« Le Parfum », le film où faut avoir du nez…


Ma vie en général / jeudi, avril 14th, 2016

parfumIl y a quelques années déjà sortait ce film, adapté d’un roman de Patrick Süskind.
Le livre avait été un best-seller, le film a donc naturellement été encensé.

A l’époque j’étais allée le voir au ciné (car j’avais la carte illimitée, hein, pas par plaisir…) et j’en étais ressortie amère. Et il y a peu je l’ai revu (aidée par la visite de certains décors du tournage ouverts au public dans le merveilleux musée des miniatures et du cinéma du génial Dan Ohlmann à Lyon)(que j’adore) !

Du coup je vais un peu vous en parler.


La distribution

Ce film a été réalisé par Tom Tykwer (qui n’a pas fait grand chose d’autre de très connu à part « Cloud Atlas » ou « Cours, Lola, cours »), et réunissait quelques acteurs intéressants : Ben Wishaw dans le 1er rôle, celui de Jean-Baptiste Grenouille (peu de grands rôles dans ses précédents films, en même temps il n’avait que 26 ans le gaillard), Rachel Hurd-Wood dans le rôle de Laure (elle était Wendy dans le « Peter Pan » de Pj Hogan), Alan Rickman dans le rôle de son père (Ohhhhh Alan :'((( ) et Dustin Hoffman dans le rôle de Guiseppe Baldini.

Pourquoi Dustin Hoffman est-il là ? On ne sait pas trop…. Son personnage n’occupe pas une grande place et malgré toute l’admiration que je lui voue, je pense qu’un autre acteur « moins cher » aurait joué aussi bien, sinon mieux, le rôle du vieux parfumeur italien déchu… Après, effectivement, peut-être que la bande annonce en aurait été moins attirante ! Je ne sais pas !

L’histoire

Paris 1744 : Une femme met au monde un enfant derrière l’étal de poissonnerie où elle travaille… Le bébé survivra et se battra pour une seule chose : continuer à alimenter ce don qui a fait de lui un esclave : son odorat hyper perfectionné (ouais, dit comme ça, ça fait un peu penser à Daredevil, mais arrêtez de vous égarer, on a dit : « Paris 1744 » !!!)
Très vite, il cultive l’ambition de découvrir toutes les odeurs du monde, puis, son désir se transforme graduellement en obsession avec cette nouvelle question : Comment faire pour conserver les odeurs des choses (dans « choses », le garçon entend « femmes » aussi). Il se fait engager chez un artisan parfumeur afin de maîtriser les différentes techniques d’art.
Or, l’apprentissage à Paris ne lui suffit plus et il décide de partir à Grasse pour encore se perfectionner.

Là-bas il trouve une technique, distille des corps de femmes afin d’en extraire des huiles essentielles. Et voilà que notre Grenouille commence à faire collection d’huiles essentielles de femmes bien sûr !
Et qu’évidemment, pour parachever sa collection, il choisit sa dernière victime comme étant la plus inaccessible : une jeune fille riche flanquée d’un père plein d’inquiétude qui fera des pieds et des mains pour la protéger bien entendu !
Pourquoi celle-là ? Alors là on en sait rien !
Les mystères de l’amour quoi !

Attention, en une phrase et demi, je vais vous dévoiler la fin :

Ben Grenouille, il attrape la donzelle, il en fait de l’huile, il finit son parfum et se fait attraper, apprivoise les foules grâce à son élixir magique qui apporte l’amour (et accessoirement une partouze géante sur la place de la mairie) et décide finalement de se faire dévorer vivant sur le marché au poisson d’où tout a commencé !
Voilà voilà…

Analyse psychologique de chez Monoprix

Je n’ai pas lu le livre (et voir le film m’en a carrément coupé toute envie) mais j’espère sincèrement que l’analyse psychologique du personnage principal ressort plus finement dans le bouquin.
Sinon, c’est ce que je n’aurai pas honte d’appeler « une récréation de foules »…

