Serait-ce cette route là ?


Ma vie d'associale / mardi, décembre 20th, 2016

Mon histoire n’est pas si différente de toutes les vôtres.
Je suis née, j’ai grandi, il y a eu l’école, le collège et le lycée. Moi je me suis arrêtée là, peut-être que vous avez continué.
Mais ensuite on retrouve de nouveau des parcours similaires : des emplois, des rencontres, des histoires, des aventures, des amis et des amants.

Je n’ai pas de différence visible, j’ai mes deux bras et mes deux jambes qui fonctionnent, comme la plupart des organes de mon corps. Mon cerveau semble sain aussi, j’ai toujours suffisamment compris pour arriver à vivre.

Et pourtant je me suis toujours sentie différente.

« Nous sommes tous différents » me répondra le psy du CMP. A ce moment j’ai su qu’il ne me comprenait pas…

Parce que le souci se situe là aussi : une incompréhension permanente et réciproque.
J’ai du mal à comprendre certaines paroles, certains actes ou certaines façons de se comporter, j’ai toujours l’impression que rien n’est clair autour de moi, que j’avance dans une espèce de bal masqué où toutes les apparences sont trompeuses et peuvent changer immédiatement en moins de temps qu’il faut pour le dire.
A l’inverse, j’ai appris avec le temps que je n’étais pas claire non plus pour les autres. Rares sont les gens qui me cernent. Pourtant, dans mon esprit, je suis limpide !

Une des facettes de ma différence.

Une question importante s’est donc posée très tôt pour moi : Comment vivre sereinement dans ce monde si incertain ? J’ai tenté de trouver la réponse de différentes manières.
J’ai voulu me glisser dans la peau d’une autre, grâce aux modèles que j’observais autour de moi. J’ai été la fille populaire, j’ai été la fille rebelle, j’ai été celle qui séduisait, j’ai été celle qui brillait. Mais tous ces rôles ne fonctionnaient qu’un temps, lorsque j’avais encore assez de force pour m’obliger à y croire.
Bien vite je me suis rendue compte qu’à force de travailler les apparences, l’authenticité de ma personne n’était jamais acceptée, jamais libre. Ce n’était pas serein du tout !
Mes capacités d’adaptations fonctionnent à merveille lorsque j’ai l’énergie de les déployer, mais elles ne sont en aucun cas utiles pour mon bien-être à moi. Au contraire.

Une autre facette.

Et parlons-en de cette énergie justement ! Je suis quelqu’un de terriblement fort, et je pourrais déplacer des montagnes si je le voulais… Ce que je veux, je peux, je l’ai toujours su, je l’ai toujours dit, et mon passé en est témoin, il y a des douzaines d’anecdotes qui pourraient le prouver.
Mais seulement de temps en temps.
Et l’autre facette c’est un découragement hallucinant. Je n’ai plus la force de ne rien vouloir, donc je n’ai plus non plus la capacité de pouvoir… Chaque geste est une épreuve, chaque pensée est vaine. Je ne suis plus bonne à rien et mes actions passées semblent me rire au nez.
Le vent tourne en un instant, du sourire au larmes et de l’envie de bouffer le monde à la peur la plus viscérale, c’est mon lot quotidien.
Mes humeurs sont garantes de ma façon de réagir et rien ne peut prévoir mes humeurs.

Facette suivante.


J’essaye de comprendre ma différence depuis toujours.

Je tiens ce blog depuis 5 ans.

Il y a quelques mois, une lectrice m’a dit que je devrais essayer de fouiller vers la piste du haut potentiel intellectuel.

J’ai lu un livre sur le sujet il y a deux semaines.

Dans quelques heures je saurai.

