Ode


Ma vie de citadine pressée / mardi, avril 5th, 2016

Paris

Comme tu m’as manquée.
Parce qu’en toi je vis.

J’ai toujours eu ce panaché de sensations : liberté émerveillement sécurité

Le temps d’un trajet à pied. Deux petits kilomètres sous un incertain crachin, j’ai renoué avec mes vieilles amours…

Je t’ai observée, je t’ai sentie à moitié vivante, tout comme je t’ai toujours aimée.
Alors que j’ai passé dernièrement des moments douloureux destinés à me retrouver avec moi, enfermée en isolement volontaire,  toi tu palpitais toujours, si près de moi et pourtant si inaccessible pour une âme dans cet état.

Ce soir je t’ai retrouvée, et comme à chaque fois je ressens ces mots :

Comme tu m’as manquée.
Parce qu’en toi je vis.

 

Ta nuit est mon moment préféré.
Celui ou je te découvre avec mes yeux d’enfants. Je les ouvre grand et je me sens bien. Tu me fais cet effet, je ne sais comment.

Je croise un homme qui chante, un scooter tout brillant, de la nature dans l’architecture,  des phrases sur les murs, ton eau et tes lumières, les vues grandioses que l’on a lorsque on regarde en l’air.
Un homme qui dort, un rat qui fuit, le dessin d’une horloge et les feux qui passent au rouge devant mes pas.
Je ne ralentis même pas car nous sommes synchronisées , je ne vérifie même pas ma direction car je la trouve à l’instinct, comme une truite citadine.

Et finalement à mon rythme et avec les yeux grands ouverts je vois mon point de chute. Magnifique dans l’obscurité, vieille dame qui en a tant vu.
Tour de l’horloge,  gardienne du temps et des départs.

Moi je je pars pas, je ne fais que rentrer.
Près de toi mais suffisamment loin pour oublier dans mon illusion de confort la vie que tu sais m’offrir durant ces nuits de veille.

Ce sont mes meilleurs souvenirs, les nuits en ton sein où les rendez vous fixés et les hasards improbables se côtoient dans une impensable mosaïque, les nuits ou le lendemain n’a guère plus d’importance comparé à l’instant présent que tu me permets.

 

Ô Paris.
Ô ma belle.

Comme tu m’as manquée.
Parce qu’en toi je vis.

En Paris, la nuit.

13 réponses à « Ode »

  1. C’est très joli, très bien écrit.

    J’ai une vision totalement différente de Paris la nuit. Nous ne parlons peut être pas des mêmes quartiers.

    De toute façon j’aime mieux le matin. Mais bon pas le matin à Paris, car généralement le résultat de la nuit n’est pas joli à voir. En fait j’adore Paris, qui est une ville magnifique. simplement je déteste les parisiens.

    1. Je te remercie, je l’ai tapoté frénétiquement dans le RER de retour (chouette j’ai pas eu à prendre le noctilien).
      Ah mais moi aussi je hais les parisiens, c’est pour ça que la nuit je les vois moins, ou autrement.
      Quant aux quartiers ça dépend… Ce soir-là je faisais BNF – Gare de Lyon

      1. Ce week end je vais sur Paris. Je serais donc dehors la nuit (sois rassurée ce n’est pas une tentative d’approche).

        Je te dirais ce que j’en pense. On verra si je change d’avis.

  2. Comme c’est beau! Une magnifique déclaration d’Amour à Paris. J’aime les villes la nuit. J’aime Paris dans le noir.
    Un soupçon de mystère et un sentiment de totale liberté.

  3. Paris est belle , de jour comme de nuit . Le jour elle est naturelle , fraîche , lumineuse .La nuit elle se pare de lumières et de mystère qui font d’elle une autre . Elle me manque déjà .

    Ceci dit , arrêtez de dire « les Parisiens » comme si cette communauté était un tout avec un mode de pensée unique . Les Parisiens sont tellement divers …. moi j’aime la plupart des Parisiens parce que ce sont des gens libres , qui ont une liberté que seule Paris permet . Je pense que je resterai à tout jamais Parisienne , quel que soit l’endroit où j’habite .

    De plus , une grande majorité de gens en France utilise le mot « Parisien » pour parler de « Francilien » ….population encore plus diverse

  4. je ne connais pas Paris, y être passée 2 fois, ça ne compte pas, mais j’avoue que j’aimerais m’y perdre en compagnie d’un guide amoureux de cette cité. La nuit, peut être pas, j’ai un métier qui m’apprend trop des travers humains pour me risquer à m’y confronter. Ce texte est une merveille d’amour, comme l’était celui de Nathalie….

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