Le jour où… j’ai été consulter un voyant !


Ma vie de yogi zen / mercredi, février 5th, 2014

le jour ou copie… j’ai été consulter un voyant.

J’avais 22 ans et je travaillais en galerie d’art. A cette époque, j’étais donc amenée à passer beaucoup de temps avec des collègues dont certaines étaient beaucoup plus âgées que moi (moi j’avais la classe, elles l’expérience, on se complétait plutôt pas mal).

Nous étions souvent ensemble car nous partions pour des week-ends entiers vers des destinations « friquées » (Cabourg, Vouvray, Blois, Etretat…etc), et comme nous partagions les mêmes chambres d’hôtels, nous avions un maximum de temps pour bavarder et nous raconter nos vies.

C’est ainsi que j’appris que Françoise avait eu un traumatisme dans sa jeunesse : son premier amour s’était tué en voiture sous ses yeux. Elle a mis un temps fou à surmonter son chagrin (évidemment…) mais elle a réussi à épouser un homme qui l’a abandonnée presque aussitôt mais avec qui elle a eu un fils.
A l’époque dont je vous parle, elle vivait donc avec son fils, déjà jeune adulte, mais témoignait d’une joie de vivre à faire pâlir le plus optimiste des utopistes.

Alors j’me suis risquée à lui demander comment elle faisait pour ne jamais flancher, ne pas déprimer (en pensant à son fils qui allait bientôt se barrer et la laisser toute seule par exemple…). Elle m’a répondu que c’est parce qu’elle savait qu’elle allait rencontrer quelqu’un (de riche) très prochainement, et elle le savait grâce à « Matthew » !!
Hop, interpellée et voyant à son petit sourire en coin que la bonne femme crevait d’envie d’en dire plus, je posais la question fatidique :
« C’est qui Matthew ? »

Et je rentrais ainsi dans le cercle très fermé de ceux qui étaient dans la confidence de « Françoise a un voyant » !! Maintenant que j’en étais, j’en entendais parler quasiment tous les week-ends… Et elle a convertie une autre de nos collègues et cette collègue était ravie, et elles en ont encore plus parlé etc etc…

Un an après, je traversais une rupture difficile (très très difficile, probablement la première vraie « difficile ») et je n’arrivais pas à me résigner quant au fait qu’il ne reviendrait jamais. Alors j’me suis dit naturellement que j’allais essayer d’aller voir Matthew, comme ça, par curiosité…

Je téléphone, je tombe sur une secrétaire et je prends le premier rendez-vous disponible deux ou trois mois après, je lui donne mon nom de famille et le tour est joué… La fait qu’il soit surbooké, je trouve que c’est plutôt bon signe, je prends donc mon mal en patience.

Le jour arrive enfin et je vous avoue être toute excitée. En plus je me perds et je manque presque d’être en retard. Il faut dire que le « cabinet » n’a pas beaucoup pignon sur rue, il s’agit d’un appartement « aménagé en cabinet » au troisième étage d’un immeuble d’une banlieue chic des Hauts-de-Seine.

Dès que je passe la porte, je suis aussitôt étonnée de l’atmosphère quasi irrespirable de clope, mais aussi de poussière et de vieil endroit. Je ne sais plus si je croise la secrétaire, mais ce dont je me souviens c’est d’être rentrée dans un petit bureau exigu, aux meubles de bois foncé et aux tentures bordeaux habité d’un nuage de fumée encore plus épais. Un homme maigre (malade, je l’ai vu de suite), aux cheveux blonds mi-longs et filasse et au visage émacié rallumait une gitane avec sa clope précédente et me laisse m’asseoir de l’autre côté d’une petite table sans me saluer ou presque.

A l’instant, je vous avoue que je me demande où je suis tombée, et je me dis d’un coup que je vois vraiment mal Françoise et son air tout propret dans cette ambiance ! Mais pendant que je pensais à tout ça, Matthew avait étalé des cartes divinatoires (un jeu que je ne connaissais pas) et commençait à les retourner. Tout seul !

« Oh làlà, mais c’est un grand malade lui ! Me lance tout à coup le voyant. Ce garçon là, celui qui vous a quitté… nan mais c’est mieux ainsi, il faut arrêter de penser à lui tout de suite car là, franchement il y a quelque chose qui ne va pas chez lui… Vous l’aviez remarqué quand même, non ? »

Euh, un peu prise au dépourvu, je bredouille un « oui » mal assuré. C’est vrai que le gars en question était en couple, mais est venu me chercher, m’a dragué et m’a fait croire à une vie rêvée, s’inventant une identité et créant un personnage un peu féérique qu’il n’était clairement pas.
Bon, je reste sceptique, et je me dis quand même que c’était facile : une petite nana, la vingtaine, qui vient voir un voyant, y’a 80% de chance pour que ce soit pour une affaire de cœur… J’me dis « bien joué« , et je continue à attendre des preuves !

