Ne jamais tomber la carapace.


Ma vie d'associale / vendredi, janvier 8th, 2016

Tu connais l’histoire de ma vie Lecteur ? En réalité tu en connais des bribes et des facettes.Par ce billet je vais te donner la version originelle : L’histoire de ma vie, l’histoire au singulier parce que quand quelque chose se répète en boucle, on lui préfère le singulier. Le ménage, la vaisselle… Comme c’est quelque chose qu’on fait régulièrement alors c’est comme s’il n’y en avait plus qu’un.

Bah pour ma vie c’est pareil !
J’ai pas forcément envie de savoir d’où ça vient, mais le schéma est toujours le même : je fais confiance, je me fais confiance, et puis à cause de moi, à cause d’une erreur ou d’un faux pas, d’un côté de caractère qui bloque tout en moi, d’un coup je sabote.

Qu’est-ce que j’ai pu saboter, je suis une professionnelle pour ça.

Mais le pouvoir m’échappe tu vois, c’est comme si j’avais acquis les bases mais que d’un coup c’est quelque chose qui est devenu tellement puissant que je ne le maîtrise plus, le pouvoir m’échappe… Je ne sais pas.

Quoi qu’il en soit, à chaque fois que quelque chose devient beau dans ma vie, il y a un truc en moi qui met un point d’honneur à l’éradiquer dans les plus brefs délais.

Généralement cette extraordinaire propension ne s’applique qu’à mes relations avec les autres. Je n’abime pas les objets, je ne rate pas ma nourriture, je ne me saborde pas dans ma carrière professionnelle (quoi que…).

Tu sais Lecteur, j’ai pas appris à vivre avec les autres moi, j’ai appris à vivre toute seule. Seule avec une mère qu’il ne fallait pas que je dérange, parce qu’elle était malheureuse, fallait pas que j’en rajoute, et je m’appliquais, généralement j’ai plutôt bien réussi. « Tu étais l’enfant consolant » m’a-t-elle dit.

Cool.

Qui c’est qui me console moi ?

Bref…
Je ne suis pas méchante, franchement. Pour que je le devienne il faut vraiment me chercher, et à ce moment-là je peux, j’ai cette capacité, là je trouve les mots, ceux qui blessent, ceux qui font mouche. C’est très rare, j’essaye de plus en plus de l’éviter.

Non, la plupart du temps c’est en moi, c’est sur moi, autour de moi. C’est tout à fait égocentré et cet égocentrisme me permet la plupart du temps d’arriver à maîtriser les situations qui m’échappent, d’arriver à me protéger lorsqu’il y a des choses que je ne comprends pas, de me permettre de me recentrer parce que les gens ne me ressemblent pas…

Les gens ne me ressemblent pas, je ne ressemblent pas aux gens. J’ai jamais pensé que j’étais pareille, je me suis toujours sentie différente, ça a été difficile de l’accepter parfois car finalement j’ai toujours été différente. J’en ai fait une force, j’ai retourné la peau, sauf que sous la peau c’est la chair vive…

J’ai donc appris à composer, tant bien que mal, mais mes semblables ont toujours été une énigme pour moi, un espèce de challenge quotidien : que faire, comment se comporter ?

J’essaye d’apprendre, je me suis concrètement souvent cassé la gueule, j’ai souvent cru des choses, j’ai souvent été à côté de la plaque, j’ai donc souvent eu mal. Et toujours je me disais que si je ne l’avais pas cherché, je ne serais pas tombée et je ne serais pas en train de souffrir. T’es masochiste, pourquoi tu y retournes ? Pourquoi tu recherches ce qui te fait souffrir ?

J’en suis toujours là dans mes relations avec les autres.

Pourquoi chercher à se rapprocher ?

J’en suis incapable c’est certain.

Je ne conviens pas aux gens et les gens ne me conviennent pas.

Pourquoi s’acharner ?

Tu ne peux pas demander à un manchot de faire du tricot ben c’est pareil.

Je ne suis pas douée de ce qu’il faut je crois.
Au fil du temps, au fil des échecs, des dégringolades et des cassages de gueule je me suis créée ma carapace qui est vachement bien. C’est la carapace de la fille forte, indépendante, solitaire assumée, célibattante, qui vit des choses passionnantes, qui est arrivée à ce qu’elle voulait, avec sa bonne étoile, de la chance et de la persévérance. La carapace de la fille qui a une grande gueule et qui dit les choses parce qu’elle n’en a rien à foutre parce que de toute façon elle se fout de tout car elle se suffit à elle même.

