Pose-moi le sel s’il te plaît !


Ma vie en général / mardi, septembre 23rd, 2014

001Mes 10 premières années furent remplies de bonheur et d’amour. Élevée dans la maison familiale avec mes grands-parents et Môm, la vie était douce et les journées se ressemblaient toutes : calmes (oué, j’voulais pas aller à l’école déjà !), pleines de jeux et super-ensoleillées…. Ce qui me reste de ces années ce sont des sons, des odeurs, des phrases mais aussi des « trucs à respecter »

A l’époque tous les trucs à respecter étaient rangés dans le même panier pour moi : c’était ce qu’il ne fallait pas faire.

Du coup, j’ai essayé de réfléchir pour voir quelle part de superstition m’a été inculquée à la base, en perf dans mon biberon !!!

Voici une liste non exhaustive de tous les trucs à respecter pour l’Agoaye de moins de 10 ans :

– Ne jamais déranger un chat qui mange, ne jamais répondre à une grande personne, ne pas montrer ses fesses à n’importe qui, ne pas aller jouer chez la voisine sans le dire avant, ne pas se faire mal exprès (ça, c’était un problème), ne pas mentir, ne pas voler, ne pas mettre le pain à l’envers sur la table (AH ! UNE SUPERSTITION, UNE !), ne pas se mêler des affaires des grands, ne pas faire semblant de dormir le soir, ne pas bouffer toutes les framboises du jardin, ne pas passer sous l’escabeau (euh, ce n’est pas une superstition ça, parce que vu l’instabilité fébrile du grand-père sur l’escabeau datant de Mathusalem, c’est plus du suicide de vouloir passer dessous…), ne pas manger de cheval…
En résumé, quand on écarte le respect aux animaux et les règles de bon sens communes à tous les êtres un tant soit peu civilisés, je n’ai pas eu plus que ça le mode « apprentissage des superstitions » activé durant mon jeune âge.

 Aujourd’hui ça donne quoi ?

Aujourd’hui je me suis créé des rites qui pourraient s’apparenter à de la superstition, je pense en particulier au fait de ne pas accepter qu’on me passe le sel en main propre, si cela arrivait où si, accidentellement le sel tombait sur la table, alors il faudrait aussitôt que j’en jette une poignée au dessus de mon épaule gauche pour repousser le diable…

Pour tout vous dire, je ne sais même pas comment c’est venu… Mais surtout et avant tout, ce que j’ai ce sont des principes !!!!

 C’est quoi « avoir des principes » ? Ça sert à quoi ? et ça vient d’où finalement ?

D’après mes recherches sur le sujet (ouais, j’ai bossé), il semblerait que l’acquisition des principes de base d’un individu remonterait à son enfance et justement à son éducation. Ensuite, en grandissant et en évoluant, chaque individu se forge ses propres principes qui sont censés l’aider à se diriger dans la vie

Comme dit Peak Deluxe* : « C’est important d’avoir de grands principes, c’est une sorte de moralité, on pourrait presque assimiler ça à des règles religieuses mais sans ferveur »

Ce à quoi s4rd!ne* répond : « Les principes sont des barrières… il y a des cas où il faut savoir passer outre, des situations où ils ne peuvent pas être appliqués. »
Quelqu’un qui n’aurait pas de principe serait irrespectueux en tout et filerait un mauvais coton à la base.
Quelqu’un qui en aurait trop deviendrait rapidement psychorigide.

 C’est quoi la psychorigidité ?

Selon Psychologies.com (eh ouais, je ne fais pas que des tests…) « Une personne psychorigide est généralement perçue comme froide, logique, cartésienne, désespérément raide et dénuée de fantaisie, d’impulsivité et d’affectivité.
En psychologie, la psychorigidité fait partie des mécanismes de défense des personnalités obsessionnelles. Les autres traits de caractère principaux de l’obsessionnel étant le perfectionnisme (chaque détail doit être étudié, planifié, vérifié), l’ordre (tout doit être bien rangé et organisé), le besoin de contrôle et de maîtrise, la rigueur morale (pas d’entorse à la loi, aux règlements, aux horaires…), le doute (la moindre décision soulève interrogations, scrupules et atermoiements). »

…(Merde…. On dirait moi….) (Et si vous aussi ma vignette vous perturbe, alors on dirait un p’tit peu vous aussi…)

 Mais c’est quoi être superstitieux alors ?

