Mon aventure NaNoWriMo ou comment écrire un roman en un mois.


Ma vie d'écrivain / jeudi, novembre 12th, 2015

nano Voilà quelques années maintenant que le mois de novembre est le témoin d’un défi d’écriture assez ambitieux, j’ai nommé le « National Novel Writing Month » (en français le mois national de l’écriture de roman).

Pour tout vous avouer, je lorgnais déjà sur cet évènement l’année dernière, et celle d’avant également. Mais soit je laissais passer la date, soit j’estimais avoir trop de boulot.
Cette année j’ai voulu y participer, et puis j’ai abandonné l’idée, et puis j’me tâtais, et puis je ne savais plus.
C’est le jour du lancement que j’ai décidé de m’y mettre, le 1er novembre à 16h12 de l’après-midi, sans avoir le moindre embryon d’idée de ce que je pourrais bien raconter.

Je vous l’avais déjà avoué mais j’ai toujours écrit… Des journaux intimes aux fictions gentillettes à faire lire à la famille, je m’étais même improvisée rédactrice en chef d’un journal mensuel.

A 16 ans je participais au concours hyper novateur « Trois heures pour écrire » avec un sujet donné par radio à 14h00 et une nouvelle à faxer moins de trois heures après afin d’avoir la chance de pouvoir concourir.
La difficulté à mes yeux résidait plus dans le fait de trouver un fax que d’écrire sur « Trahison au photomaton », thème qui m’avait beaucoup inspiré.
Bref je relevais tous les défis et je fus publiée dans un petit journal reprenant les 10 meilleures productions. Je n’étais pas sur le podium des trois vainqueurs mais j’étais dans les 10 premiers sur plus de 3500 candidats. Joie.

A 20 ans mon recueil de nouvelle était prêt. J’avais même le titre, tiré du fil conducteur qui se mettait en place de manière inconsciente au fur et à mesure de mes écritures. J’étais particulièrement inspirée la nuit ou bien quand j’allais mal. Mes idées désorganisées donnaient parfois quelque chose de lisible.
J’ai eu la chance (le privilège) de le faire lire à mon écrivain favori qui s’est enfermé trois heures dans son bureau avant de me donner son avis. Il aurait pu m’aider, il m’aurait présentée (il pensait à Flammarion), il m’a demandé de les relire, de les réécrire, de les reprendre.
J’ai refusé, toute ado rebelle que j’étais (si, si, à 20 berges j’étais encore ado rebelle…). Tout comme aujourd’hui je refuse de retoucher mes photos, je me dis que l’art n’en est plus si on le retripote à l’infini. Égocentrique, je sais !

Aujourd’hui je n’écris plus que pour vous. Mon blog est mon psy et mon meilleur ami, j’y mets tout un tas de petits états d’âme sans queue et parfois sans tête non plus. Je suis vraiment fière de faire des choses qui plaisent, de créer ce petit univers et de réussir à le partager avec vous, honorée surtout qu’il vous intéresse..
L’envie d’écrire quelque chose de plus long et de plus suivi ne me survole que de temps en temps.

Mais cette année, ce premier novembre, alors que je suis clairement surbookée par le travail pour ma classe (c’est quand même mon premier CM2 et j’essaye de leur procurer un enseignement de qualité), je me dis Fuck, je me dis j’y vais… Ce n’est pas dans mon yahtzee de l’année (et ça risque même de le compromettre un peu) mais tant pis, je veux le faire, j’ai envie de voir ce dont je suis capable, j’ai besoin d’une motivation (vu que j’ai pas de mec, ça va compenser).

L’idée de ce défi, c’est donc d’écrire un roman en un mois, du 1er au 30 novembre. A la fin du mois, le nombre de mots de votre œuvre devra s’élever à 50 000 minimum pour considérer le défi comme réussi. L’écriture se fait sur votre traitement de texte habituel (ou même manuscritement, soyons fous), et un site internet vous permet de garder un œil sur votre courbe de progression si vous y entrez manuellement jour après jour le compte de mots.
L’interface du site est ludique (je vous parle du site original, en anglais. Il existe une plateforme française qui est plus un rendez-vous de partage et d’informations, les statistiques devront être entrées sur le .org). Vous pouvez y gagner des badges virtuels au fur et à mesure du déroulement de votre projet et le diagramme en bâtons vous informe tout de suite de votre retard potentiel ou de votre rigueur quotidienne.
Pour rester dans la course, il vous faudra écrire 1667 mots par jour.

Bon, alors très franchement, je m’étonne moi-même.
Comme je vous le disais, je n’avais aucune idée de mon thème en commençant le 1er novembre au milieu de l’après-midi. Il a donc fallu que je trouve un truc dans l’urgence
Finalement l’idée qui m’est venue, c’est de reprendre un de mes billets que j’affectionne particulièrement, et de broder tout autour. Il s’agit du billet où je vous explique que la seule explication qu’il pourrait y avoir au fait que je sois toujours malade quand arrivent les vacances scolaire c’est que les anges gardiens qui se sont penchés sur mon berceau ont un tout petit peu foiré leur coup. A l’époque je les avais appelés Paul et Samantha et j’avais esquissé quelques uns de leurs principaux traits de caractère.
Alors voilà, j’ai décidé de raconter l’histoire de Paul et de Samantha, ainsi que leur mort et les conditions et apprentissages de leurs nouvelles fonctions en tant qu’anges gardiens.

Le fait d’écrire tous les jours ne me pose aucun problème (si ce n’est en matière de gestion du temps, j’essaye au maximum de pouvoir y arriver, entre le boulot pour la classe, les obligations sociales et les billets de blog, c’est chaud), l’inspiration est presque toujours au rendez-vous et lorsque mes doigts commencent à pianoter, je peux aller jusqu’au bout de mon chapitre sans m’arrêter. Je pensais sincèrement que ce serait plus difficile.

