Savoir laisser partir…


Ma vie d'associale, Ma vie de yogi zen / jeudi, mars 10th, 2016

BugNous ne possédons rien en réalité. Tout est fugace, rien n’est permanent, l’appartenance est un concept destructeur.

Je suis en train de m’en apercevoir, doucement et dans la douleur. Je suis dans une période de ma vie où les conneries s’accumulent.
Oui j’en ai perdu du temps, de l’argent, et même des gens à cause de ces bêtises, à cause de ma difficulté à gérer, de ma volonté à attacher. Et pourtant je ne suis pas si exclusive.

J’en arrive à un point difficile où je me dis qu’il faut que j’apprenne à composer avec ce constat : je dois apprendre à lasser partir… Les gens, les moments, le temps…

Si le bonheur est réellement dans le moment présent, alors pourquoi s’obstiner à sans cesse rattraper les instants perdus, si magiques soient-ils ?
Il est très difficile pour moi de me faire à cette idée. Déjà parce que le moment présent me satisfait rarement, je suis une passionnée et mon quotidien n’a rien de passionnant, j’aime les choses grandioses, les sensations entières, les moments magiques et hors du temps.
J’ai la chance d’en avoir connu (beaucoup tout de même) et je m’y raccroche lorsque ça ne va pas ou que ma vie se tasse.

Oui je crée des souvenirs. Je laisse des traces, sur ce blog par exemple. J’enregistre mes moments d’euphorie, juste après pour me repasser la bande afin de me souvenir. Je ne suis finalement pas persuadée que ça me fasse tant de bien que ça. Je fais des photos…
Ma vie est une perpétuelle recherche de création de souvenirs.
Comment vivre dans le moment présent en faisant ça ?

Et puis il y a les rapports humains…
Putain que ce point est épineux pour moi.
En ayant commencé ma vie par un abandon mais pas vraiment, un géniteur qui s’est sauvé effrayé mais qui revenait ponctuellement de temps en temps, j’ai vite développé le trait de devoir catégoriser :
Tu es là pour moi ou tu n’es pas là.
Mais pas entre les deux.
C’est trop dur, trop inconfortable.
J’ai besoin de savoir.

J’ai passé ma vie à chercher des gens qui pourraient être là pour moi, en essayant même parfois de m’oublier pour leur donner tout ce dont j’avais besoin moi : une présence discrète mais d’une extrême dévotion.
Quand je donne, je donne tout.
Quand je cesse de donner, je coupe tout et la personne n’existe plus pour moi.

Cette façon d’être extrêmement manichéenne fait souffrir tout le monde, et moi en premier.
Comment expliquer que je n’y suis pour rien ? Comment essayer de changer les choses, ne plus avoir autant besoin de ces certitudes ?

Mon apprentissage a commencé depuis quelques mois je crois.
Se résigner à perdre des gens, d’une mort inacceptable.
Se résigner à avoir trop attendu d’une amitié à présent révolue.
Se résigner à voir ses désirs inassouvis.

Je ne suis pas bonne pour me résigner. Ma guérison viendra quand je n’utiliserai plus ce terme et que je lui choisirai un synonyme plus souple…
Accepter de perdre des gens, d’une mort inacceptable.
Accepter de voir se terminer une amitié.
Accepter d’avoir des désirs inassouvis.

Apprendre à laisser partir les amies, les amants, les bons moments…
Et ne pas se retourner pour ne pas les gâcher.

23 réponses à « Savoir laisser partir… »

  1. L’acceptation est un long processus ma belle. Pas facile. Mais en te disant prête, tu enclenches la première.
    Tout est éphémère.
    J’ai beau aimer les souvenirs, je sais aussi que vivre avec eux, m’empêche de vivre pleinement.

  2. Tes mots raisonnent en moi. Je n’aurai aucun conseil à te donner; c’est ton histoire, ton passé. Ta vie. Simplement, comme je te l’ai écrit ailleurs, je ne peux que te souhaiter de trouver ta sérénité. Sincèrement. Profondément.
    Courage.
    Prends soin de toi.

  3. C’est toute la différence entre quand j’avais 20 ans et maintenant que je vais en avoir 50… Accepter!!!
    Accepter les changements… TOUS les changements!!! Parfois ça va… Parfois c’est douloureux… C’est le prix à « payer » pour atteindre la sagesse!!!

      1. Mais nooooon…

        Promis… C’est bien la sagesse aussi (ce qui ne veut pas dire « plus imbécile » )

        J’ai eu ce problème vers 40 ans… Et Apres de grosses turbulences « émotionnelles », ça va beaucoup mieux!!!
        Si siiiii promis c’est mieux!!!

  4. « La résilience désigne la capacité pour un corps, un organisme, une organisation ou un système quelconque à retrouver ses propriétés initiales après une altération » dixit Wikipédia . Boris Cyrulnik a beaucoup travaillé sur l’aspect psychologique de cette capacité de résilience . Peut-être pourrais tu trouver dans ses écrits quelques clés pour t’aider à bannir le mot résignation de ton vocabulaire .
    Je t’embrasse

  5. Je suis un peu pareille. Puis un jour, j’ai eu le déclic : me contenter de ce qu’on m’offre et ne pas essayer de retenir les amis « à sens unique ».
    Le « ménage » s’est fait tout seul, et a fait mal, quand j’ai constaté l’isolement dans lequel cela m’a emmené, moi qui n’hésite pas à beaucoup donner.
    Puis j’ai appris à donner mon amitié et à la cultiver à ceux qui peuvent m’apporter un vrai échange.

    Courage !

  6. essayer de laisser derriere soi le passé pour profiter de l’instant présent et de se créer son avenir…
    si facile à dire…
    courage, c’est dur, très dur,
    je cherche le chemin…

  7. Chere Agoaye
    Dans un certain sens, je suis heureuse de lire tes lignes. Je suis exactement pareille!!! Je n arrive pas à lâcher prise, je suis aussi une passionnée. En fait je me retrouve complétement dans ta description! Ca parait simple à dire d accepter de laisser partir. Mais impossible à appliquer. Je n’arrive pas à contrôler mes émotions, elles prennent le dessus sur la raison et je finis toujours par être malheureuse. Avoir un vide en moi. Bref je comprends tes lignes et je compatis. J espere que nous arriverons à trouver le chemin de la sagesse et accéderons à une certaine paix intérieure. Bon courage à toi!

    1. Merci beaucoup pour ton commentaire Isabelle,
      relativiser est une discipline pour nous… Et on a besoin d’entraînement.
      Perso je pense que la méditation m’y a assez aidé (sans me « guérir » totalement).
      Peut-être est-ce une piste à creuser ?

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