10 réponses à « Serait-ce cette route là ? »

  1. je sais que je devrais le faire aussi, sauter le pas. tout ce que tu dis dans ce billet pourrait me correspondre, malgré nos chemins tellement différents et nos façons de faire différentes, il y a des points communs déroutants.
    mais je ne veux pas savoir, par lâcheté, peut-être. ça remettrait trop de choses en questions. mais je te trouve très courageuse de le faire. moi je préfère rester cachée parce que pour l’instant je le vis comme une sorte de tare… en fait, ça m’a apporté plus d’emmerdes que de réponses… pour l’instant en tout cas.
    j’espère que pour toi ce sera la libération :) <3

  2. et c’est cette différence qui « m’attire » chez toi. c’est cette différence qui me donne envie de te connaitre, de te lire, de t’aimer sans doute aussi, quand bien même je ne sois pas toujours en accord avec ce que tu dis ou fais. C’est cette putain de différence qui te fait souffrir mais qui t’enrichit tellement qui me pousse à être là, souvent admirative, parfois impuissante, parfois secouée. Mais toujours là.

    Parce que finalement tu n’es pas cette différence et elle n’est pas toi. Tu ES tout simplement.

    Je ne sais pas ce que tu sauras dans quelques heures, si cela t’apportera une forme d’apaisement. Je sais en tous cas que je serai toujours là à te suivre, te guetter, t’interpeler parfois, te suivre encore, rire à tes écrits, pleurer souvent dessus et attendre des nouvelles, m’inquiéter quand elles ne viennent pas, te râler dessus, t’aimer encore et revenir toujours.

    1. Je te remercie pour ce commentaire qui pourrait aisément gagner le prix du plus touchant du monde et de toute ma vie. Je suis sincère.

      Ouais, je suis…
      Si tu savais les efforts que ça me demande !

  3. Mais n’est ce pas le propre de chacun, de chacune, que de se chercher, que d’apprendre qui nous sommes, de découvrir ses limites, infinies soient-elles ? N’est ce pas le contact avec les autres qui nous donne cet effet miroir ? Quelqu’un disait « Je pense donc je suis ». Moi, je dirais : « Je me pose des questions, donc j’existe ». Les réponses sont multiples. Et les réponses peuvent être différentes, selon que tu aies 30 ans ou 50 ! Mais les réponses peuvent varier selon d’autres critères que l’âge.
    « Le bonheur n’est pas chose aisée. Il est très difficile de le trouver en nous, il est impossible de le trouver ailleurs. » Dixit Bouddha.
    Continuez de le chercher, et vous irez bien.

  4. Ca me fait du bien de te lire. Je me reconnais beaucoup ds ce que tu décris. Etant petite on a dit à mes parents que j etais precoce. C’est très gentil, ca donne un peu de confiance en soi, on sait que les inéquations avec les autres peuvent venir de là, parfois. Une sensibilité plus grande, des attentes plus précises (même quand on croit laisser sa part à l’imprévu et la spontanéité).

    Mais ca ne change pas la perception du quotidien. Au quotidien, il me manque des ami-e-s, d’autres humains qui aimeraient juste parler de choses en toute authenticité, parler de livre, d’art, d’eux, être là dans le salon et dessiner pendant que tu fais quelque chose à côté.
    Avant je voulais m’entourer de gens qui ne me ressemblent pas forcément parce que déjà y’en avait plus et j’aurais eu l’impression d’être sectaire.

    Aujourd’hui j’ai bientôt 25ans et je n’ai plus envie de papilloner avec des masques différents parce que j’aime montrer et donner de la gentillesse. Aujourd’hui j’aurais envie que toutes les semaines je prenne un verre avec un autre humain, comme moi.

    1. Il y a un forum, le connais-tu ? Zebras crossing… Peut-être y trouveras-tu des gens avec lesquels discuter là-bas, voire même prendre un verre.
      J’y étais et j’en suis partie. Je ne m’y suis pas sentie à ma place non plus.
      Le refus de me faire passer le test a forcément aidé.

      Bref moi je repars de zéro

  5. Et alors, quel est le résultat ?
    J’ai hésité à faire le test, après l’avoir fait faire pour ma grande (Résultat compliqué, précocité dans le langage avec TDAH et Disparxie)
    Et on risque surement de le faire passer à la petite quand elle sera plus grande

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.