Ça fait tout pile une semaine qu’on se connait. Une semaine que je lui parle tous les jours et qu’il m’observe avec un mélange d’admiration et de crainte.
Aujourd’hui, 14 février, j’ai eu droit à un geste spontané, un élan de sentiments, quelque chose auquel je ne m’attendais pas du tout !
Yannis m’a enlacée.
Ou plutôt : Yannis a serré ma jambe avec ses tous petits bras afin que l’animatrice de cantine ne puisse pas l’emmener. J’veux pas spoiler mais autant vous dire que c’était peine perdue.
A 3 ans, Yannis ne comprend pas trop notre langue, et je lui parle beaucoup en faisant de grands gestes en plus. Son début de scolarité ne se passe pas tout à fait sereinement : son papa vient le chercher très irrégulièrement, souvent en retard, et parfois pas du tout. C’est comme ça que Yannis s’est retrouvé à la cantine et au dortoir hier pour la première fois de sa vie sans que personne ne l’ait prévenu.
Eh bien je peux vous dire que c’est la terreur qui a réveillé ce petit garçon hier : il pleurait dans son sommeil, il tremblait même avant d’ouvrir les yeux !
Aujourd’hui il était prévu qu’il reste et j’ai insisté auprès du papa : « Vous lui avez dit surtout, vous l’avez prévenu ? » et je me suis entendue répondre que de toutes façons il ne comprenait pas, même en lui parlant dans sa langue d’origine.
Il prend sur lui la plupart du temps, mais parfois le drame est trop fort, je ne peux que le comprendre car je me rappelle encore de mon drame à moi.
J’avais du mal à m’endormir quand j’étais petite (ça ne s’arrêtera donc jamais…) et je le supportais plutôt bien tant que Môm ne dormait pas, tant que je voyais encore le rai de lumière sous la porte de sa chambre (oui, je me relevais pour aller vérifier). Mais si par malheur j’étais toujours éveillée quand Môm éteignait et se couchait, alors je devenais tellement désespérée que je passais par des angoisses incroyables !
Chaque enfant a son propre drame, et il est de notre devoir d’adultes (parents, professeurs, éducateurs…) de les comprendre et de les rassurer sans pour autant les minimiser. Grosse responsabilité :)
Je m’en souviens pas, je sais que sur mon carnet de santé il y a marqué que je faisais beaucoup de cauchemar et de terreur nocturne, je revois encore ma maman arrivant avec un verre d’eau (son verre à dent en cristal en réalité) dans ma chambre pour m’apaiser (elle devait me maudire, contrairement à moi elle se rendors difficilement après un réveil).
Je me rappelle juste parfois de mon inquiétude en entendant les ronflements de mon papa (« est-ce un voleur ? » « je me cache sous mon drap il me verra pas » « ah mais non c’est papa qui ronfle ! » « ouf!! Ça veut dire qu’il va bien! » « il ronfle plus » « Papa ? T’es mort ? ») ou l’entrebâillement de la porte ouverte où je voyais dans l’obscurité avec ma myopie des momies ou des brigands passer.
Je devais avoir de l’imagination :)
Oh lala en effet !!! Super angoissée même on dirait !
je ne pense pas que j’en ai eu réellement. quand je partais en camp avec les scouts ou en voyage scolaire de quelques jours, le premier jour était toujours difficile mais après ça allait mieux. je ne crois pas pouvoir dire que c’était un drame.
Moi aussi ça le le faisait, et puis le premier jour de retour aussi !
Ben je crois que j’en avais pas.
Chanceux :)
Pas de drâme pour moi étant jeune ! Juste envie d’être un « grand », si j’avais su… ;-)
Oh et tu regrettes ?
un peu oui… l’insouciance de la jeunesse, le chomage et les autres soucis qui n’existait pas ! Après… être « grand » à ses avantages aussi ;-)
ouais…. Vu sous cet angle…
Je n’ai pas été allaité au sein, ma soeur oui
Oh ouais…. :(
[…] pour ces petits… Parfois ils me rendent triste parce qu’ils semblent perdus, ou en souffrance (quand-même, je ne suis pas un monstre, parfois ils me touchent). Mais ils ne me rendent pas […]
Pauvre petit bout. Non moi je ne me rappelle pas avoir eu de grosses angoisses
Alors c’est bien, tu vois moi je m’en souviens encore !!