Sympa ma carapace.

Et puis un jour y’a quelqu’un qui s’approche pour gratter, et sans même que tu te rendes comptes, cette personne a gratté assez profond pour voir en dessous. Tu le sais pas encore toi, tu ne vois que les signes, trouve des trucs bizarre, tu te dit que c’est curieux quelqu’un qui te comprend… Malgré toutes vos différences.

T’as deux solutions : soit tu remets ta carapace illico-presto, parce que putain en dessous t’es quand même à poil, soit tu te dis tant pis, tu te laisses aller, tu te dis que pour une fois ce ne serait pas une si mauvaise idée que ça que quelqu’un te connaisse.

Eh ben non, c’est carrément pas une bonne idée.
Ce n’est certainement pas une idée pour moi, avec ma carapace et ma capacité en sabotage, parce que tu vas tout faire pour que ça foire, malgré toi. Même si tu réfléchis et que tu fais gaffe et que tu essayes d’être dans le bien et le bon. Même si y’a plein de trucs que tu vas laisser passer parce que tu travailles sur toi et que tu mûris, et que tu fais preuve de compassion, de compréhension et de lâcher-prise, à un moment y’a ce truc qui va se déclencher et foutra tout en l’air en une fraction de seconde que tu n’auras même pas vu venir.

Consécutivement, et de la façon la plus naturelle du monde, tu vas décevoir les gens, tu vas mettre un froid et creuser l’écart.

Tu vas te foutre une carapace blindée pour les éloigner de toi. Même s’ils n’ont rien fait et qu’ils ne comprennent plus.
Quand tu y repenses après tout est trop tard, tout est fini.

Allez en prison, ne touchez pas 20 000 euros, ne passez pas par la case départ, ou bien restez-y… Pour toujours !

59 réponses à « Ne jamais tomber la carapace. »

  1. etre ou ne pas etre … rentrer dans les cases ou ne pas rentrer …. J’ai aimé lire ce billet, je m’y retrouve un peu dans ce que tu écris, cette carapace que très peu (voir personne) n’arrive à casser, sauf le temps peut être … Attention à prendre soin de toi si personne ne le fait pour toi. L’enfant consolant ici s’appelle le bâton de vieillesse, celui qui doit toujours etre droit et ne jamais plié même dans la douleur … C’est dur et pesant …

  2. Grosse phase de remise en question ? ou plutôt très gros travail sur toi-même depuis des années… j’aime cette lucidité dont sont capables certains… J’y suis arrivée, avec de l’aide mais j’y suis arrivée un jour… J’ai compris plein de choses sur moi et mon rapport aux autres… Je ne vois plus la vie pareille depuis…
    bisous

  3. Douloureuse lecture . Immédiatement ce billet m’a fait penser au titre d’un livre ( que je n’ai pas lu) , titre qui m’a tant parlé qu’il s’est suffit à lui même  » Tomber sept fois , se relever huit » . Sauf que là tu semble avoir décidé de ne pas te relever . Que l’on tombe sept fois , vingt fois , cent fois même , on se relève , et rien que ce billet me laisse à penser que oui , tu va te relever , doucement , difficilement , timidement , parce que tu as en toi cette force que tu ne semble pas te reconnaître , qui est celle fait que chaque chute nous rend combatif . Oui , cette désolation , ce temps de repli sur soi est nécessaire pour lécher ses blessures , apaiser la chair à vif . Alors oui , cette chute a renforcé encore ta carapace , mais malgré tout , certains vont continuer à gratter pour y trouver un interstice , une faille pour te toucher , t’émouvoir , t’étonner . Certains sont , quoi qu’il te semble aujourd’hui impossible de le penser, des gens aimants et bienveillants et qui n’attendent rien de l’autre , que de lui soutirer de temps à autre un tout petit moment de lâcher prise . Et quand ce moment arrive , même s’il n’est que fugace , il suffit à les récompenser de leur effort . c’est de cela que naît l’amour ou l’amitié qui souvent commencent simplement avec un peu d’empathie . Je te laisse sécher tes larmes , panser tes plaies , je te laisse construire quelques barrières supplémentaires , mais derrières ces barrières , je suis là.

    1. Tomber, se relever, combattre, apaiser, renforcer, toucher, récompenser, commencer, tomber, se relever, combattre, apaiser, renforcer, toucher, récompenser, commencer…

      Et si j’en ai marre ?

