restons tranquille à la maison.
Oui oui, c’est ce qu’on fait maintenant.

Mais le problème c’est que ce cas de figure a tendance à s’appliquer également pour d’autres aspects de ma vie !

En mars dernier, je fus victime d’une putain de grosse rechute dépressive.
Tellement grosse que je me voyais déjà partir pour un internement volontaire au service psy de l’hosto du coin (c’est dire !!). Du coup j’ai essayé de recommencer à m’en sortir en prenant des rdv avec des psy du coin.
3 mois après (oui oui), j’ai vu un gars qui m’a proposé de commencer une thérapie cognitive. Je me dis que je ne l’ai jamais fait, je me dis ok, je me dis que de toutes façons je dois tout essayer avant de me laisser mourir de faim dans mon lit.

L’idée (si j’ai bien compris, car il ne parle pas beaucoup le monsieur), c’est d’analyser mes schémas de pensées (qui sont erronés et me créent des automatismes mentaux sujets à déprimer) afin de savoir comment ils fonctionnent pour ensuite les corriger et voir la vie du bon côté.
Mmmmmmouais.
Admettons.

Et donc je dois faire des devoirs à la maison entre deux séances (programmées tous les mois) :

De temps en temps, je dois noter une situation
(Exemple -au hasard- : une nana que je ne connais pas me demande en ami sur Facebook, je l’accepte, puis elle me demande 6 secondes plus tard de liker sa page sur l’allaitement naturel des bébés cigognes dans les plaines de Patagonie)

Je dois ensuite noter ce que j’en pense sur le moment
(Je me dis que cette nana me prend pour une grosse connasse tout juste bonne à liker des trucs pour lui faire du chiffre, que je suis un pigeon, qu’en plus j’en ai tellement rien à branler de sa page que ça me fait chier au plus haut point de perdre mon temps à la supprimer, la signaler, la bloquer et la maudire sur 56 générations dans mes pensées)

Je dois noter ce que je ressens par rapport à ça
(je tremble, mon rythme cardiaque s’accélère, je suis de mauvaise humeur, en colère, j’ai envie de lui cracher dans la bouche si je la voyais en vrai)

Et enfin je dois finir par écrire mes pensées prochaines, celles que j’aurai après, avec du recul
(finalement je n’ai qu’à l’ignorer, je ne la connais pas, elle ne m’intéresse pas, sa page non plus, il n’y a pas mort d’homme -ni de cigognes-, je dois m’entrainer au lâcher-prise)

En gros voilà.

Sauf que je ne le fais pas. Enfin si, je le fais mais 50mn avant la séance…
Je triche en plus, je prends plusieurs papiers, plusieurs stylos, je les froisse un peu, genre je les ai écrits durant le mois et je ne les ressors que maintenant…
La mauvaise élève typique quoi !

Mais parce que je suis persuadée que ça ne change rien. Et que tel l’aquagym à 400 boules, je suis en train de perdre du temps parce que cette méthode ne m’apporte rien pour l’instant.
Je sais comment je fonctionne, je sais très bien que j’ai un gros travail quotidien à faire sur le renoncement (oh pardon, la résilience), sur le lâcher-prise et les jugements qui me touchent.
La plupart du temps je le fais tout ça, je me calme toute seule, je me tempère et je pense à autre chose.

Mais que puis-je y faire quand ça revient quand même ?
Est-ce que je dois lutter toute ma vie ?
A quel moment mes pensées tordues se réaligneront façon « paillettes et plumes de licornes, le monde est beau et tout va bien » ?

 

4 réponses à « Je suis une mauvaise élève. »

  1. faut pas abuser hein ? les licornes, ça n’existe pas !!! désolée de tuer le mythe mais si tu passes d’un extrême à l’autre, y’a pas tellement d’intérêt au final…
    qu’est-ce que tu conseilles à un élève qui est comme toi ? (genre dans ta classe, ça a bien du t’arriver de tomber sur un gosse qui fonctionne comme toi -à moindre échelle bien sûr)
    tu voudrais qu’il se force un peu, qu’il se bouscule, qu’il essaie encore, encore plus fort, tu lui expliquerais la patience et le plaisir du travail accomplit. Tu lui dirais que là, certes ça ne se voit pas, mais qu’il faut laisser le temps au temps, savourer chaque marche gravit (même si on trébuche) et tu le pousserais à toujours regarder là-haut. tu ne voudrais pas qu’il baisse les bras… Perso, quand j’ai envie d’abandonner un truc (parce que je suis trop fière pour laisser un truc si j’ai entreprit de le commencer) je me dis: « merde, Machin(e) est con(ne) comme un balais et il/elle a réussi, alors je vais y arriver, parce que je ne suis pas complètement débile »
    bon, certes, c’est pas QUE positif, mais après tout, la personne ne le saura jamais et moi, ça marche presque à chaque fois ! allez, courage !

  2. Mince. Je.me.retrouve assez en toi.
    le fait de commencer des choses, de m’enthousiasmer vraiment, puis de me lasse.
    Genre, typiquement, le sport.

    Alors j’ai fait quelques liste thématique avec des.objectifs qui me tiennent a coeur. A realiser sur le long terme, et pas forcement tout de suite.
    Et je coche, tranquillement.

    Si le truc cognitif te botte sur le moment, puis te lasse … malgré quelques tentatives de remotivation intensives … rien n empeche de te dire que tu t y remettras plus tard ^^

    1. C’est pénible d’être comme ça hein ?
      Ben pour la thérapie cognitive, je suis un peu forcée de continuer, je suis suivie au CMP, c’est une place précieuse, et j’ai mis 3 mois pour l’avoir, il faut que je tienne bon :)

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