Alors au départ, les principales superstitions que tout le monde connait commencent par « Ne passez pas sous une échelle, ne croisez pas un chat noir, ne laissez pas tomber un miroir, ne soyez pas 13 à table ne vous mariez pas s’il pleut » pour immanquablement finir par un « Sinon c’est le Malheur ». Avec un grand M…
Mais personne n’a jamais trop expliqué pourquoi n’est-ce pas ?

C’est ce filon qu’exploite un très bon site d’étude de superstitions** qui dit, je cite «À travers la superstition, les gens tentent de trouver des réponses dans les domaines où la science ne propose pas d’explications», les superstitions seraient alors selon ce site des croyances rustiques et populaires qui n’auraient pas trouvé d’explications rationnelles

Selon Wikipédia.fr, les superstitions auraient une portée encore plus mystique, je cite «La superstition est la croyance qu’un événement aléatoire ou un objet quelconque d’origine naturelle ou artificielle a une signification anthropocentrique et est capable d’influencer l’avenir. Autrement dit, il s’agit de perceptions d’intentions dans les choses (voir pensée magique).»

Ce point de vue m’intéresse assez, en effet cela pourrait se rapprocher d’un animiste (qui voit une âme dans chaque chose) qui aurait contrarié une âme d’objet et s’attendrait à des représailles d’entités supérieures.
Nombre d’athées voient un lien entre la religion et les superstitions, mais selon Môm, une superstition pourrait se baser sur un événement ayant réellement existé Une fois, Un jour, à Un moment et dont tout le monde ait fait écho ensuite. Par exemple, ma grand-mère paternelle (pas celle dont je vous parle tout les temps, l’autre) lui aurait déconseillé de croiser les jambes étant enceinte car ça enroulerait le cordon au cou du bébé… !

Après maintes recherches, en effet, il se pourrait que l’explication soit là, voici quelques exemples d’explications de superstitions :

• Croiser un chat noir – Napoléon aurait vu un chat noir avant une défaite contre les Britanniques. Il porte bonheur au Royaume-Uni

• Croiser les doigts – Ceci remonte aux origines du christianisme: pour les premiers chrétiens, durant les persécutions, elle constituait une façon de se reconnaître d’un geste, s’apparentant au signe de la croix

• Ne pas être 13 à table – En rapport au dernier repas de Jésus, la Cène. 13 personnes, parmi lesquelles se trouve un traître…. (Pas très sympa de soupçonner tout le monde lors du repas de Pâques chez Tata Jacqueline !!!)

• Présenter le pain à l’envers sur la table – Sous entendre que la maîtresse de maison gagnerait l’argent du foyer dans cette position…. (couchée sur l’dos)…. (comme une pute quoi….)

• Passer sous une échelle – 2 explications ici : soit l’échelle posée contre un mur ressemblerait à un gibet, soit l’échelle posée contre le même mur (ou un autre, vous passez sous l’échelle que vous voulez après tout) forme un triangle avec le sol et le mur représentant la sainte Trinité. Donc, en marchant par le triangle, vous violez et défigurez Dieu. (Pfiooouuuuu, après avoir fait ça plus personne pourra rien pour vous !!!)

• Ne pas dire « lapin » sur un bateau – Ces rongeurs seraient à l’origine de naufrages car une fois échappés de leurs cages, ils grignotent l’étoupe, rendant la coque non étanche.

• Briser un miroir – Dans des temps reculés, le miroir (ou l’eau dans laquelle se mirer) était synonyme de vision d’âme ou de vision d’avenir, si vous brisez ça, vous brisez votre avenir ou pire, votre âme !