Je trouve que mes idées viennent facilement, et la plupart du temps je suis satisfaite de ce que j’écris, mais encore une fois tout à fait égoïstement. Je ne suis pas encore extrêmement à l’aise à l’idée de partager ça avec les autres gens, je me demande très souvent si ce que j’ai fait ne serait pas finalement qu’un gros pavé chiant.
J’essaye de soigner ça en vous livrant une phrase choisie chaque jour via Twitter et Facebook et un extrait un peu plus long lors des billets « États d’esprit du vendredi »… On verra bien ce que j’en ferai après, je n’en ai pas la moindre idée, sincèrement.

En revanche je me rends compte que j’ai grandi quelque part. En reprenant les pages du début, je remarque déjà maintenant de la nécessité de la relecture. Je pense que c’est dommage de ne pas m’en aperçue avant, pour mon recueil de nouvelles par exemple, je me dis néanmoins que si ça ne s’est pas fait c’est que ce n’était pas prévu… Ce n’est pas grave.

Maintenant que vous savez un peu mieux quel est mon défi de ce mois-ci, je ne peux que vous encourager à venir me rendre visite sur ma page de participante ou bien de me dire de temps en temps ce que vous pensez de mes extraits sur les réseaux sociaux.
Sur ce, je file faire mon quota du jour (ce billet fait 1520 mots, je bosse double ;) ) et vous laisse sur un petit extrait :

– Mais nous allons choisir la suite de la vie des gens ?

– Non, pas exactement, mais comme je vous l’expliquais, le libre arbitre des humains est très souvent influencé par leurs passions, et si ça peut être un moteur pour certains (les artistes en particulier), cette façon de fonctionner peut également leur nuire terriblement. Votre rôle est d’accompagner et de guider. Vous êtes leur instinct en somme.

– C’est ridicule, lance Samantha, si toute cette comédie est vraie, alors pourquoi suis-je là ? Pourquoi mon instinct, ou je ne sais quoi, ne m’a pas empêché d’aller à la fête de Marie, pourquoi j’ai eu l’idée stupide de rester sur ce con de balcon et surtout à quel moment j’ai été assez bête pour faire un si grand geste machinal pour retenir ma pochette ?

– Ma chère sœur, les accidents arrivent… Personne n’est présent de façon continue dans la vie des hommes. Il faut leur laisser des moments de liberté et également les encourager dans leurs décisions personnelles. Ton geste a permis de sauver un nouveau-né Samantha, c’est très important et c’est exactement la raison pour laquelle tu es là maintenant.

Paul se retourne vers sa compagne d’un air admiratif, il ignorait ce détail. Il sourit de toutes ses dents et lui passe tendrement une main sur l’épaule pour la réconforter ou lui signifier tacitement qu’il est fier d’elle. Mais elle s’écarte vivement, elle n’a pas du tout l’air d’être persuadée d’avoir agi en héros.
Paul ne lui en tient pas rigueur et se retourne vers l’ange formateur.

– Allons-nous pouvoir entendre toutes les pensées des gens autour ? Ne risquons-nous pas de nous y perdre, ou de devenir fous ?

– Non, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. Nous sommes capables de lire en chacun comme dans un livre ouvert certes, mais il faut avoir décidé de l’ouvrir. En principe, aucune pensée ou sentiment humain ne peut nous être imposé, c’est nous qui choisissons qui entendre et à quel moment.

26 réponses à « Mon aventure NaNoWriMo ou comment écrire un roman en un mois. »

  1. Wowww tu es une artiste ma chère ! J’aime beaucoup ce que tu ecrie! Et j’espère pouvoir lire le tout bientôt Jolie projet au quel tu participe! BRAVO ! Et du cou tu te dépasse au vue de ton emploi du temps deja bien remplie… Mais je dit que c’eT formidable! Faut toujours avoir plein de choses à faire moi je trouve que c’est quand on ne sait plus où donner de la tete ou qu’on voudrais qu’une journée dure 48 h qu’on se sent le mieux dans notre esprit! je t’en courage ! Continue ! Va au bout de tes projets ! C’est Beautiful :) Quand à moi je me coucherai moins conne du cou je sais ce que c’est NaNow… Machin lol

  2. Bravo pour ta persévérance , et le 30 novembre tu seras tellement fière de toi que tu danseras autour de Blogo accompagnée bien sûr de Samantha et Paul … (je te rappelle que moi aussi je voudrais lire l’intégralité )

  3. hello et moi pareil on me lance un defi d’ecrire une nouvelle j’ai le titre imposé hihihihi un mois et demi ca va le faire !!!
    courage a toi aussi

  4. Déjà Bravo de t’être lancée! Un premier pas important Agoaye.
    J’aime ton idée et je vais aller faire un tour sur ta page, pour pouvoir mieux apprécier tout ton travail…

  5. Oh je vais surveiller les anges gardiens… J’ai pas trop envie qu’ils m’écoutent penser. C’est déjà un tel brouhaha dans ma tête que je ne m’entends pas moi-même !!!

  6. J’ai découvert le Nanowrimo grâce à toi, via tes posts facebook, et j’ai tout de suite bien accroché le principe. C’était le petit boost créatif qu’il me manquait pour novembre, et je me suis lancée à cœur joie dans l’écriture de mon « roman » (moi aussi j’ai parfois l’impression d’écrire un gros pavé chiant).
    Merci de partager cela avec nous, même si tu ne sais pas trop ce que ça va donner, je crois que le but réel du Nanowrimo est de se faire plaisir, à la limite de l’overdose de créativité.
    Bon courage pour la suite !

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