      Et si le seul verbe que je veux c’est « se résigner » ?

  4. J’ai épousé quelqu’un avec une grosse carapace, je l’ai gratté sans m’en rendre compte et arrivé au bout j’ai trouvé une personne merveilleuse qui s’est donné à 100%. J’étais la première à arriver à gratter si loin. Et je sais que si jamais un truc casse, il cassera tout, sans doute enfant compris, et partira sans se retourner, malheureux comme une pierre mais carapace remontée. Lui aussi s’auto-sabote je dirai quand un truc merde, même avec sa famille.
    Aucune morale à tout ça. Juste tu es pas seule comme ça, et c’est pas une fatalité. Parfois ça peut marcher de baisser sa carapace.

  5. Les autres ne te ressemblent pas et tu ne ressembles à personne. Chacun d’entre nous a une carapace différente endossée pour une raison différente. Chacun d’entre nous a saboté plus ou moins consciemment quelque chose qui lui semblait pourtant suffisamment précieux pour en prendre le plus grand soin. Le jour où l’on ôte cette carapace aussi fine ou épaisse soit elle (peu importe) et qu’on accepte l’ idée qu’être vu sans, on élimine définitivement l’ excuse du  » oui, mais c’est la faute de ma carapace pas la mienne! » et on peut enfin vivre ses relations pleinement. C’est terrifiant au départ et puis quand on réalise que ce n’est pas une carapace mais une armure qu’on a posé on se sent léger!

    1. Je pense que ton commentaire est très juste dans certains cas. Pas le mien.
      Ma carapace ne sera plus utile lorsque je me serai débarrassée de ce qui n’est pas utile pour moi.
      Et je pense que « autrui » fait partie des choses à exclure

      1. Je comprends « intellectuellement » ce que tu veux dire sans véritablement le comprendre.
        Les autres ne t’ont-ils jamais apporté de moments heureux?
        J’entends que l’on puisse souhaiter se protéger des autres, que la peur d’être abandonné puisse être forte au point de préfèrer tout saboter pour donner raison à sa peur, mais j’ai beaucoup de mal avec l’idée qu’il faille rayer définitivement les autres de sa vie.
        Tu serais, après avoir exclu les autres de ta vie, peut-être contrainte de remettre ta carapace « de la fille forte, indépendante, solitaire assumée, célibattante, qui vit des choses passionnantes, qui est arrivée à ce qu’elle voulait, avec sa bonne étoile, de la chance et de la persévérance » pour ne pas regretter!

        1. Des moments heureux très rapidement éclipsés par la trahison, l’abandon et le sentiment abominable d’avoir trop donné à une personne qui finalement n’en valait pas la peine. Reste l’oubli à imposer et la honte de s’être trompée à ravaler, et c’est la pire.

          1. Je me rends bien compte que je n’arrive pas à comprendre véritablement l’état d’esprit dans lequel tu te trouves. J’aimerais te convaincre que prendre encore et encore le même risque peut valoir la peine ou qu’il y a des gens qui ne tournent pas le dos face à des tentatives de sabotage mais je crois que tout cet optimisme et ces bons sentiments ne seraient pas forcément les bienvenus!
            Si tu te sens d’humeur un jour… toujours prête!

          2. Très franchement, je me sens un peu rassurée parfois car je ne parviens pas à sombrer entièrement. Pour le moment donc je ne suis pas au point d’arrêter de bosser, et j’ai envie de dire que c’est le principal.
            Après, la joie de vivre c’est un luxe, mais je vais finir par m’habituer

  6. Surprenant que quelqu’un qui ai réussit à percer ta carapace puisse s’éloigner de toi car tu cherche à tout faire foirer.
    Il devrait être capable de le comprendre et donc de faire en sorte de te faire échouer.

    Mais c’est sûr qu’il est difficile d’aider quelqu’un qui ne le souhaite pas et se rapprocher de quelqu’un qui s’éloigne.

  7. « Les gens ne me ressemblent pas, je ne ressemblent pas aux gens. J’ai jamais pensé que j’étais pareille, je me suis toujours sentie différente, ça a été difficile de l’accepter parfois car finalement j’ai toujours été différente. J’en ai fait une force, j’ai retourné la peau, sauf que sous la peau c’est la chair vive… »

    exactement moi , je peut te la piquer ?

