Pourquoi me voilà attirée par ce gars en particulier ? Pourquoi je me retourne sur ce genre de personne ? Pourquoi telle ou telle couleur me fascine ? Pourquoi le détail insignifiant que je suis la seule à remarquer fera toute la différence ? Pourquoi je craque pour ce mec alors qu’il est loiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnn de mes critères de recherche à la base ?
C’est en cherchant les réponses à ces nombreuses et fréquentes questions que je me suis rendue compte d’un point commun à tout ceci. Un point qui pourrait se résumer en un mot, un seul : la madeleine !
Alors je parle de celle de Proust, bien évidemment (pas de la place, ou pas d’une nana qu’aurait pas de chance et qui s’appellerait Madeleine.)
J’suis raide folle dingue de mon passé ! Durant toute ma vingtaine, j’ai passé des nuits entières à pleurer sur le temps béni de mon enfance, temps que je ne retrouverai plus jamais, innocence perdue, rêves d’enfants brisée et patati et patata.
Durant cette vingtaine, je n’ai cessé de clamer haut et fort que le meilleur est à présent derrière moi et que je ne retrouverai plus jamais le bonheur inouï de mon enfance ou quelque chose qui soit au moins équivalent en terme de satisfaction.
Eh oui, lecteurs et lectrices, j’ai souffert en long en large et en travers du complexe de Peter Pan (Je ne veux pas grandir, jamais, être adulte ça pue…) !
Bon, je vous rassure, après 12 ans de psychothérapie, tout va mieux… Et je dirai même plus, tout va plutôt super-vachement mieux : Je suis super contente de ma trentaine, j’ai un boulot que je surkiffe à mort (ouais, les termes de vieille-ado, je ne les ai pas encore totalement bannis de mon vocabulaire), je suis propriétaire de mon chez-moi-toute-seule dans moins d’un mois (25 jours mes p’tits poussins !!!! 25 jours !!), j’ai des envies normales de jeune femme normale et j’arrive même à jeter tout plein de trucs que je pensais garder pour toujours mais qui en fait ne me serviront plus jamais (sérieusement, l’autocollant girly-pailleté que l’Agoaye de 10 ans avait mis dans une enveloppe spéciale « pour l’Agoaye du futur », franchement… ben on s’en bat les couilles maintenant, non ?)
Mais plus j’avance et plus je me rends compte qu’il y a quand même des petits détails qui persistent, des tout petits trucs qui me font penser que, hum, si en fait, j’suis quand même un brin nostalgique quelque part… Et vous savez quoi ? ben ces petits détails là, ils passent par le sexe ! (Freud m’entends-tu ?)
Expérience n°1 :
Agoaye est toute gamine, et elle accompagne sa mamie au marché… Et au marché il y a un jeune qui aide sa maman au stand mercerie… Agoaye pré-pubère reste juste scotchée devant ce garçon, de quelques années son aîné, avec ses dreads blondes et ses yeux bleus glacier…
Quelques années plus tard (10 ?) j’ai eu l’occasion de travailler au marché à mon tour (mais pas dans la même ville), et le garçon avait repris le flambeau du stand maternel. Je pense que je n’ai jamais autant déployé d’énergie à draguer quelqu’un, c’était littéralement du harcèlement, lorsque je ne tenais pas mon stand, je me faisais embaucher chez les autres pourvu que j’avais vue sur la mercerie (j’ai même travaillé en boucherie, c’est dire si j’étais motivée…)
J’ai réussi, c’est lui mon premier amour (enfin le premier amour avec qui il s’est véritablement passé quelque chose) nous avons vécu une histoire passionnée et destructrice (moi provocatrice et manipulatrice, lui alcoolique et violent…).