• Porter certaines couleurs au théâtre – La couleur verte est réputée maléfique en France, mais c’est le violet en Italie, le vert et le bleu au Royaume-Uni et le jaune en Espagne. Plusieurs hypothèses ont été émises au sujet du vert : le costume de Judas, celui de Molière lors de son décès ou la couleur de l’oxyde de cuivre, colorant toxique utilisé jadis.

• Toucher du bois – Au moyen-âge, en Europe, les chrétiens décrétèrent que l’habitude de toucher du bois provenait que le Christ avait été sacrifié sur une croix en bois : toucher du bois représentait donc une sorte de prière, de supplication.

• Ne pas ouvrir un parapluie à l’intérieur – Au 18eme siècle, à Londres, les premiers parapluies à armature métallique étaient si durs qu’ils devenaient un véritable danger à l’intérieur des maisons, blessant gravement adultes ou enfants. La superstition fut crée dans un but de dissuasion…

Mais hey, vous savez quoi ? Plus je cherche, et plus je trouve d’explications différentes à chacune des superstitions !!! Je m’arrêterai donc là, sinon je risque d’y passer la nuit, et comme tout le monde le sait : «passer la nuit sur son pc, et demain jamais vous vous réveillerez»

Mais le dénominateur commun finalement, c’est bel et bien le fait de croire !

 

L’envie de croire en une religion ou l’envie de croire en pleins de petits détails qui vous rendraient la vie belle ou moche. L’envie aussi de croire en soi et à l’utilité des limites que l’on peut se fixer…

Moi je trouve les superstitions intéressantes, tout comme le fait d’avoir des principes. Malgré tout, je pense que c’est un peu comme le reste : trop gâche tout !!!

 

Croyez sans être fanatiques,
Soyez superstitieux sans tomber dans les toc,
Ayez des principes sans devenir psychorigide,

Ne me passez pas le sel !

 

SOURCES :
Complets inconnus croisés sur un forum de discussion Nantais : http://www.leboost.com/forum.php?id_sujet=7998&page=1#366868
*http://www. clg.qc.ca/for/reg/dep/700/actint/2003/superstitions/sciences.html
Wikipédia
Psychologies.com

 

Et vous, êtes-vous superstitieux ?

13 réponses à « Pose-moi le sel s’il te plaît ! »

  1. J’ai envie de dire que non, je ne suis pas superstitieux parce qu’en général, je me dis que tout est explicable par la science… après, on est juste pas encore arrivé au point ou la science peut tout expliquer !
    Cela dit… Inconsciemment, j’ai quelques toc et des tendances à la psychorigidité. D’ailleurs, si tu pouvais ranger correctement tes feutres ça serait bien :-P

  2. Je ne suis pas superstitieuse au sens traditionnel du terme. Mais, vu de l’extérieur, je peux le paraître par excès de prudence. Par exemple, je n’ai annoncé ma grosses qu’à une poignée de personne au début. Et certains de mes amis n’ont appris mon état qu’après la naissance de ma fille. En fait, j’avais peur qu’il n’arrive quelque malheur avant le terme. Donc j’ai limité les annonces, de peur de devoir expliquer une catastrophe à beaucoup de monde. Ce n’est pas de la superstition au sens propre (c’est pas le fait de l’annoncer qui allait engendrer plus de risques) mais bien la peur de « décevoir » mon entourage.
    Je sais pas si je suis très claire là…

    Sinon, dans la vie de tous les jours, je suis limite psychorigide d’après ce que je lis (mon dieu mais quelle horreur ! Je ne pensais pas être atteinte à ce point là !!!)

    Merci pour ton article très intéressant sur le sujet.

  3. Le simple fait de respecter mes principes m’exposent déjà à suffisamment de merdes (avec un grand M aussi) qu’il serait mal venu pour moi d’en rajouter avec les superstitions

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