L’Implanon infernal.


Ma vie de grande malade / vendredi, novembre 15th, 2013

IMG_5607Il y a un peu plus d’un an j’étais avec Ex-Chéri-chéri. On s’entendait bien, c’était génial et on baisait comme des lapins sous cellophane. On avait fait le test, on était en bonne santé. Donc on s’est dit qu’on allait arrêter la capote. Donc on s’est dit qu’il fallait un autre moyen de contraception car on ne voulait pas de gamin (merveilleuse idée au passage…)

Bref, je vais passer relativement vite sur la décision de mettre un implant contraceptif, j’ai déjà fait un billet là-dessus, je vous invite à aller le lire si vous désirez en savoir plus.

Octobre 2012 :

Jusqu’ici tout va bien. J’ai une petite cicatrice et je sens le petit bâtonnet directement sous ma peau, on dirait une allumette. J’me sens un peu comme Scully après son enlèvement alien (ou comme un chien avec une puce électronique, au choix). A nous les parties de jambes en l’air sans songer à rien d’autre qu’à prendre notre pied ! Chouette !

Novembre 2012 :

C’est formidable, j’ai encore mes règles (Oh, et le « formidable » n’est plus ironique, ça n’a jamais été un problème pour moi d’avoir mes règles, pour moi c’est un désagrément nécessaire à ma condition de femme. Elles ne m’ont jamais fait souffrir, elles sont toujours été régulières et courtes… Je m’entends bien avec elles en général !). Et elles sont encore bien calées, aux périodes habituelles… Décidément, cet implant est formidable

Bon par contre là j’ai faim… Ex-Chérichéri me demande si je veux qu’on prenne une douche ensemble, je lui réponds que je préfère préparer le dîner !

Décembre 2012 :

Mon idée fixe est de manger ! manger ! manger ! oh et puis manger aussi !!

Faire l’amour avec mon mec ? Pfffff, bof, pas envie… Par contre un bon plat de lasagnes poulet-fêta-basilic : ouais et trop ouais !! Donc je suis mes envies… Je mange un petit peu plus que d’habitude (mais un peu seulement, je pense à mon gros cul et je sais me rationner.)

Mes visites dans la campagne d’Ex-Chérichéri sont un peu une épreuve par contre… J’en ai marre de « passer à la casserole », et là-bas il n’y a rien, et puis il pleut, et puis je reste seule pendant qu’il bosse avec pour seule compagnie le clocher du village qui m’impose sa dictature du temps qui passe. Bien souvent mon compagnon me retrouve sur le canapé, dans le noir, pleurant à tout ce temps perdu à ne rien faire dans la campagne profonde.

J’me dis que je m’ennuie…

Janvier 2013 :

Un décès le soir de Noël et un autre en tout début d’année ont eu raison de ma capacité à avoir la force d’aller au boulot. Je suis arrêtée pour dépression… Un peu plus de quatre semaines.

Je ne dors pas la nuit car j’ai des crises d’angoisses à répétition.

Je refuse de manger car j’ai déjà pris 8kg le mois dernier (oui, 8 ! Vous avez bien lu… J’ai l’impression de sortir d’un accouchement, mais sans bébé)

Je refuse de sortir car tout me fait peur.

Je ne veux plus faire l’amour car ce corps n’est plus le mien, il est difforme et je me déteste.

Je ne passe plus de bons moments, ni avec Ex-chérichéri ni avec personne, je suis juste éteinte et vide…

Je n’arrive plus à me raccrocher à quoi que ce soit, y’a plus rien, y’a plus personne… Franchement ? J’ai presque envie de crever !

Certains me disent que j’ai tellement changé en tout qu’il faudrait peut-être penser à accuser Implanon. J’essaye d’avoir un rendez-vous pour le faire enlever, les dispos ne sont pas évidentes, on verra le mois prochain.

Février 2013 :

Ça suffit, je dois me débarrasser de cet objet diabolique. Je n’arrive plus à rien faire…

Lorsque Ex-chérichéri s’est réveillé cette nuit-là, il m’a retrouvé nue dans la cuisine, le bras posé sur la table en faux marbre tachée de sang et moi pleurant misérablement : j’ai même pas réussi à l’enlever seule : j’ai même pas la force d’entailler suffisamment profond pour arriver à chopper ce fils de pute : j’ai même pas de scalpel digne de ce nom, je ne suis qu’une misérable !

Quelques jours après je m’impose chez le médecin qui me l’a mis. Je me dis que la délivrance est proche et je suis confiante en cette extraction désirée.

Elle a commencé puis m’a demandé si j’avais pris de l’aspirine juste avant, je lui réponds que non. Puis elle me demande si j’ai peur du sang, je lui ris au nez. Enfin elle m’avoue que j’en perds quand même pas mal et qu’elle est assez hésitante quant au fait qu’elle arrive à me l’enlever toute seule. Je lui propose mon aide, elle refuse et appelle sa mère !

Sa mère c’est mon médecin, alors tout va bien, on reste dans la famille. Mais lorsque j’ai vu la vieille femme devenir blême et tenter à tout prix de rapprocher la chaise pour s’asseoir, à la limite de la défaillance, je me suis dit que ça devait être une sacré boucherie sur mon bras !

50 minutes plus tard j’étais enfin libre… Et charcutée (cf vignette) (z’avez vu ? boucherie, charcuterie, on se les fait tous…)

Mars 2013 :

Les kilos ne partent pas. J’bouffe plus rien, je fais 1h de sport par jour, je retravaille. Bon, par contre je ne rebaise pas, ce corps n’est toujours pas le mien ! Oh et puis mes règles arrivent n’importe quand à grand renfort de douleurs inacceptables. Je soupçonne une péritonite… Mais non !

Avril 2013 :

Les kilos ne partent pas. J’bouffe toujours rien, je fais encore beaucoup trop de sport et mon moral commence vraiment à en prendre un sacré coup dans la gueule. Et puis j’ai mal deux fois par mois à présent : à l’ovulation puis au début des règles. C’est super fun ! (et là je suis ironique)

Mai 2013 :

Les kilos partent un peu, mais Ex-chérichéri aussi, mon petit ratounet aussi, et puis la foi en mon boulot aussi, et puis les dernières bribes de confiance en moi par la même occasion. 1 paquet de clope et demi par jour remplacent tout ce qui me manque… J’ai toujours mal bien sûr, sinon c’est pas drôle.

Juin 2013 :

Je ne m’en sortirai pas et je décide de prendre un anti-dépresseur. Là aussi ça a été le sujet d’un billet, je n’en rajoute pas… Empoisonnée la nana, carrément !

Aujourd’hui j’ai repris mon poids d’avant (enfin) et mon moral a été favorisé par un gros travail sur moi durant le mois d’août. Je fume toujours mais j’m’en fous.

En revanche je ne suis pas persuadée que mon cycle arrivera à se remettre d’aplomb un jour. Les douleurs sont mensuelles et je ne sais plus comment les traiter tant j’ai déjà tout essayé… Tant pis, ce sera ma croix pour avoir voulu tester une merde chimique ! Ça m’apprendra…

Et vous, Implanon est-il votre ami ?
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9 réponses à « L’Implanon infernal. »

    1. Tout ça c’est une question d’hormones, et en tant que lesbienne tu pourrais quand même en voir la couleur, parfois les gynécos en prescrivent pour réguler le cycle ou atténuer les douleurs ou l’acné : faut faire super gaffe, les hormones c’est du sérieux !
      Moi non plus je ne pensais pas que ça influerait autant !

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