  8. Pas mal de remise en question de ton coté on dirait. J’avoue que cette carapace je l’ai porté pendant pas mal de temps. C’était plus simple. Les gens me voyaient comme une fille forte et c’était parfait. Et puis un jour l’armure s’est brisée et je me suis retrouvée nue devant les autres. J’ai pas eu peur. Parce que je n’y ai même pas pensé.
    Quand quelqu’un essaye d’aller au delà, de gratter un peu plus loin que la moyenne, c’est rare qu’il arrête en chemin. Sauf si en face l’autre n’est pas prêt à baisser les armes.
    L’important c’est toi et ce qui te convient le mieux pour faire face à la vie. Chaque chose en son temps.

  9. J’avais une énorme carapace. J’en ai encore une, paraît-il. Mais elle s’effrite et tombe peu à peu. Pourtant, parfois, elle se reconstruit. C’est comme ça. Le manque de confiance. En moi, et dans les autres.
    Cependant, les personnes qui savent voir au-delà de la carapace sont rares. Et elles ne savent pas toujours nous empêcher de nous éloinger.
    Tu n’es pas comme les autres. Je me suis toujours sentie différente et longtemps j’ai essayé de me fondre dans la masse, d’être comme tout le monde. Mais en fait, ça ne marche pas et ça rend malheureux. Il faut être soi-même. Tant pis si ça ne plait pas. Un jour, on croise des gens à qui ça plait.

    1. Je n’ai jamais essayé de me fondre dans la masse. Mon truc à moi c’est plutôt l’isolement.
      Le seul « désavantage » c’est que je suis quand même perméable à ce que j’entends autour de moi, et je me dis parfois que la vie c’est un moment d’échange, de sorties, de rires, de complicité, de liens et d’affection. Tout ce que je n’ai pas, jamais ou presque.
      Alors très connement je me laisse sombrer et je me dis que je passe à côté de ma vie, et que j’en ai qu’une et que je la rate, et que si je ne voulais pas la rater il faudrait que je sorte, que j’échange, que je me maque avec un mec dont j’ai rien à foutre, que je fasse un enfant, que j’aille dans des soirées, que je papote des rumeurs avec des filles au rire de dinde, que je sorte de chez moi…
      Je fais l’exacte inverse. Donc je rate ma vie. Donc je vais crever seule.
      Non, pas seule…
      Avec ma carapace chérie.
      Et le plus ennuyeux dans cette histoire c’est que la plupart du temps je m’en fous bien…
      Mais je sais qu’au moment de crever je vais regretter.
      Sauf que je ne peux pas changer.
      Alors le mot qui s’applique le mieux sera « résignation »

      C’est pas grave, dans les bons jours je sais bien faire semblant

  10. J’allais écrire tout un comm (j’avais commencé, presque fini). Et j’ai lu celui de Kiara juste au dessus. Elle a écrit bien mieux que moi ce que je voulais te dire (sauf le début je n’ai pas de carapace mais je sais les voir par contre). Bref j’ai tout effacé. Parce que j’ai tellement de mal à trouver les mots à l’écrit… Donc relis le comm de Kiara, je lui pique l’idée du contenu, sa substantifique moelle. ;)

  11. Pour une psy que j’avais vu ma façon d’être était une carapace dont mes kilos faisait partie pour me protéger etc… (tu vois le genre je pense) mais il s’est avéré qu’en voyant quelqu’un d’autre je me suis aperçu que sans ma carapace j’étais plus vraiment moi même, que si j’allais creuser en dessous je ne me retrouvais plus, parce que j’avais toujours vécu avec, maintenant je la ressort dans quelques occasions (quand je connais pas qqn, que je sens pas une personne etc…) et quand je rentre chez moi je la laisse a la porte et je ne réfléchis plus.
    Je t’apprécie énormément avec ta carapace, si un jour tu l’enlève je te promets que je t’aimerais quand même, et si tu la garde et bien c’est que tu en as besoin dans le fond, après ça dépend aussi des gens qui se trouve en face de toi ma bichette , des fois la carapace à sa place . <3 <3 <3

    1. Je te remercie beaucoup pour ce commentaire.
      Tu fais partie des rares (mais finalement pas si rares que ça) que je connais de par-ici et sur lesquels je sais pouvoir compter.
      C’est réconfortant.

