Je flippe.


Ma vie de midinette amoureuse / mercredi, mars 21st, 2012

Vignettes-1454J’ai pas peur des araignées, même des grosses. Je les trouve sympa, et même si je refuse de partager ma chambre avec celles qui jouent au saut à l’élastique pile au dessus de mon oreiller, j’ai la décence de les mettre dehors (ou dans le couloir s’il gèle à  l’extérieur…)

J’ai pas peur du vide. Je m’éclate à  l’accrobranche comme une gamine de 16 ans, le seul problème c’est mon  endurance de playmobil… Il arrive un moment où j’en peux plus, et je me lasse, et je m’emmerde et je veux redescendre. Mais j’ai pas peur de tomber, d’ailleurs Kundera n’a-t-il pas écrit que le vertige n’était pas la peur de tomber mais la crainte d’avoir envie de sauter ?

J’ai pas peur de mes concitoyens. J’ai fondamentalement de la chance, j’en ai toujours eu… Je laisse ma voiture ouverte dans la cité (euh, c’était un oubli hein, pas un test…) et rien ne lui arrive, je sors le soir, je traîne, je parle aux inconnus… La seule fois où je me suis fait agresser, j’ai terminé assise avec mon agresseur sur les marches de Jussieu à écouter les problèmes de sa vie, j’lui ai offert deux clopes et on s’est souhaité bonne soirée.

J’ai pas peur des situations d’urgence. Et là on dit merci à la croix-rouge où j’ai été secouriste durant 2 ans. Je sais gérer le stress des autres et les différentes situations dans lesquels on peut se trouver et avoir besoin d’aide. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été aider sur un accident dans la vie de tous les jours. J’ai été formée à garder mon sang-froid et à être le plus efficace possible. Un jour à Nice j’ai même donné des ordres aux flics qui ne savaient pas quoi faire avec cette petite mamie allongée en plein milieu de la route. Je suis super efficace dans ce genre de situations.

J’ai pas peur de la mort. C’est nouveau je l’admets, mais j’ai appris à composer avec la mort des autres et avec les risques que fut un temps j’avais pris… Je n’ai jamais été sérieusement suicidaire, mais mes appels au secours ont tout de même laissé des traces. Maintenant je comprends, et je n’ai plus peur.

J’ai pas peur de la nature. Tu peux m’abandonner en forêt sans problème, au contraire je serai sans doute heureuse d’avoir un peu de calme. Je sais quelles plantes manger, je sais comment reconnaitre les crottes de lapin comestibles des autres (véridique…), je n’ai pas peur des bestioles et je saurai me débrouiller (tout en pleurant sur ma connexion internet perdue, quand même…).

J’ai pas peur de me produire en public. (Heureusement en même temps vu mon métier…) Mais j’ai été vue par des millions de personnes, à la télé. Ouais, j’ai fait des jeux (mais des pas cons, hein), j’suis passée aux infos et j’ai été dans un documentaire sur une chaîne nationale. J’ai partagé des journées avec des journalistes, j’ai été reconnue dans la rue, j’ai côtoyé des personnalités, j’ai été publiée… Eh, c’est pas pour me vanter que je vous dis tout ça, mais pour vous expliquer que je suis du genre à croiser une star dans la rue et à lui parler comme si je la connaissais depuis toujours, je ne suis pas impressionnée (c’est pas pour rien que les Fatals me disent que j’ai une grande gueule).

J’ai pas peur de mon futur. Que je finisse seule et abandonnée, ou riche avec plein de gamins, tenancière de maison close ou trader à Wallstreet, j’ai pas peur de ça. C’est nouveau aussi hein. Pour quelqu’un qui souffre du complexe de Peter Pan c’est assez ardu de se projeter très loin. C’est juste que maintenant je m’en fous… Je suis arrivée à déjà pas mal de trucs que j’aime, donc j’adopte le principe du « on verra bien ».