Il continue :
« Bon, par contre, dans votre entourage y’a un sagittaire (Françoise m’avait prévenue, parfois il dit des prénoms, parfois il dit des signes pour parler des gens) qui sera toujours à vos côtés, c’est vraiment quelqu’un sur qui vous pouvez compter, pour longtemps… »

Ok, mon meilleur pote… Admettons, encore un coup de pot !

« Et puis y’a cette poisson aussi, c’est votre amie aussi… mais…. elle essaye de…. elle essaye d’avoir un bébé je vois… ah mais ouais elle essaye, mais ils vont y arriver (et il ricane, genre y’a un truc qu’il ne me dit pas) avec son mari : Claude, non… Jean-Claude…. non : KLAUS ! » (j’ai changé les prénoms exprès vous vous en douterez)

Sciée ! les yeux gros comme des soucoupes ! Flore, ma meilleure amie du moment, est poisson. Et elle essaye d’avoir un bébé. Et son mari s’appelle Klaus. Et je suis sérieusement en train de me demander si je ne suis pas le dindon d’une énorme grosse blague avec genre des caméras et Béliveau qui va sortir de derrière le rideau. Mais comment a-t-il fait pour me sortir le prénom ????
Pourquoi il ricanait ? Je l’ai su 3 ans après : Flore a eu des jumeaux en fait !

Et il continue :
« Alors je vais vous rassurer tout de suite par contre. C’est fini pour votre maman, enfin je veux dire la maladie… Ça y est, c’est terminé. Et puis ça ne reviendra pas. Et je peux même vous dire que ça y est, elle a enfin trouvé la stabilité, elle a trouvé l’amour… mais… c’est étrange… je ne vois pas d’homme !« 

Ok… Ma mère sortait d’une hystérectomie à cause d’un cancer. Et puis elle était déjà avec Môm², depuis quelques années (en encore aujourd’hui, mariées et tout le toutim)… Je réponds à Matthew que c’est normal, qu’elle est lesbienne, il est rassuré de ne pas avoir perdu l’acuité de ses visions et moi je suis de plus en plus troublée. Je suis en train de me demander s’il ne m’a pas mis sur écoute.

La séance continua ainsi pendant longtemps. Il m’a dit des choses sur les gens morts aussi, il a vu le décès de mon géniteur et la façon dont ma grand-mère paternelle lui en voulait. Il a vu ma stabilité professionnelle (chose assez improbable à l’époque sans le bac !) Il a donné d’autres prénoms et d’autres signes, et je ne sais pas encore à qui ils correspondent, je les associe au fil du temps qui passe, c’est très étrange.

Par exemple, il m’avait sorti le prénom d’ex-chéri-chéri. Je m’en suis rendue compte au milieu de notre relation, en y repensant complètement au hasard et en ressortant le petit carnet où j’avais tout noté.

Parmi ce qu’il m’a dit de plus important, il y a le fait qu’un verseau soit immuablement attaché à moi… UN verseau… Mon futur fils peut-être… Sans père, peut-être aussi…
Et il y a un déplacement géographique important, vers le sud, l’Espagne ou le Portugal et l’importance d’un lieu situé à côté d’une grande étendue d’eau… Pour ça je n’ai aucune piste (je n’ai même pas envie d’aller vivre dans le sud !)

Je suis ressortie toute chamboulée, parce qu’il m’avait convaincu avec mon passé pour mieux me donner des pistes pour l’avenir.

J’ai voulu retourner le voir après Johan. J’ai dû le rater de peu car je crois être tombée sur sa secrétaire qui m’a annoncé son décès…
J’ai essayé d’autres voyants qui m’ont prédit de l’argent et de l’amour et des beaux enfants et ça fera 100€…

Mais Matthiew je ne l’oublierai jamais !

Et vous, avez-vous déjà eu des expériences à ce point stupéfiantes ?
Rendez-vous sur Hellocoton !