  12. La résignation… j’ai connu ça pendant de loooongs mois… et j’allais mieux !
    je crois surtout que cette phase m’a permis de panser mes plaies, qui en avaient bien besoin !
    Courage ma belle… c’est long et pénible, inutile de mentir

  13. Il y a une solution pour cela : la résilience!

    Je suis prof, j’ai été malheureuse, célibataire et même, sans mère.
    J’ai vécu 7 ans avec un être plein de mensonges, pour compenser, gagner un peu d’affection et puis, ça a craqué, je me suis retrouvée complètement seule, sans amis, sans personne réellement présente à mon goût, à meetiquer.
    J’avais un confident virtuel, j’ai vécu des histoires terribles pour mon égo, des soirées alcoolisées seule (ça aide, pour pleurer) et avec d’autres, j’ai aussi critiqué beaucoup, je me suis plaint (j’avais toutes les raisons du monde d’être malheureuse), j’écrivais mes mémoires tristes.

    Puis j’ai grandi, je me suis documentée, j’ai travaillé sur moi en lisant de nombreux livres sur les relations humaines, j’ai appris à me faire violence et à sortir de mon petit confort pour créer et aller à la recherche de ce que je voulais vraiment, en concevant de réelles solutions à mes problèmes. J’ai eu une vie sociale active avec des potes de soirées. J’ai consulté un psychiatre : deux séances : la première, je me suis effondrée, la deuxième, je me suis fait critiquer : si je n’avais rien d’autre à dire, je n’avais qu’à faire mes expériences, comme toutes les femmes de mon âge.
    J’ai fini par accepter, par aimer être sans homme, par ne plus être une victime (c’est toujours quand je me suis mise à dire ça que les choses se sont débloquées).
    J’ai passé beaucoup trop de temps à considérer que les autres ne me donnaient pas assez avant de me rendre compte que c’était moi qui exigeait trop, que c’était ma vision qui clochait et que je n’avais qu’à me contenter de ce que j’avais et à donner quand je le souhaitais, sans ne rien attendre (quelle chose égoïste, c’est déjà tellement chouette de pouvoir donner, on voudrait en plus recevoir!).

    Je trouve que tu agis beaucoup, tu es pleine de projets, il y a énormément de vie en toi qui ne demande qu’à sortir. Je te souhaite d’avancer aussi loin que tu en as besoin. Et non, tu n’es pas une victime. Et la carapace, ça ne sert qu’à garder son malheur à l’intérieur. Souffrir, c’est aussi vivre et parfois, quand on vit, on touche du doigt le bonheur!

    PS : si mon homme s’était trouvé sur Meetic, jamais je ne serais sortie avec, il fait des fautes d’orthographes!!! (et ça, c’était complètement rédhibitoire!!) Bref, essaie les chauves, on ne sait jamais… (dans le noir, avec un petit verre de punch et une perruque, ça passe)!

    1. Tu vois, je ne connais même pas ce mot : résilience…

      Merci pour ton long commentaire dont le PS a réussi l’exploit de me faire sourire.

      Pour tout dire, ce billet est né après un clash amical, pas amoureux. Mais concrètement c’est toujours la même chose et ce dans tous les aspects de mes relations aux autres (amicaux, amoureux, virtuels ou réels)…
      C’est surtout pour cette raison que je me permets de douter très sérieusement de ma propre capacité à vivre avec les autres. Je pense très sincèrement ne pas être adaptée, et je crois que malgré mes 14 ans de thérapie (oui oui, 14 !) rien ou presque n’a changé.
      Donc : Résignation !

  14. Entre ce que tu crois et ce que tu peux, il y a parfois un énorme fossé… Tu as vu ce blog de fou que tu arrives à tenir, mets la même énergie dans le réel et tu pourras voler!

    Donc : coup de pied au derrière et en avant! (bon, ok, tu as le droit de te résigner deux-trois jours, si ça peut te faire plaisir…).

    Si tu savais le nombre de personnes que je côtoie virtuellement qui galèrent en amitié… (et bizarrement, elles ne font pas de fautes). La solitude amicale est réservée à une élite, tu pourrais presque en être fière! ^^

    1. C’est gentil ce que tu me dis.
      Mais entre l’énergie que je mets ici (et qui m’est rendue au centuple) plus celle que je mets dans mon boulot (et qui m’est rendue au milluple)… Je n’en ai plus pour tenter de retenir les nombreuses personnes que je déçois…
      Alors tant pis. Je sauve ce qui peut l’être et basta.