J’ai pas peur de souffrir. Et pour cause, j’ai été soignée à l’homéopathie :) Je suis un peu ironique sur ce coup là, mais je vous jure avoir découvert cette année seulement que j’étais pas obligée de souffrir le martyr quand j’avais une angine. Je n’adhère pas à l’allopathie et je me soigne ainsi que dans de très rares cas, mais faut dire ce qui est : je ne savais pas qu’on a la possibilité de ne pas avoir mal !

J’ai pas peur de l’aventure. Je pars sans filet, sans prévoir, sans vaccins dans les pays qui en nécessitent, sans assurance pour mon stock de marchandises, sans flingue dans mon sac, sans plan précis des endroits où je vais dormir, sans personne à rejoindre, sans programme de la journée, sans itinéraire, avec tout à découvrir…

J’ai pas peur d’être franche. Et c’est le côte le moins reluisant de ma  personnalité, je le sais. les gens ne sont généralement pas habitués à entendre une vérité claire et sans l’enrobage de sucre glace rose tout autour. « Il est joli mon nouveau pull ?  » « Ah non, pas du tout, je ne comprends vraiment pas comment tu peux penser qu’il est mettable ». A force les gens ne me demandent plus. Maintenant dans mes nouvelles relations je préviens d’abord :)

j’ai pas peur de m’affronter aux autres. Je tiens les conflits comme n’importe qui d’autre. Je sais répondre et les arguments me viennent naturellement. Comme j’ai du vocabulaire, j’en profite pour subrepticement utiliser des mots de trois syllabes ou plus afin de déstabiliser mon adversaire (et ça marche plutôt bien, essayez…). Malheureusement, plus le conflit est personnel et plus je deviens incisive, il suffit juste que je sache m’arrêter à temps !

En somme, j’suis une fille relativement couillue quand même, non ?

Mais là, je flippe !

J’ai peur comme je ne me souviens plus avoir déjà eu peur un jour (m’enfin à mon avis c’est déjà arrivé, je ne suis pas WonderWoman quand même). Et puis euh ? elle était française cette phrase ?

Et en plus j’ai peur pour ce truc tout con, pour ces gamineries de fillettes de 15 ans (c’est redondant, je sais).

J’ai peur d’aller le voir pour l’aborder sur ces relations non-professionnelles que je souhaiterais qu’on ait.

A chaque fois que je tente d’imaginer le moment (qui idéalement se situerait demain, si vous avez suivi l’histoire), mon cœur s’emballe du style tachycardie couplée avec arythmie, mon ventre se noue et je ne me sens plus capable de rien, et pourtant je ne fais que d’y penser !!! Vous imaginez au moment voulu ?

Je vous épargnerai les détails quant à ma consommation inhabituelle des  toilettes ou de l’achat de ce paquet de clopes, mais les faits sont là : Je flippe ma race !

Vous voyez là ? rien que le fait de vous en parler j’ai les mains glacées et je tremble (je vous jure…)

Et pourtant je n’ai absolument aucune idée de ce dont j’ai peur… Il me dit fuck ? eh bien c’est pas grave, il y a plein d’autres hommes sur terre (y’en a déjà 3 qui attendent une dispo de ma part sur AuM…) et puis on est assez grands pour continuer à se parler même en sachant que l’un des deux veut baiser avec l’autre non ?

Il me dit ok ? Bah c’est bien aussi… On ira boire un verre, on apprendra à se connaître hors école et on envisagera (ou non) l’éventualité d’un échange de fluides corporels… (z’avez vu quelle poète je suis quand il s’agit de romantisme ?)

Donc quoi ? je me fais une montagne de ces deux ou trois minutes de ma vie durant lesquels je vais aller le voir dans sa classe pour lui dire un truc du genre : « Je peux te parler ? c’est pas professionnel. Je voulais te dire que tu me plais et d’éventuellement, si tu étais seul dans la vie, on pourrait aller boire un verre ensemble » (oui parce que voilà ce que j’ai décidé de lui dire, entre deux crises de tétanie due au trac).

