L’ingratitude du remplacement.


Ma vie de prof des écoles / mardi, novembre 19th, 2013

IMG_5620Je suis professeur des écoles, je vous en ai déjà parlé.

J’adôôôre ce boulot, et je l’ai choisi après de nombreuses pérégrinations et de trop fréquentes incertitudes. Mais celui-là c’est le mien : mon boulot rêvé, ma passion, ma vocation.

Je bosse (beaucoup), je me plains (parfois) mais je suis vraiment épanouie dans cette profession (la plupart du temps) et à chaque fois émerveillée par les mots d’enfants ou leurs manières de raisonner.

Bref, je n’en rajoute pas, je pense qu’en substance vous avez compris !

Mais forcément y’a encore ce putain de « mais ».

Depuis que j’ai commencé, et depuis 3 ans, je suis remplaçante. Alors oui je l’ai voulu au départ, parce que c’est utile pour savoir quel niveau me convenait le mieux, ou avec quelles équipes il me plairait de travailler… Ouais c’est sympa et utile, mais AU DÉPART !

Aujourd’hui je suis sûre de moi, de ma pratique et de mes choix. Je sais que je veux des grands (du CE2 au CM2), je sais que je préfère travailler en ZEP ou en zone violence (ouais, j’ai encore la foi pour ça alors autant continuer) et je sais quelles écoles de mon quartier j’ai à tout prix envie d’éviter.

Mais non, je suis « coincée »… Jusqu’à l’année prochaine au moins je reste remplaçante.

Je me réveille le matin en gardant mon portable dans la main même quand je me lave les dents (j’vous jure que c’est pas pratique) pour ne pas louper l’appel de la secrétaire vers 8h10 qui va me parachuter dans n’importe quelle école sur n’importe quel niveau dans les 20 minutes qui suivent ! Déjà j’angoisse de subir une journée en maternelle.

Ensuite je me pointe à l’école (en retard, forcément avec la circulation de ouf) pour affronter 25 gamins qui ne m’ont jamais vu et qui me testent à fond car d’façons-on-s’en-fout-c’est-pas-une-vraie-maitresse. Et je fais la police pendant minimum une heure.

Enfin je suis obligée de me caler sur un emploi du temps que je ne connais pas, des méthodes qui ne sont pas les miennes et une organisation que je n’ai pas choisie (donc que c’est de la merde).

Oh, et puis l’olive sur le cupcake (ouais, on peut faire des cupcakes salés aussi) c’est que je ne suis absolument jamais sûre de mon heure de retour. Certaines écoles finissent à 16h, d’autres à 16h30, parfois y’a des réunions, et parfois on doit faire l’heure d’APC (aide pédagogique complémentaire – ancienne aide personnalisée – autrement dit : « soutien »)… Et puis parfois aussi on se tape l’étude de la prof qu’on remplace (mais bon ça je ne crache pas dessus car j’ai tellement besoin de sous que ça soulage quelque part !)

Pourquoi ce billet ? Pourquoi aujourd’hui ?

Parce qu’on m’avait dit que je resterai jusqu’aux vacances de Noël sur une classe de CM1 super sympa, que j’avais habituée à mes méthodes, dans une école sympa, avec des collègues sympa, m’enfin bref tout sympa…

Parce que j’ai passé le week-end dernier à créer des séquences sympas avec des leçons d’histoire sympas sur des photocopies couleurs sympas, jusqu’à l’heure plus que sympa de 22h30 (samedi & dimanche of course…)

Parce que ce matin la secrétaire m’a appelée en disant qu’elle mettait une stagiaire à la con à ma place et que je retournais à mes remplacements ponctuels à la con.

Et vous, vous avez un boulot de bouche-trou aussi ?
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9 réponses à « L’ingratitude du remplacement. »

  1. Tiens, tiens, ma vie aussi. M’enfin je l’ai choisi et même si ce n’est toujours simple, j’ai plus de temps pour mes enfants car moins de préparations. (sauf cette année tu me diras).
    Cela dit, aujourd’hui c’est de l’histoire ancienne puisque tu as le poste de tes rêves !

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