L’incroyable épopée de l’araignée en plastique.


Ma vie de citadine pressée / jeudi, juillet 21st, 2016

araignée31 octobre 2015.

La nuit parisienne n’est jamais tout à fait noire, ce soir-là elle est plutôt jaunâtre devant la bibliothèque François Mitterrand. La péniche tangue imperceptiblement et m’empêche de faire de belles photos du décor, à moins que ce ne soit le « punch »…

Je ne m’attendais pas trop à cette soirée, de toute façons avec eux il est difficile de savoir à l’avance ce qui vous attend… Cette recette était composée d’1/4 de Fatals, d’1/3 de Trois Fromages et de presque une moitié d’Armée du Love, ajoutez à ça une ancienne star de téléréalité qui essayait de me piquer ma chaise et vous avez le tableau, alors pour le côté décalé c’était gagné !

Sur le pont donc, toujours avec mon vieil Iphone, je zoome sur les fausses toiles d’araignées, je mets au point sur l’arrière plan (la bibliothèque) puis le premier (les plantes vertes) et rien ne me satisfait. De rage, j’entreprends alors de voler l’araignée en plastique accrochée entre les feuilles du yucca.
Paul, trop occupé à improviser des chansons de momie, ne me verra pas emporter le trophée qui terminera sa course dans ma petite pochette intérieure de sac à main, entre un petit mot d’élève, un mini-carnet de photos de cheval et un galet décoré au feutre par mes amis hippies.

16 juillet 2016.

Il y a un triangle dans ma vie.

Je connais mon premier depuis 20 ans, mon second depuis 10, mon troisième depuis peu.
Mon troisième admire mon second et souhaite me connaitre pour en savoir plus. Mon premier connait mon second mais s’en fout un peu et fréquente vaguement mon troisième qui, en revanche ne doit pas se rappeler de lui. Mon second est un peu énervé que je fréquente mon troisième mais m’encourage à continuer à voir mon premier.
Tout est simple.

Je reviens de mon rendez-vous avec le premier que je n’avais pas vu depuis longtemps. Nous avons parlé de coq, de cul, de PokémonGo, de chalet à la montagne de mon second, de mon troisième et même de l’adjoint au maire ! La nuit est douce et je rentre chez moi à pieds avec le sourire aux lèvres en me guidant comme je peux dans la nuit opaque.

Lorsque j’aperçois enfin notre location au loin, j’y distingue quelque chose d’inhabituel. Une silhouette blanche à ma fenêtre de chambre. Je crois à un jeu de lumière et continue d’avancer en fixant la forme. Une seconde forme rejoint la première et je suis à présent certaine de ce que je vois.
J’accélère la cadence tout en tripotant les différentes pochettes de mon sac à main afin de trouver les clés et rentrer le plus vite possible pour chopper les visiteurs en plein délit…

Je trouve les clés, j’entre, je monte l’escalier 4 à 4 mais il est déjà trop tard. Mes mères ont déjà rejoint leur chambre en me regardant avec l’air le plus innocent du monde : « Ah tu nous as vues ? mais non on ne te surveillait pas ! »
Mon œil tiens !

21 juillet 2016.

Il a plu toute la nuit. Et ce matin y a succédé une petite bruine incessante qui a magnifiquement ourlé chaque brin d’herbe de perles de rosée.

Au retour de mes soins de ce matin, je décide de m’y arrêter afin de prendre quelques belles photos (histoire de changer de la traque de Pokémon).
Je constate qu’il y a des crottes de chien, qu’elles sont énormes, qu’elles fondent un peu sous la pluie et que les limaces semblent les apprécier. Je cherche donc un coin qui me permettrait d’éviter à la fois les déjections canines, les corps des gastéropodes en pleine digestion et les hautes herbes trop mouillées.
Et là, à l’endroit exact que j’ai choisi pour mon cliché, je découvre entre mes deux pieds le corps un peu aplati d’une araignée en plastique.

Elle est tombée de mon sac le soir de mon rencard, elle a survécu aux attaques de limaces, de chiens et à la pluie torrentielle, elle a dû se faire rouler quelques fois dessus par quelques voitures, ou par le camion poubelle qui prend cette route en marche arrière mais je l’ai retrouvée, c’était bien elle !

Ma petite araignée en plastique a rejoint sa pochette de sac à main en attendant d’autres palpitantes aventures.


Ce billet fait partie du projet « Un défi ou un écrit » pour la 29ème semaine
Il participe à la partie écrit « Ceci est sans queue ni tête ».

6 réponses à « L’incroyable épopée de l’araignée en plastique. »

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