Merde, j’pourrais pas juste avoir peur des araignées sérieux ??

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25 réponses à « Je flippe. »

  1. Bon bein imagines toi en train de causer a une araignée…. tu lui dis, on peut sortir dans le couloir ensemble????? hihihiih… non sans dec’, je t’aide pas…. mais je sais pas trop comment tu
    pourrais faire a pars lui dire que tu as un serieux probleme, qu’l te tetanise… il te demanderas pourquoi et tu auras plus qu’ a lui dire que tu aimerai bien boire un café ou une coupette avc
    lui!

  2. Bah justement, essaie peut-être de ne pas répéter cette phrase en boucle dans ta tête, parce que c’est juste comme ça que tu sortiras un truc qui n’auras rien à voir. Prévois rien et tu verras sur
    le moment, parce que ça dépend aussi beaucoup du contexte.
    Mais sérieux, t’as sympathisé avec ton agresseur ? Tout ce qui me vient en tête, c’est « bah putain quand même quoi » !

  3. euh… j’ai peur des araignées, j’ai peur du vide… j’ai peur de me produire en public… je n’ai pas la moindre once de sens de l’orientation, donc toute seule dans la nature, j’ai peur…
    Bon j’ai pas trop peur de mes concitoyens… enfin pas de tous…
    Et si j’ai un mec qui me plait, je pars en courant…

  4. Je te lis chaque jour pour voir la situation évoluer mais je ne sais que te conseiller. Je serai aussi flippée que toi je crois.J’ai dragué Grandsage en l’invitant par courrier à un bal !!!

  5. Pense à la jolie histoire que tu pourras raconter à vos enfants dans quelques années, c’est mignon quand même !
    (comment ça je t’aide pas à te détendre là ?)

  6. Alors c’est le délire du gros dur au coeur tendre? Je peux t’égorger un sanglier avec les dents mais je ne pourrais pas lui dire qu’il me plait? (bon l’idée du sanglier est finalement pas terrible,
    comme exemple…)
    ça doit être parce que l’amour, le cul, les relations sentimentales sont les choses les plus importantes pour toi ; avant le taf, avant le risque, avant l’horreur. Plutot cool non?

      1. Si ce n’est pas du même acabit que Coelho, ça peut être intéressant en effet ! Par contre, là, avec mon nouveau taf (oui je me la pète) je ne vais pas avoir le temps (du moins pas dans l’immédiat).

        1. Ah non c’est pas du tout le même genre (j’aime pas non plus Paulo)
          Tu verras, plus tard, quand tu auras calé ton rythme :)))
          Tu dois vraiment avoir l’impression de revivre :)

          1. Bon ça me rassure, j’avais peur de te froisser en disant du mal de ce cher Coelho, qui visiblement, est vu comme un Dieu… ça me dépasse ça :-D Et oui, je n’ai pas réussi à trouver « ma place » en région parisienne, même en faisant pas mal d’efforts, je ne dois pas être faite pour cette partie de la France, donc ici je revis, déjà parce que tout est beau, dès que je sors ^^ Forcément, ça donne beaucoup plus envie de se balader (et du coup, tu as raison, faut que je « cale » mon rythme », je peux pas passer mon temps à aller boire des coups !)

  7. J’arrive après la bataille aussi mais dans des cas comme ça le plus simple c’est d’arracher le sparadrap et basta. Je déteste les moments de doute donc autant en avoir le coeur net.
    Après c’est sûrement plus facile à dire qu’à faire :) Moi je n’ai jamais eu à le faire, mais je sais que le Chti quand il a compris qu’il était amoureux me l’a dit cash dès qu’il m’a vu sur msn sans turlupiner (et je lui ai dit non, méchante que je suis et fait pleurer toute la journée à son boulot, j’ai honte).

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