Le jour où… je me suis crue dans une (mauvaise) série policière


Ma vie de citadine pressée / mercredi, janvier 7th, 2015

Le jour où… je me suis crue dans une (mauvaise) série policière.

Je vis en banlieue parisienne, en plein centre-ville…

Ma ville est géniale, je l’aime (heureusement, car je suis propriétaire), mais avec 75% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, les surprises sont nombreuses, et pas toujours agréables.

Oui mon immeuble a déjà pris feu, oui les sirènes rythmes les jours et les nuits, oui il y a un ou deux faits d’armes chaque année, oui je vis au milieu des seringues et des pigeons, oui certains ont peur de se balader la nuit (pas moi car je suis une Warrior moi…).
Mais oui, on peut aussi s’habituer à tout !

Nous sommes fin décembre, je suis en vacances, donc légère et décontractée (je vis enfin…). Je reviens tout juste de chez Môm avec laquelle j’ai achevé de prévoir le grand réveillon du 31 qui aura lieu chez moi pour la toute première fois.

Je décide de passer chez Picard pour prendre les sauces (foie gras, morilles, truffe…) et rentrer dare-dare chez moi avant qu’elles n’aient le temps de décongeler.
La suite du programme étant de me délasser avec mon chaton et de mater une série le plus avachie possible et la moins inactive du monde. Je suis toute enthousiasmée de ce programme. Il est 17h00.

A cette heure-ci, pour retourner chez moi, il y a une pointe de bouchons, là où ont été judicieusement placés 3 feux d’affilée non synchronisés. Comme une tripotée d’autres véhicules, j’attends tranquillement sur la file de gauche. Devant il y a du monde, derrière aussi et sur la file de droite également.

Tout ce que je vous raconte à présent s’est passé en très peu de temps, tout est allé extrêmement vite. Mais comme dans chaque situation « extrême », le temps me semble être si étiré que mes pensées et actions semblent hyper nombreuses…

Je sais que ce feu est long, je sais que j’ai le temps de checker mon statut Facebook, car j’ai mon super projet sur le feu et les notifications commencent à pleuvoir. Du coin de l’œil j’aperçois un mouvement suspect : la voiture à côté de la mienne avance un peu (alors que nous sommes toujours bloqués), et recule, pour finalement se remettre à ma hauteur.

Ce que vous devez savoir de moi, c’est que je suis une fille vigilante. De par mon passé de secouriste, et de par mon boulot, je fais gaffe d’être le plus au courant possible de tout ce qui se passe autour de moi, c’est pour cette raison que j’ai remarqué cette voiture.

Néanmoins, je me dis que c’est une technique de drague et je prends soin d’éviter de regarder directement tout en restant aux aguets quand même. Ma voiture a le verrouillage centralisé d’activé, je l’ai vérifié à ce moment-là.

Tout à coup, celui que je pensais être le passager de la voiture d’à côté ouvre sa portière, percutant alors violemment la mienne.
Je pense à un car-jacking, je me dis qu’il est bien con de faire ça ici car on avance pas de toute façon, je suis persuadée de ne rien risquer avec ma fermeture centralisée, je réfléchis à mon champ d’action et je ne vois pas grand chose de possible. Je ne cille donc pas, mais relève donc la tête de mon portable afin d’évaluer au mieux la situation.

En un éclair, je remarque le caleçon de cet homme alors que deux ou trois gars se jettent sur lui. C’est un joli caleçon, un de ceux qu’on trouve chez Undiz, avec plein de couleurs… J’ai le temps de me faire la remarque.

Le gars, qui finalement était le conducteur mais avait tenté de s’enfuir par la portière passager, avait été plaqué contre ma portière puis au sol par une poignée d’hommes. Ils se tenaient à ma voiture pour maintenir leur proie à terre, je ne le voyais à présent plus, mais j’ai vu les coups de pieds, les bras tordus… Et surtout j’entendais (forcément, ils étaient là…. à moins d’un mètre de moi) : « Bouge pas, bouge pas, tiens-le, putain bouge pas…. »

Là j’ai pensé que je ne les avais pas vus venir. Mais manifestement lui si, d’où sa tentative de fuite. J’ai pensé qu’ils abîmaient ma carrosserie, j’ai pensé qu’ils y allaient vachement fort quand même. Je me suis demandé si c’était un règlement de compte ou s’il s’agissait de flics en civils, je me dit que si le mec au sol avait un flingue, ça pourrait devenir un peu chaud pour moi. J’ai pensé que ma voiture n’était pas blindée, je me suis demandé quelle était la résistance d’une carrosserie à un coup à bout portant, je me suis dit que je serais sûrement touchée dans les jambes, ou les cuisses. Je me suis demandé si je connaissais quelqu’un (à part le pape, et Hitler) qui avait une voiture blindée.