Il représentait tout ce dont j’avais horreur chez un homme, mais bon, c’était lui, je l’avais connu enfant, alors il avait toujours le bénéfice du doute, il ne pouvait pas être foncièrement mauvais s’il venait de mon enfance (m’enfin évidemment que non, il n’était pas mauvais, mais juste super malheureux…)
Expérience n°2 :
Agoaye a 16 ans, elle est super dingue amoureuse d’un mec qu’elle ne pourra jamais avoir (et pour cause, il est en terminale, whaaaaaa !), alors ses copines décident de lui fourrer dans la tête l’envie de sortir avec le petit Ced.
Ced est un garçon mignon au demeurant, mais franchement pas dans les critères habituels de l’Agoaye… Mais bon, puisqu’il est là et qu’il a l’air d’accord, autant en profiter. Et c’est ainsi que les deux ados se bécotèrent timidement au fond d’un garage un soir de boum, espionnés par 20 paires d’yeux moqueurs.
Et puis plus rien…
Sauf que le Ced, il fait toujours partie de ma vie (et c’est, je crois le seul « ex » -ouais, moi je parle d’ex dès qu’il y a eu un bisou avec la langue, c’est comme ça- avec lequel je suis encore en contact) et dès qu’on se voit, c’est la fiesta des allusions en tous genres, provocations et allumages en série…
Je ne comprends même pas comment ça se fait que nous n’ayons pas encore baisé ! Probablement parce que je n’en ai pas du tout envie, mais le fait de savoir qu’il fait partie de mon passé est un booster de libido, voyez ? Non ?
Ben… passons à la suite alors…
Expérience n°3 :
Agoaye a 19 ans, elle profite de sa cure thermale dans les Pyrénées pour être super fascinée par la prestance de son kiné (ben ouais, les kinés, ça ne vous fait pas craquer vous ?)… Il est grand, il est brun, musclé et il a un petit défaut de respiration qui lui donne un petit air super charmant (ou totalement trisomique, ça dépend du point de vue en somme). Mais évidemment Agoaye ne tente rien, parce que de 1, il a 10 ans de plus qu’elle, de 2 il est kiné et de 3 il est en couple et sa nana est enceinte jusqu’aux dents !! Mais Agoaye a parfois l’impression qu’elle ne le laisse pas indifférent…
12 ans après, c’est dans cette même ville thermale et entre deux portes de salle d’attente que je recroise le kiné, il me reconnaît tout de suite et là son attirance est juste flagrante, il me dévore des yeux et me drague ouvertement devant toutes les petites vieilles devenant plus rougissantes de minute en minute…
Alors il a pris 12 ans dans les dents le garçon, il est tassé et bedonnant, avec un paquet de cheveux en moins et une allure sur laquelle je ne me retourne pas même quand je suis bourrée, mais c’est toujours lui, mais il fait partie de mon passé, et c’est absolument irrésistiblement que je finis dans son lit à chaque fois que nous avons l’occasion de nous croiser (il n’est plus avec sa copine…).
C’est un peu plus clair ? Non ? alors un autre…
Expérience n°4 :
Agoaye a une bonne vingtaine et vient d’avoir le cœur brisé par un fou-furieux mythomane et schizophrène (mais le meilleur coup que je n’aie jamais eu… on peut pas tout avoir hein !) du coup elle décide de s’en foutre et de se soigner un peu à base de plans culs de-ci de-là.
Facebook bat son plein et ses amis de collège et de lycée se rajoutent petit à petit à sa liste d’amis (l’occasion de se dire que la vache, elle a vachement mieux vieilli que la plupart d’entre eux… Sérieux, je me bonifie avec l’âge, je vous jure !). Quand tout à coup des allusions un peu tendancieuses (sous couvert d’une discussion sur la bouffe : « j’ai vachement la dalle » « ouais, moi aussi » « viens on se retrouve pour manger »…) émanent d’un des plus beaux gosses de sa classe de seconde.
Bon alors par contre lui n’a pas bougé : toujours petit, mais toujours mignon, avec une gueule à tomber et un développement musculaire non négligeable (merci à la boxe thaï).
