Minuit trente-et-une.


Ma vie de grande malade / mardi, avril 14th, 2015

CCiJ15AUIAAfSWSIl est minuit trente-et-une et je regarde ma vie.

Je commence petit, avec la journée passée. Elle a été plutôt bonne.

Je me défoule dans la maison, à peindre les murs, abattre des cloisons, détruire, enlever, taper fort et longtemps. Je suis fourbue mais je n’ai pas le temps de penser.
Je me blesse aussi parfois, et je me mets de la terre sous les ongles et je ne les nettoie pas.

Lorsque je rentre chez moi, je voudrais dormir. Mais il y a vous, et Blogo. Seuls pieds-de-nez à mon insondable solitude.

« Avez-vous des frères et sœurs ? Non »

Alors je fais ce que j’ai à faire. Manger, laver, jouer avec lui, bichonner mon blog, cocher les cases…

À minuit trente-et-une je ne dors toujours pas. Et le jour suivant je me lève et je retourne dans cette maison qui n’est pas la mienne pour refaire le même cinéma à mon cerveau et mon humeur.

« Vous vivez avec quelqu’un ? Non »

Les seuls soucis sont des écrous trop petits, des masses trop lourdes, des murs pas droit, du carrelage posé sur un autre carrelage, des souches et une lame de tronçonneuse émoussés. Ils sont chiants mais ont tous une solution. Même physique, même longue, même en force.
Pas ma vie.

« Et des demi-sœurs ou demi-frères ? Non »

À minuit trente-et-une je me dis que j’ai passé une bonne journée. J’ai fait ! J’ai beaucoup fait ! Je n’ai rien été mais j’ai fait, c’est au moins ça !

« Qu’attendez-vous de moi ? Je ne sais pas »

J’ai reçu de l’amour, par mon troc. J’en ai parlé et ça vous a touché. Je recommencerai. J’ai jardiné aussi… La joie de planter, de savoir qu’on fait naître quelque chose… Mes tomates ont germé.

Voilà, j’aurais pu lui dire ça à ce psychiatre : je détruis, je fais, je troque, je plante, ça germe. Mais non… À la place je me suis juste retenue de pleurer.

« Que ressentez-vous ? Je suis…. Paumée ? Oui, paumée. »

14 réponses à « Minuit trente-et-une. »

  1. A la mater en me chopant en larmes un matin le gynéco m’a proposé une psy mais j’ai refusé, qu’est-ce qu’elle pouvait faire pour moi ?! Ce sont des moments défouloirs en fait ou on laisse le chagrin, et je pleurais déjà toutes les nuits, j’avais pas besoin de voir un doc pour ça…

    1. Je suis absolument convaincue de l’utilité des psys pour moi.
      Après pour les autres je ne saurais dire, mais moi je suis assez seule comme ça pour en plus me démerder avec mes angoisses… :/

      1. Je sais pas si j’ai été claire, je pense comme toi que c’est utile hein ? C’est juste qu’à la mater c’était pas la solution pour moi, j’étais juste mal avec les hormones, la solitude et la naissance difficile. En parlait à une psy était pas utile, je savais que ça passerait avec quelques jours.

  2. je comprends mieux ta proposition de troc :) et tu veux des trocs contre quoi ?
    Sinon, s’occuper les mains pour oublier, c’est bien… y en a qui colorie… toi tu casses les murs… c’est pas mal non plus !

    1. C’est plus salissant je pense :)

      Écoute, pour le troc je vais vous en parler jeudi, il faut le temps que ça murisse dans ma petite tête tout ça, j’ai des projets (Bon après moi l’échantillon je peux te l’envoyer en courrier, et donc beaucoup moins cher ;))

  3. Se retenir de pleurer, purée je connais ça. Paumée, il faut déjà pouvoir le sortir. Tu l’as fait.
    Au fond tu en fais des choses. Pas celle que tout le monde fait mais on s’en fout non. Tu fais des choses et faire des choses c’est être en vie.

  4. alalala, j’aime pas lire ça… tu brasses le fond là. Tu vas remonter et plus vite que ça non mais!
    En fait que te dire? Celui qui n’est pas passé par là ne peux te dire que des conneries ou alors des choses que tu n’as pas envie d’entendre car tu ne les croient pas…
    Courage!

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