Là j’ai bougé ! Là j’ai pris une décision capitale pour ma sécurité et celle de ma voiture : j’ai rentré mes rétroviseurs :)

Oui, c’est le seul geste, somme toute relativement réfléchi et responsable qu’il m’a semblé juste de faire à ce moment là. Non mais vous savez combien ça coûte un rétro de Citroën ?
(Bon, j’avoue que j’ai pensé à filmer aussi, et j’me suis dit que dans le doute -gang ou flics- j’allais m’abstenir…)

Mes rétros rabattus contre le flanc de ma voiture, j’étais déjà plus tranquille. L’habitacle continuait à vaciller au rythme des coups portés, et je continuais à surveiller le flingue d’un des hommes debout qui supervisait l’intervention. Soudain j’entends « OK, menotté », et je n’ai plus eu de doutes. Ce sont des flics, c’est une banale arrestation, je ne suis pas en danger et mes rétros sont entiers.

Le feu venait de passer au vert et les voitures devant moi avaient toutes dégagé sans demander leur reste.

Perso, j’avais encore quelques flics appuyés contre ma voiture, et vu les positions de certains d’entre eux, je les soupçonnais de laisser traîner quelques uns de leurs membres sous mes roues. Je regarde donc le gars au flingue pour lui demander la permission d’avancer.

Je pensais à mes sauces qui décongelaient et au feu vert qui n’allait pas tarder à repasser au rouge. Il en faut plus que ça pour me faire louper un feu !

Il me voit, comprend, et lance :« Attention les pieds les gars, on va laisser passer la dame là, attention… »

Je démarre lentement et contourne celui qui avait des chaussettes bleues et qui n’avait pas bien rangé ses pieds. Je ne tremble même pas mais je me dis que je fumerais bien une clope là, quand même.

Dans mon rétro (remis en place à l’instant où j’ai recommencé à avancer), je voyais la file de voiture qui était bloquée derrière l’intervention, j’ai été la dernière à pouvoir me barrer de là. J’ai soupiré de soulagement, principalement pour mes produits Picards.

 

Et vous, avez-vous déjà été témoin de moments aussi violents ?

19 réponses à « Le jour où… je me suis crue dans une (mauvaise) série policière »

  1. euh oui…et même bien plus violents que ça…
    Je vais pas trop rentrer dans les détails, mais c’est moi qui avais appelé les flics pour tenter de maitriser mon petit frère complètement bourré qui était très TRES agressif et défonçait à peu près tout dans l’appartement. Internvention qui s’est mal passée puisque mon frère avait décidé de ne pas se laisser faire ( c’est là que tu te dis que quand t’es beurré, t’as pas toute tête…il a vraiment cru qu’il allait pouvoir se débarrasser de 4 flics à lui tout seul ! )

  2. ah tu m as redonné un peu le sourire aussi, tu es la 2eme ca fait du bien :) Les boxer d undiz ils sont juste a tombé, et les rétro…je vois que toi pour avoir ce reflexe mais j adore mdrrr.
    J’ai jamais rien vécu d aussi violent juste une fois dans le train y a un flic qui a plaqué un mec au sol et l a menotté mais c est tout, c etait pas bien fendart mdr :)

  3. Un jour, sur un grand rond point près de chez mes parents, traversé par une nationale.
    Normalement, il y a des feux qui permettent de laisser passer ceux qui sont engagés sur le rond point.
    Il est 23h, je rentre de mon bénévolat à la croix rouge, je suis sur cette putain de nationale, le feu est vert pour moi et pour la voiture d’en face.
    Sauf qu’un connard roulant à toute allure venant du rond point a griller le feu rouge, embouti violemment la voiture et s’est barré sans s’arrêter, pendant que la voiture percutée fait un tête à queue, plusieur tonneaux et atterie en plein milieu des deux voies de mon côté.

    Heureusement, j’étais encore loin et je roulais doucement.
    Je me rappelle avoir le réflexe d’allumer les pleins phares et les warning pour être le plus visible possible.
    Puis je me place à 5 m de la voiture, complétement de travers sur les deux voies pour éviter que d’autres voitures arrivent et ne causent un plus grand accident et percutent encore plus la voiture accidentée.
    A ce moment là, il me semblait moins grave que ma voiture risque d’être emboutie, si ça pouvait protéger les occupants de la voiture qui est sur le dos.

    Je suis sortie de ma voiture en appelant les pompiers et les flics, j’ai filé vers la voiture, mis tout le monde en sécurité sur le trottoir avec des gens du bistrot d’à côté, mis en pratique mes cours de secourisme.

    Les flics sont arrivés, ils ont pensés que c’était ma faute, tu parles, ma voiture est en plein milieu.
    Puis après, j’ai eu le droit à des félicitations pour ce que j’avais fait.

    Mais j’ai trouvé ça hyper violent

    1. La plupart des interventions que j’ai faites seules étaient plutôt « tranquilles » (malaises et chutes)…. Je n’ai jamais géré un accident de la route hors PSR
      (Ah si, un jour, un motard, mais il n’avait rien…)

  4. Ça vaut c’que ça vaut mais voir ma grand mère décapiter une poule dont le corps sans tête s’est barré en courant m’a marqué quand j’étais môme.

  5. Chez le coiffeur, dans une galerie marchande, face à un bijoutier, prêt de l’entrée.
    Je me suis retrouvée, à 4 pattes sous le siège avec la coiffeuse pendant que les cambrioleurs faisaient leurs  » petites affaires « .
    Pas fière..

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