Suite à ce billet, l’équipe de RTL a souhaité me faire participer à l’émission « On est faits pour s’entendre » avec Flavie Flament. Voici l’enregistrement :

27 réponses à « Le jour où… j’ai été consulter un voyant ! »

  1. Eh beh bien troublante comme rencontre…
    De mon côté pas de rencontre similaire, mais il parait que mon père avait quelques dons jeune: il retrouvait des objets perdus sans regarder ou chercher, il savait que ce serait là.
    Plus étonnant, le jour où un voyant a été invité dans un cadre professionnel et faisait le tour de tout le monde pour prédire, il est sorti comme une furie pour ne pas le croiser et quelques temps après sa première femme est morte (la mère de mon grand frère), il pense qu’il savait et est parti pour éviter de l’apprendre (sachant qu’à cette occasion le voyant a annoncé à ses amis qu’ils allaient avoir une enfant malade – ce qui a été le cas, leur fille a la mucoviscidose).

    A l’inverse ma mamie avait été chez un voyant qui lui avait dit que ses enfants mourraient dans un accident de vélo, résultat plus de 60 ans après ma maman ne sait toujours pas faire de vélo. Mais elle est toujours en vie donc qui sait.

    Je n’irais pas voir moi, ça me fait peur. J’aime bien ne pas savoir.

    1. Ben là tu vois, je ne base pas ma vie autour (la preuve, le prénom d’ex-chérichéri qui était sorti, je ne m’en suis rappelé qu’au milieu de la relation, du coup ça m’a pas vraiment influencée…)

  2. Ahahah j’ai ete en consulter un…….samedi! :-)
    Je vais en faire un article d’ailleurs et comme toi c’est en tirant les cartes.
    Donc encore trop tot pour en tirer des conclusions mais c’est tres troublant ce qu’il en est ressorti.
    Il me prevoit un bel avenir, une longue vie et …….un retour en GB!

  3. De nature carthésienne, il est totalement impensable pour moi d’aller consulter un voyant. Parce que je suis sûr que ça marcherait et que ça n’est pas compatible avec ma vision carthésienne de la vie ;-)
    Blague à part, je préfère rester dans l’ignorance sur certains sujet comme l’avenir, la peur de perdre mon envie d’avancer si j’ai le sentiment d’avoir une vie toute tracée… Et de savoir que l’on peut prédire l’avenir sous entend que le futur est écrit (au moins en partie) quelque part !
    J’aime avoir l’illusion du libre arbitre.

  4. Pareil que G33K, il ne me viendrait jamais à l’esprit d’aller consulter un voyant. Mais incroyable rencontre quand même.. de quoi est-il décédé ? Vieillesse ?

  5. Stupéfait du niveau de crédibilité accordé par certaines personnes à ces priviligié(e)s. Et pas n’importe quel privilège dis donc, un super pouvoir leur permettant de lire dans le destin des gens (supposant donc qu’il soit déjà en partie écrit quelque part). Allez, je vais supposer que le don de voyance existe ici maintenant… Eh ben, ça me donne toujours pas envie d’en savoir plus sur mon avenir. Regarde moi, j’me focalise pas sur ton passé et si j’te dis que:
    – le sagittaire mentionné dans ton billet, c’est moi
    – la dérive des continents va faire en sorte de mettre l’Espagne et le Portugal au nord de ta position
    – j’ai une DeLorean
    J’te paraît crédible ?

    Si j’comprends bien, tu planches sur l’équation suivante en ce moment
    20 janvier < x + 9 mois < 19 février
    Bon ben, en mai fait ce qu'il te plait

    1. Tu sais, j’ai changé les prénoms, mais j’ai changé les signes aussi, parce que le sagittaire c’est mon meilleur ami…

      Bon, le reste du message j’ai pas tout compris (mais j’ai encore de la fièvre, alors c’était pas malin de le lire maintenant)

      1. Au moins, je sais désormais à quoi m’attendre quand une fille en chaleur me répond sur le web. Quant au reste du message, rien d’important à part exposer inutilement mon inaptitude en matière de voyance. Quant au modèle mathématique proposé (à vérifier quand même), il peut tjs être utile à celles désirant mettre au monde un verseau.

  6. je suis sur le cul.
    Franchement ça me fait flipper ce genre de trucs. Mais es-tu bien sûre qu’il n’a pas fait une petite « enquête » sur toi pendant les 2 mois qui te sépraient de ce RDV ? Facebook et les réseaux sociaux en général sont une mine d’infos géniales pour les voyants…

    1. C’était en 2003, et j’étais pas encore sur Facebook ! (A la limite sur Ciao, mais comment aurait-il pu me retrouver, même toi t’as pas pu :p )

      Nan, franchement, je ne suis pas persuadée qu’il se soit donné autant de mal pour si peu, surtout qu’il semblait plutôt j’m’enfoutiste et pas du tout dans « l’appât du gain »…

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