  15. Avant d’arrêter de saturer ce billet de mes commentaires (qui valent ce qu’ils valent!) je voulais tout de même réécrire que ton projet 53 billets a permis à nombre de participants de quitter leurs carapaces le temps d’un billet, de montrer un peu (ou beaucoup) d’eux-mêmes, de faire de belles rencontres, d’oser ce qu’ils pensaient infaisable, de se sentir chez eux et bienvenus dans ton univers. Ce projet m’a personnellement rendue heureuse et tu sais parfaitement pourquoi. Ton nouveau né « Un défi ou un écrit » va très probablement nous donner l’occasion de faire ce que l’on oublie trop souvent par manque de temps ou parfois d’envie et nous donner ce faisant du mieux être.
    Je ne sais pas pourquoi ou comment tu as déçu des personnes mais si elles ont une once de clairvoyance et qu’elles passent sur ce blog, ces personnes reviendront forcément sur leur jugement. Parce que ce que tu fais pour autrui est formidable! Alors, encore une fois MERCI et marre de tous ceux qui s’offusquent d’un rien, qui sont déçus pour des broutilles, qui ne savent pas voir qu’une impureté est à l’origine d’une perle et balancent l’huitre (elle est limite cette métaphore non???)

    1. Merci.
      (Et pour la métaphore aussi… J’aime quand c’est limite)
      La vie virtuelle est plus facile pour moi, clairement plus facile. Parce que je suis plus à l’aise à l’écrit et que c’est ma sorte de fuite à moi.
      Pourtant j’écris sans trop réfléchir et je ne change pas 40 fois les mots car ils sortent de suite très juste tandis qu’à l’oral c’est difficile.
      Du coup (et merci encore pour ces compliments hallucinants), il y a un vrai fossé entre l’image que vous avez de moi ici (et toutes les plateformes) et mon vrai-moi social.
      Je ne mens nulle part, je ne trompe personne, ce n’est pas ce que je suis en train de vous dire, au contraire vous me connaissez plutôt bien finalement, mais cette facilité je ne l’ai pas en vrai, parce que c’est ça dont je pense être incapable finalement.
      Bref, oui, concluons : merci mais je suis quand même une grosse truffe irl, c’est ainsi

  16. « Les gens ne me ressemblent pas, je ne ressemblent pas aux gens. J’ai jamais pensé que j’étais pareille, je me suis toujours sentie différente, ça a été difficile de l’accepter parfois car finalement j’ai toujours été différente. »

    Puisque personne n’évoque le sujet dans les commentaires, je me lance …

    « Toute ma vie, j’ai cherché la source de ma différence, de mes malaises sociaux. (…) La cause de ma souffrance intérieure dans un monde extérieur dont le fonctionnement m’était effectivement étranger, malgré une immersion totale au quotidien depuis plus de quatre décennies.  » Ces lignes sont extraites d’un article de Marie-Josée Cordeau, dont voici le lien : http://quebec.huffingtonpost.ca/marie-josee-cordeau/autisme-adulte-diagnostic_b_5254480.html .
    Si vous ne vous sentez pas concernée laissez vite retomber cela dans les profondeurs du net …. sinon voyez à travers les autres écrits de MJ Cordeau si ça ne pourrait pas être une piste à suivre …
    Bon courage pour la suite quoi qu’il en soit ….

    1. Merci pour le lien, que j’ai parcouru attentivement (ainsi que le blog de cette femme que j’ai été voir, piquée par la curiosité).
      Je dois dire en revanche que je suis assez réfractaire (si ce n’est totalement opposée) à l’idée de plus en plus courante de vouloir coller des étiquettes à chaque état. De mon temps (rholàlà, on dirait que j’ai 75 ans :)) on constatait les symptômes, traits de caractère ou facilités sans pour autant ressentir un tel besoin de les nommer, et j’avoue être plus à l’aise avec ça.
      L’une de mes amies est dans un mal-être tellement abyssal qu’elle revient chaque mois me donner de ses nouvelles avec un nouveau diagnostique à la clé. Depuis une poignée de mois nous sommes passés de « bipolaire » à « psychose blanche » en traînant vers « tendance à l’addiction » allant même jusqu’à aborder la « transsexualité »…
      Je trouve ça un tantinet inutile.
      Il est évident que je ne remets pas en cause le besoin de faire un travail sur soi afin de se connaître (dit elle avec ses 13 ans d’analyse derrière elle) mais reconnaître les symptômes ne veut pas forcément dire « nommer ». Je ne cherche pas désespérément ma case :)
      Mais néanmoins merci beaucoup pour votre commentaire constructif, ainsi que vos encouragements.

