Quand j’étais jeune et seule.


Ma vie de célibataire / jeudi, avril 28th, 2016

passionJ’avais 29 ans et j’étais seule depuis quelques mois…

Comme d’habitude, après une phase agréable où j’ai su profiter des joies du célibat, je me suis sentie prête à vivre de nouvelles aventures, ou tout au moins une nouvelle aventure.
A ce moment je me sentais romantique et prête à trouver Le Garçon qui pourrait m’aller pour quelques semaines ou quelques mois (mon passé m’a bien appris que je ne peux prétendre à plus.)

Son annonce sur le fameux site noir et rose matelassé m’avait tapé dans l’œil presque immédiatement. Il était beauuuuuuu, chevelu et avait rédigé une annonce tout à fait intelligente ! Bingo !

J’ai abordé le jeune homme avec une grande facilité (l’habitude vous comprenez…) et il eut l’air de plutôt bien réagir à mes tentatives épistolaires de séduction.
Nous avons ainsi passé quelques longues soirées à discuter de tout, de rien, de nos vies et de nos attentes et je sentais que le courant passait plutôt bien.
Seule petite ombre au tableau : la géographie n’était pas de notre côté, ou plutôt si, mais pas du même.
Moi j’étais (et suis toujours) en région parisienne et lui se cachait dans l’est, vers ces noms de ville qui rapportent beaucoup au Scrabble mais dont je ne connais quasiment rien.

Pour lui, il semblait s’agir d’un problème. Le jeune homme était peu emballé de devoir faire plus de 500km pour boire un verre avec une jeune fille dont il ne savait même pas si ça vaudra la peine ou non.
Moi je suis jeune et seule, et les voyages en voiture (ou en train) ne m’ont jamais effrayée.

C’est ainsi qu’un soir, tenaillée par une grosse envie de découvrir ce garçon en chair et en os, j’ai pris ma voiture et je me suis mise à rouler vers là-bas.
Sauf que je ne connaissais pas son adresse… Ni même la ville précise dans laquelle il habitait. Et que, évidemment, je ne lui avais pas fait part de mon arrivée (ben oui sinon c’est pas drôle…)
J’avais pour seuls indice un rayon de 12km autour d’une ville donnée (celle qu’il avait notée sur sa fiche mais où il n’habitait pas, il noyait le poisson, il me l’avait dit) et des détails comme : il vit au dessus d’un café, près d’une fontaine et de la fenêtre du salon il voit le clocher du village !

Défi accepté !
Géocatching grandeur réelle pour retrouver le mec de mes rêves (ou pas) !

Il était environ 21h30 quand je suis arrivée vers son coin. Je me suis dit que tout est jouable, que j’allais le trouver les doigts dans le nez et qu’il allait être agréablement surpris, que nous allions nous sauter dans les bras et qu’il me ferait éperdument l’amour en échange de cette longue chasse à l’homme dans laquelle je me suis brillamment faite remarquer.

Sauf que je tournais en rond, que la nuit n’arrangeait rien, que je ne trouvais ni café, ni fontaine mais beaucoup trop de clochers (p**** de pays de cathos…).
Inutile de vous préciser que je n’avais pas son numéro de téléphone, et que son nom de famille ne se trouvait dans aucun annuaire !
Je me suis même tâtée pour rentrer dans cette vieille boîte de nuit ringarde demander au gérant si par hasard il ne connaitrait pas un bled avec un café devant une fontaine…

C’est vers 23h00 que je stoppais mes investigations. Quoi qu’il en soit, même si je trouvais son domicile maintenant, c’est pas une heure pour sonner chez les gens, même lorsqu’il s’agit de l’amour de sa vie (et en plus il y a toujours la marge de probabilité d’échec…)
Je me suis donc repliée vers une grande ville et son Ibis, rouge, accueillant, ouvert 24h/24.
De là j’appelais ma meilleure copine du moment (oui oui, il y a eu des moments où j’en ai eu une, incroyable !) pour lui dire ce que je fais et où je suis. Elle m’a traitée de barge.

Le lendemain matin, à jeun et toute pleine d’espoir tout neuf, je me suis remise en route avec ma voiture et mes vieux indices moisis.
Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé de différent par rapport à la veille, probablement que j’ai tourné vers la droite au lieu de la gauche, mais je me suis retrouvée sur la place d’un charmant petit village ensoleillé, où chantait une fontaine, devant un bar-tabac-boulanger-marchand de journaux…
Le clocher de l’église sonnait 10 heures.

Je suis excitée comme une puce sous stéroïdes. Je vois les logements au dessus du bar et en cherche les boîtes aux lettres. Il y en a plusieurs et je me dis que si mon bel inconnu n’y a pas inscrit son nom je suis bonne pour faire le pied de grue devant la porte de l’immeuble comme une conne.
Il y a son nom.
Sur la sonnette aussi.

