Le syndrome du « au cas où ».


Ma vie de citadine pressée / jeudi, mai 7th, 2015

chaton sacJe suis une fille prévoyante. J’ai toujours appris à amasser des trucs dans dans mon sac à main ou ma voiture… Ils sont remplis de tout ce qui pourrait, éventuellement, un jour, au cas où, en cas de… enfin bref de tout plein de choses qui pourraient être utiles.

C’est comme ça, je suis toujours prête pour le moindre imprévu qui se pointerait !

Dans ma voiture par exemple, il y a tout le nécessaire pour le cas où je devrais éventuellement passer une nuit dehors. Ça m’arrivait autrefois, quand j’étais jeune… Les nuits folles, les premiers rendez-vous, l’ivresse d’une nouvelle rencontre…
Aujourd’hui c’est carrément du passé avec ma vie de nonne dépressive.
Mais dans ma voiture j’ai du change, de l’eau, des produits de toilette, des chaussures, mes lunettes, un couteau, des gants… Ma caisse fait office de second chez-moi, vous seriez étonnés de savoir ce que je peux faire uniquement dans ma voiture.

Dans mon sac à main il y a absolument toute ma vie aussi. Je pourrais survivre trois jours dans la jungle Bolivienne avec lui… Du coup, forcément il est un chouïa encombrant le bougre et lorsque je dois transporter d’autres sacs en supplément, il n’est pas rare que je le laisse à la maison, en prenant bien soin de n’en prélever que le strict minimum à placer dans mon autre bagage.

C’est ce que j’ai fait avant-hier. Je devais transporter mon coussin de méditation (pffff) et j’ai donc décidé de m’alléger pour m’épargner le fardeau « sac à main » ! Erreur ! Terrible mistake !
J’avais choisi de n’emporter que mon portefeuille et ma trousse à pharmacie.

C’est sur le chemin de la gare que je me suis rendue compte du premier oubli. Merde j’ai pas d’eau !
… Je me suis raisonnée, je n’ai que 50mn de transports, je pourrais éventuellement caresser l’idée de ne pas devenir soudainement super assoiffée durant ce court laps de temps, et puis dans tous les cas il y a de l’eau dans le local où j’ai rendez-vous. Donc bon… Je ne panique pas de suite.

Petit à petit, et au fur et à mesure de mon trajet je pensais aux autres choses essentielles que j’avais laissées à l’appartement et qui allaient très certainement cruellement me manquer, voire même m’handicaper d’une façon terrible !
A chacun de mes pas, le fossé se creusait entre ma vie confortable de propriétaire d’un sac à main magique et le moment de dénuement total que je m’apprêtais à affronter, seule, abandonnée, dans cette étendue hostile et désertique qu’est Paris !
Mais comment vais-je bien pouvoir faire en cas d’attaque de zombie, d’invasion de piranha tueurs, de bouton de fièvre fulgurant ou même de rencontre sexuelle torride dans les chiottes du RER ? (ok mes exemples sont fantaisistes, surtout le dernier…)

Tout à commencé donc par : « j’ai pas d’eau. Bon ben si j’ai soif, j’ai pas d’eau… Merdeeee j’ai pas d’eauuuuu ».
Ensuite il y a eu le « oh merde mais j’ai pas de mouchoirs non plus ».
Puis le « ohhhh noooon, mon baume pour les lèvres, je l’ai oublié aussi… ».
Et enfin le coup de grâce : « ok j’ai pas mon inhalateur pour l’asthme, pas de panique, tout va bien se passer mais j’ai pas mon inhalateur pour l’asthme »
Donc forcément j’ai paniqué !

Il faut savoir que je ne fais de crises d’asthmes que lorsque je suis enfermée dans un endroit très clos avec 75 chats qui se frottent à mon nez ou alors dans des situations sportives extrêmes du genre l’ascension de l’Everest en plein mois de décembre… Alors pour le coup, dans mon RER, j’étais plutôt tranquille. Mais mon énorme propension à somatiser m’a donné l’impression que mes bronchioles avait soudainement décrété un état de grève générale et qu’elles commençaient à se fermer comme des huitres les unes après les autres. Et j’avais pas mon spray. Angoisse !

C’est ainsi que je risquais de mourir… Connement… Dans un RER à l’heure de pointe…

Et les quotidiens gratuits titreront : Morte d’asthme, elle est retrouvée prostrée sur son coussin de méditation, complètement déshydratée et les lèvres gercées.

38 réponses à « Le syndrome du « au cas où ». »

  1. Cette histoire je la trouve mi amusante mi agaçante.

    J’avoue cela me fait un peu rigoler (et je pense que c’est le but) mais cela me donne aussi envie de te secouer.

    Tu as vraiment de la chance de pas habiter le Nord (enfin Lille car je me déplace pas dans les flandres faut pas déconner non plus).

      1. Oui c’est vrai.

        Désolé de te parler comme cela. Je ne veux pas mettre en péril une si longue amitié.

        J’espère juste que tu vas t’en sortir et que cette année ce sera le blog de la joie.

          1. Salut,

            en même temps on ne se connaît pas vraiment.
            Si tu penses aller mieux tu es mieux placée pour le savoir.
            Ce n’est qu’une impression à distance et basée sur ma prétention à tout savoir…

  2. tu m’as bien fait rire, surtout en imaginant l’état des toilettes d’un RER (beurk). Même si je le voulais, je suis un peu trop tête en l’air pour tout prévoir, du coup… je m’adapte et pour me rassurer je me dis que j’ai le pouvoir d’acheter ce qu’il me manque au cas où (mais je te l’accorde, ce n’est pas compatible avec ton challenge sans-achat !)

  3. J’étais un peu comme toi avant. Depuis ma rencontre (littéraire) avec Dominique Loreau, je traque le moindre gramme. Par contre mes trois enfants se chargent très bien de garder des tas de trucs inutiles ou « au cas où ». Je crois que c’est naturel, en fait.

  4. Bon ben, contrairement à ce que mes billets sur le tri laissent supposer, mon sac à main est plutôt maxi… Sinon, dans ma voiture j’ai une pelle… ça peut toujours servir (en cas d’attaque de zombies par exemple…)

  5. Tu es tres prévoyante c’est bien. Mais prendre des (gros) risques comme oublier son eau et son baume a lèvres, relève de l’exploit surhumain. Tu es donc une Super Heros :-)

  6. Moi aussi fut un temps ou ma voiture me servait de placard
    maintenant ya juste ce qui faut pour la voiture , une couverture polaire un gilet polaire et de l’eau.

    Dans mon sac a main ya pleins de choses dont j’ai besoin si je les ais pas je frise la crise comme toi a me dire mince j’ai pas pris ça et ça ou ça.

    Pour l’eau ça va j’en ai pas souvent sur moi et dans le métro tu peut en acheter une bouteille.

  7. Un jour je me suis rendu compte que je trimbalais un marteau depuis 3 semaines… Je l’avais emporté au boulot pour accrocher un cadre, et depuis il me suivait partout…

  8. j’ai ri surtout sur la conclusion…
    tu serais désœuvrée de constater l’absence de prévoyance de mon sac à main même si j’avoue que j’ai toujours un stick à lèvre et des mouchoirs, je ne m’embarrasse d’un bouteille que quand j’ai Crapouillou avec moi ;) quant au reste…. (quel reste ?)

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