  17. Bonjour,
    On est deux alors ! 90 % du texte pour ne pas dire chaque mot correspond à ce que je ressens aujourd’hui ! Impressionnant.
    Enfant « parentifiée » très tôt, j’étais anxieuse et ai connu tant de séparations qu’à 9 ans, par carapace, que j’ai décidé que je ne voulais plus avoir d’ami(e)s et je ne m’exprimais qu’en disant des « j’aime pas » (pas un seul « j’aime). A plus de 30 ans, j’ai des amies, un enfant équilibré et ne suis pas timide. Je suis indépendante et courageuse, fais preuve d’humour et d’autodérision, intelligente et pas trop laide… mais… pareil… auto-sabotage qui gâche tout ! Grrr… Comment on arrête ?

    1. Rhalàlà, si j’avais la solution…

      Pour ma part je mise sur un travail sur moi, de la méditation, des amis hippie, une grosse réflexion sur le lâcher-prise, la résilience comme ils disent.
      C’est pas gagné ;)
      courage à toi

  18. Merci. A toi aussi.
    J’ai plutôt choisi la rationalisation moi… J’ai du mal avec le lâcher-prise…. Et pourtant, c’est lui qui libère les vraies émotions… Galère galère! Le travail sur moi-même pompe toute mon énergie parce que ce mécanisme de defense qu’est d’enfiler la carapace est incontrôlable alors qu’il n’est pas toujours adéquat.
    Pour ce qui est du sabotage, j’ai l’impression que la plupart des gens ici ont dû « porter » leur mère ou son absence très jeunes. Ma théorie est qu’ayant manqué de l’affection et/ou de l’amour attendu bien trop tôt, on s’est construits tout seul, avec des croyances enfantines pour s’auto-protéger et s’auto-rassurer (survivre). On s’est construits bancal, à force de bricolage car sans véritable guide. On a la sensation que personne n’a réussi à nous aimer vraiment ou pas assez alors, on n’y compte plus. On se dit que l’autre ne nous apportera pas cette affection que nous désirons tellement.
    Comment apprendre, enfant, à grandir avec ses pairs et apprendre à comprendre les codes de communication quand on doit se centrer pour s’apaiser. On ne peut pas s’ouvrir aux découverte des autres! A l’âge adulte, on fait le deuil de ce qui a manqué et on fait avec.
    Je n’ai pas encore compris pourquoi : une fois que j’ai atteint mon objectif en faisant preuve de force et de courage, j’auto-sabote en passant le message « interdiction de m’aimer, passez votre chemin ».
    Mais deja, en prenant conscience de ne pas se laisser sombrer dans l’engrenage de l’évitement des situations inconfortables avec les autres (je parle d’arrêter d’éviter les situations saines or course! Se respecter ça commence par éviter les VRAIES situations dangereuses) on fait un grand pas. Ensuite, passer à l’acte de la rencontre de bonnes personnes.
    Et puis à force de s’interdire l’acces au bonheur, il viendra tout seul tout simplement parce qu’en y pensant plus et en n’étant plus dans l’autocritique permanente, la culpabilisation à outrance et l’interdiction de s’aimer (ça on connait bien donc on contrôle parce que c’est moins angoissant! Lol), le bonheur sera déjà là.
    Bon je m’arrête parce que tu as de meilleurs dons d’écriture que moi ! Lol.

    1. Euh, eh bien je trouve que tu écris très bien au contraire :) Merci pour ton long commentaire.

      Ce que tu avances au début est correct, mais ça peut aussi être l’exact inverse. Moi j’ai été surprotégée, couvée et complètement tenue à l’écart de la violence de la vie, du coup, une fois projetée dans un monde d’adulte, je me suis pris tout ça en pleine gueule et POF armure…
      Ça marche aussi :/

  19. Erratum : « et puis à force D’ARRETER DE s’interdire l’accès au bonheur »… M’est avis que ce mot manquant n’est pas un hasard… Voilà comme ça personne me comprendra vu que je m’exprime trop mal !!!! Auto sabotage automatique, je me désintègrerai dans 5 secondes pour retourner dans ma carapace en ruminant un habituel « Et merde! Encore gaffé! »

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