Jean-Baptiste naît à la va-vite dans un environnement sordide et sa naissance entraîne un quiproquo provoquant la pendaison de sa mère : déjà il a pas de chance…
Il parle tard (normal, il est traumatisé) et base toutes ses chances sur l’odorat…
Il apparaît un peu rêveur, un peu hors du coup, mais parallèlement, on se rend compte chez le parfumeur qu’il a de l’ambition, voire du toupet ! Ah bon ? Bizarre… Que quelqu’un de renfermé comme lui prenne de l’assurance comme ça d’un coup, et face à un personnage qui semble assez bourru au premier abord… Moi je trouve ça étrange. Mais passons, disons qu’il a été mené par sa passion
Toutes les personnes qui croisent son destin terminent toutes super mal : généralement mortes…
C’est une sorte de loi des séries, un peu comme dans Amélie Poulain mais à l’envers…

Ah oui, j’oubliais : son premier meurtre…. Une petite rousse qui vend des prunes avec une tête de prématurée… Il la sent, il la sent, elle s’en aperçoit, elle crie, il la bâillonne et sans faire exprès, ben… il la tue… MMMffpp. Ce fut rapide quand même !
On voit qu’il se rend compte de sa connerie, mais son nez commande encore, et il finit par la sentir de nouveau. Et là, c’est le drame : le corps refroidi de la nénette finit par ne plus rien sentir, et le passionné est désemparé.
C’est de là que commencera son obsession : arriver à conserver les odeurs des corps vivants.

Ok, ce garçon est un malade, et donc toutes sortes de choses devraient lui passer dans la tête… Le problème, c’est que nous, spectateurs, nous sommes au courant de tout… Oui oui : là il regrette, là il a peur, là il a mal, là il se rend compte qu’il ne sent plus rien, donc là il a perdu son identité, donc pauvre petit orphelin il a très envie d’exister aux yeux des autres, donc il va créer Le Parfum qui va le faire être aimé, donc…donc… donc…
On sait tout. On sait grâce à la [bonne] interprétation de l’acteur (ouais, faut pas pousser mémé quand même : l’acteur est bon), mais on sait aussi grâce à la voix off qui revient de temps à autre nous commenter ce que l’on croit comprendre afin que l’on soit bien sûrs de tenir l’histoire par le bon fil (le blanc)…

Je me suis sentie conditionnée et ça m’a gonflé.

Et pis bon, ben à la fin, il se rend compte hein, parce que c’est quand même un être humain : il pleure en pensant à la nana aux prunes, parce qu’il l’a perdu, parce qu’il n’aurait pas du la tuer parce qu’elle aurait pu l’aimer (ou p’tet parce qu’elle n’aurait jamais pu justement)…
Gros flash back, scènes imaginées, gros plan sur les larmes…
Et pis ben il se suicide… Là où il est né, il provoque l’horreur de sa mort pour le parallèle de l’horreur de sa naissance…

Et gnagnagna et gnagnagna…

Mon avis

J’avoue, les deux visionnages de ce film ont été faits avec plein d’à priori :
A priori, c’est un film dit « d’époque » et ça me gonfle.
A priori, c’est un film qui dure 2h27 et ça va être trop long.
A priori, vu la bande annonce, y’a que Hoffman qui me plaît et il ne joue qu’un petit rôle.
A priori, la première fois j’avais déjà pas trop aimé.

Et puis, une fois devant le film, je me radoucis un peu… C’est joliment fait, c’est vrai. Il y a du talent quelque part dans la manière de filmer. Beaucoup de figurants et beaucoup de décors participent à créer une atmosphère foisonnante qui rend bien sur grand écran (au ciné ou sur mon vidéoproj).
Parfois des passages sont trop rapides et d’autres sont trop lents, mais bon… le tout crée la moyenne !

Certes il y a pas mal de gros plans… Super les points noirs de 50cm de diamètre sur le nez de Grenouille, mais si j’veux en voir autant, j’prends mon miroir grossissant à la maison !

Certes il y a des effets spéciaux un brin bidons… Le bébé du début où le mouchoir qui s’envole à la fin, ben on y croit pas deux secondes, mais j’ai finalement compris que ce film ne devait pas être pris au sérieux en fait ! Et pis qu’est-ce que c’est que cet agglutinement de maisons sur les ponts de Paris ? Ça a existé ça en vrai ?

En dépit de tous ces « certes », je vous avoue que je peux éventuellement trouver grâce aux deux premières heures du film.