C’est un grand moment lorsque j’appuie.
Moi je suis une fille qui n’a pas peur de grand chose (la preuve, je suis arrivée jusque là quand même…), mais j’avoue qu’à ce moment précis j’ai ressenti une sorte de petite excitation piquante au creux du ventre, et du cœur aussi.
Et au moment précis où mon doigt enfonçait le bouton carré, je me suis posé cette question horrible : « Oh putain mais s’il n’était pas seul ???? »
Mais c’était trop tard.

Je le réveillais, il était seul, il fut surpris, agréablement, il trouvait ça touchant, et honorable.
Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement ce jour-là (oui je vous jure que je ne me souviens plus si effectivement nous avons fait du sexe le premier jour), mais mon audace m’a permis de commencer une jolie histoire (de 4 mois).

Quand j’étais jeune et seule, j’avais encore envie d’aller vers les autres, partir à l’aventure vers l’inconnu et la découverte.
C’était mes petits moments où je me sentais vivante.

J’aimerais tant retrouver le goût de l’aventure.


Ce billet fait partie du projet « Un défi ou un écrit » pour la 17ème semaine
Il participe à la partie écrit « L’aventure commence ».

23 réponses à « Quand j’étais jeune et seule. »

  1. Excellent. Tu as raison, c’est ainsi qu’il faut vivre.
    Essaie d’arrêter de te sous estimer, je sais que ce n’est pas facile mais essaie quand même. Je ne sais pas si tu trouveras le grand amour un jour et même, si tu l’espères mais, c’est pour ces moments qu’il faut vivre.

  2. Quelle histoire !!! Il faut un sacré cran pour faire ce genre de choses, un peu d’inconscience et une bonne dose de romantisme. Si tu as eu cet élan-là en toi, je pense que tu le retrouveras :)

  3. mais quelle aventure !!! Jamais je n’aurais fait une chose pareille, tu es une fonceuse!!!!!
    Peut-être qu’aujourd’hui ce n’est plus à toi de faire cela mais celui qui t’es destiné… Phrase clichée désolé! Mais j’y crois pour toi, car il doit bien y avoir quelqu’un quelque part !!! Bon je me tais!

  4. J’aimerai vraiment comprendre pourquoi aujourd’hui tu te mets tant de freins ! Moi qui pourtant me pose tellement moins de questions que toi , jamais je n’aurai eu le grain de folie nécessaire à ce genre d’aventure … En tout cas , merci d’avoir partagé celà

    1. Ce ne sont pas tant des freins, mais c’est surtout du découragement.
      Dans tous les cas ça ne sert à rien car au final on en revient toujours à la même chose.
      C’est le problème du chat échaudé ça !

  5. Bonjour. Premier passage sur ton blog. Tu as en effet eu beaucoup de cran et c’est admirable! J’ai rencontré pour ma part mon mari sur le net enfin sur un forum totalement par hasard et c’est moi qui ai pris l’initiative d’aller le voir chez lui (à 2h de chez moi ce n’est pas si loin) mais lui était au courant je ne sais pas si j’aurais osé faire ce que tu as fait mais je pense que tu as eu totalement raison. En effet, quand on sent bien quelqu’un, quand on sent que peut être cette personne pourra faire un bon bout de chemin avec soi eh bien il faut tenter! Même si ce gars t’avais fermé la porte au nez eh bien tu aurais quand même pu avoir la fierté de te dire que tu as osé, bon au final votre relation n’a pas duré des années (faute à la distance?) mais chaque relation nous apporte quelque chose donc celle-ci n’aura pas fait exception ;-) Je reste persuadée que de rencontrer la bonne personne c’est aussi de la chance, on a de plus en plus de moyens pour rencontrer du monde enfin sur internet et pour autant il n’a jamais été aussi difficile de se mettre en couple sur le long terme… Bon courage dans ta recherche du prince charmant, il croisera bien ta route un jour j’en suis sûre comme le mien à croiser la mienne alors que je ne cherchais même pas ! :-) biz

    1. Eh bien écoute, bienvenue à toi, ravie de t’avoir fait passer un bon moment.
      Ouais ça n’a pas duré à cause de l’éloignement mais surtout de certains traits de caractères assez radicaux qui se sont révélés plus tard chez lui (et moi qui n’était pas prête non plus)

  6. Whaouu! Une belle aventure et une sacrée audace ! Bravo ! Ça mérite l’admiration !
    Je ne te demanderais pas pourquoi tu ne le ferais plus forcément car je l’ensemble le comprendre… mes impulsions étaient peut être différentes mais je ne pense pas que aujourd’hui je serais capable de recommencer et pourtant… ça donnait ce petit pep’s et cette insouciance qui faisaient tant vibrer!

    1. Je pourrais hein… C’est pas que je suis si différente ou moins « dynamique » qu’à l’époque…
      C’est surtout le désenchantement qui te rajoute une petite voix qui te dit « à quoi bon ? » à chaque idée un peu insolite :/

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