Ni une ni deux c’est ainsi que le garçon est devenu l’un des meilleurs PC de l’Agoaye… Et même si dans cette expérience là ce n’est pas tout à fait la même dynamique qui m’a poussé à faire des choses inavouables à ce garçon (mais plutôt une sorte de petite satisfaction perso du genre « à l’époque il ne me regardait même pas mais maintenant je le mène à la braguette » -jeu de mot volontaire-), ben le « il fait partie de mon passé » reste quand même valable.
Expérience n°5 :
Hier soir, sur AuM (ouais, c’est les vacances, j’ai le nez bouché et je m’emmerde, alors je suis retournée à la chasse virtuelle, c’est comme ça !).
Je me fais charmer par un ancien du collège (encore), sauf que vu qu’on est amis sur Facebook, je me demande s’il m’a bien reconnu… Quelques messages plus loin, je me rends compte qu’il sait très bien à qui il parle et qu’il s’adresse à moi un p’tit peu pour se déculpabiliser de traîner sur ce genre de site (c’est souvent ainsi, les gars ils assument pas AuM… Moi si !).
Ce gars, ça n’a jamais été vraiment mon ami, ni même un potentiel partenaire, nous sommes bien trop différents à la base. Il est leader d’un groupe de hard qui cartonne vachement bien en ce moment (même que j’ai failli sortir avec son batteur et que Yves des Fatals arbore leurs t-shirts, m’enfin bref…), il a pas de cheveux (donc sérieux, ça sert à quoi de faire du hard sans cheveux longs ?) et il est un peu gros (voui, j’suis désolée mais j’ai toujours du mal avec l’embonpoint)… Donc voyez, ça plus ça plus ça, ça fait vite un truc du genre « pas du tout mon style » au final.
Sauf qu’entre deux confessions (pour lui, comme quoi, un rocker peut aussi être sensible et bisounours) et entre deux consolations (ça c’est moi, quand j’vous disais que je me faisais chier !) ben le garçon a quand même réussi à me fourguer un très élégant : « Ben comme tu t’ennuies et que j’suis malheureux, on pourrait baiser non ? Ça arrangerait tout le monde… »
Outre le fait que j’aie trouvé cette proposition flatteuse (si si, j’vous jure), eh ben je vous avoue les amis que j’ai hésité ! J’ai hésité sur ce gars que je ne regarderai même pas en temps normal… Et pourquoi ?
Ben… parce qu’il fait partie de mon passé…
Alors voilà le résumé de ma madeleine vicieuse… Cette madeleine qui me pousse à être attirée par mes contraires les plus directs, cette madeleine qui me rend incontrôlable quand il s’agit de se remémorer le bon vieux temps, cette madeleine qui arriverait presque à me faire ressentir de l’attirance pour le nain si nous avions partagé notre bac à sable (non, p’tet pas quand même !), cette madeleine qui m’empêche d’aller aux soirée d’anciens élèves (t’imagines l’orgie sinon ?)…
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J’ai très peu de souvenirs du Groumph enfant, à part les mauvais en fait… J’ai oublié les noms et les visages des principaux intervenants de ma vie jusqu’à ma 20aine. Et si j’en recroisais un(e) aujourd’hui, en admettant qu’il/elle me reconnaisse, je pense que je ferais tout mon possible pour mettre autant de distance que possible avec cette personne…
Pourquoi? Je pense qu’il me faudrait bien une bonne douzaine d’années aussi pour répondre à cette question…
Oh ! C’est triste !
(et moi qui pensais ne plus avoir de souvenirs, je me rends compte que tu es pire que moi)
Tous les rockeurs sont des gros sensibles je trouve moi ^^
J’ai conservé des amis depuis le collège, les autres je les revois pas. Si je les revois et qu’à l’époque je les appréciais, ça me fera plaisir, autrement j’en ai rien à faire des autres. Mon enfance a été heureuse mais pas forcément à l’école.
Oui, tu as raison pour les rockeurs, j’ai des preuves ;)