Mais alors (car oui, il y a un « mais », souligné même d’un « alors »… C’est dire si ça va faire mal…) la dernière demi-heure : Oh Mon Dieu !
J’ai halluciné toute seule (surtout la première fois) je ne m’attendais pas DU TOUT à ça et j’ai trouvé le dénouement ridicule…

Le garçon se fait arrêter : jusque là c’est normal, ce qu’il a fait c’est mal !
Il est condamné à être torturé mais là, Môssieur se met du parfum et un beau costume bleu turquoise et charme tout le monde (et quand je dis tout le monde, c’est tout le monde !!). Il monte sur l’échafaud et les gens l’adorent d’un seul coup grâce au parfum…

… et pis là, il se mettent tous à baiser ensemble sur la place de la mairie à 2 heures de l’après-midi : mais bien sûr !!!
Et puis regardez bien : femmes et hommes ok… Femmes et femmes ok… Mais deux hommes ? non non non !!!! (Ça aussi ça m’a gonflé)
Et pis là, ben le père de la morte s’agenouille devant Grenouille (ça rime), il s’excuse, l’appelle « mon fils », l’autre il s’en va, et pis il revient au marché au poissons, évidemment !

Là il décide de se suicider, « parce qu’il n’est rien, parce qu’il n’a pas réussi à se faire aimer pour ce qu’il était » nous explique la voix off qui est toujours là, et il se verse le contenu de son parfum sur la tête…

Euh, sincèrement, après ce qui s’est passé au gang bang de Grasse, j’imaginais le pire pour cette fois là (latex, menottes, poissons pourris et ustensiles divers).
Mais non, ils l’ont juste bouffé… Mouais… Le rapport ?
En résumé donc, ce film m’a gonflé et me gonfle toujours autant !
C’était bien parti et ça a viré en queue de sucettes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…
Je ne connais pas le livre et ne sais donc pas si les choses sont plus claires ou moins « tracées » justement, mais je n’ai pas envie de le découvrir…

Un fin comme ça sur un film comme ça et c’est comme si E.T. apprenait à parler et devenait agent de répression des fraudes pour le Ministère de la défense !!!

10 réponses à « « Le Parfum », le film où faut avoir du nez… »

  1. j’ai lu le livre. et ensuite, jai vu le film.
    d’abord sa mère l’abandonne sous l’étalage de poisson dans la merde et les entrailles. et le traumatisme développe son nez. l’obsession qu’il a, c’est qu’il est capable de sentir toute la misère de cette époque, parce qu’il faut bien le dire, paris était dégueu, et le fait que lui meme n’a pas d’odeur… et pour lui qui sent tout, c’est terrible. à partir du moment où il sent la perfection et sait qu’on peut fabriquer des odeurs, il veut la sienne, parfaite. elle est tellement parfaite qu’elle ronge les esprits et de toute facon, il existe enfin par son odeur. son but est atteint, il peut mourir, et payer ses crimes…

  2. Je n’ai pas vu le film mais j’ai lu le livre, il y a plus ou moins 20 ans. À l’époque il m’avait plu, je me rappelle que c’était d’ailleurs un gros succès au lycée.
    Je n’ai jamais eu envie de voir le film (et toujours pas après ton article ;-)
    Dans mon souvenir, le livre était bien écrit, les ambiances particulièrement bien retranscrites, et les évènements bien amenés. L’auteur parvenait à ce qu’on s’attache au personnage, alors que ce n’était pas gagné d’avance…
    Mais bon, ce sont de vieux souvenirs, je lisais moins à l’époque que maintenant et j’étais certainement moins critique aussi. Vu ma pile sans cesse grandissante de romans à lire, je ne relis plus jamais, le Parfum restera donc dans la catégorie des bons souvenirs :-)

  3. J’ai lu le livre que j’avais vraiment beaucoup aimé à l’époque. Par contre le film j’ai eu exactement le même ressenti que toi. Et la partouze finale j’ai halluciné total..Je me suis emmerdée une grande partie du film la fin m’a finie lol

  4. J’ai lu le livre que j’ai vraiment beaucoup aimé et pourtant il est plutôt très hors de ce que j’ai l’habitude de lire. Ton analyse ne me donne pas du tout envie de voir le film, ça ne me semble pas ressembler au livre que j’ai lu … ou alors je n’en ai gardé qu’un bon souvenir.

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