Seconde semaine de ce combat sans répit contre mes démons… Pour vous resituer, j’ai décidé de partager ici chaque mercredi mes actions afin de lutter contre ma dépression sans médicaments allopathiques car j’ai déjà été victime d’un choc sérotoninergique (vous pouvez aller lire mon billet sur le sujet) et je ne recommencerai pas.
J’ai alors investi dans une application iphone destinée à coacher notre combat contre la dépression.
Je vous propose donc de tenir par ici un journal de bord de mes actions et leurs effets. Libre à vous de vous joindre à moi dans cet exercice, mes billets du mercredi seront pour les 12 semaines à venir consacrées à ma bataille, avec cette appli mais également grâce à tous les autres moyens que je pourrais mettre en œuvre.
ATTENTION : Il est évident que je ne me substitue pas à un professionnel de santé qui, saura vous aiguiller sur le chemin de la guérison.
Parler de votre mal-être à un médecin psychiatre/psychologue/psychanalyste/psychothérapeute est évidement la première option à envisager !
Vous pouvez retrouver le billet de la première semaine ici.
Bilan de la semaine 1
J’ai scrupuleusement fait mes listes, chaque matin, parfois même avant de poser un pied par terre. J’ai fait attention de choisir des actions utiles et/ou agréables, histoire de ne pas être trop dans la contrainte.
Chaque jour j’avais donc 6 tâches à effectuer, aussi variées que « me laver les cheveux » ou « aller à la poste »… La plupart du temps j’arrivais à en faire 4 ou 5, j’ai rarement fait carton plein (1 seule fois en fait)
Au final, c’est un tout petit but, ou plutôt tout une liste de petits buts qui ponctuent une journée sinon dédiée au glandage mélancolique. Oui ça occupe, et oui j’étais vachement contente de cocher mes petites cases à la fin de la journée lorsque mes actions étaient effectuées.
Semaine 2 avec l’application
« Chaque moment qui vous est donné est une opportunité pour changer votre vie »
Gregory David Roberts – Shantaram
Dans ce chapitre, l’auteur nous parle longuement de sa période d’abstinence aux drogues, et il met directement l’accent sur les personnes à qui il a parlé et qui l’ont aidé à aller mieux. Il nous apprend également qu’écouter les gens traversant les mêmes difficultés que lui lui a également ouvert les yeux et marqué dans son processus de reconstruction.
Ce que j’essaye de souligner, c’est le fait d’écouter les histoires des personnes ayant eu les mêmes problèmes que moi a eu beaucoup plus d’impact que les explications théoriques, les descriptions ou les suggestions.
Tim nous explique alors qu’au plus profond de sa dépression, il ne pouvait clairement pas éprouver de compassion pour les autres personnes, mais que cependant et grâce à elles, il pouvait commencer à ressentir ses propres émotions, arriver enfin à une sorte d’acceptation de la faiblesse induite par la dépression.
Je ne voulais pas passer un coup de fil, ou prendre un bus ou même aller dans un magasin. Je ne voulais pas salir mes mains émotionnellement parlant au contact d’autres êtres humains. J’étais virtuellement bloqué par mon inaction.
S’ensuit alors un chapitre entier sur la nécessité de partager notre détresse avec autrui, et parler et ressentir nos émotions, voire même apprendre à pleurer.
Je sais ce que beaucoup d’entre-vous pensent : « Le monde sombre de plus en plus dans une spirale négative. On ne peut rien y faire, nous détruisons la planète, faisons la guerre, la violence et les drogues sont légion, il y a de plus en plus de cruautés faites aux animaux et de meurtres d’innocents. »
Je ne suis pas certain que ce soit vrai de dire que le monde va plus mal qu’avant. Nous avons simplement plus accès à l’information à travers internet ou les médias.
Peut-être que nous sommes simplement plus informés.
Peut-être que le monde s’améliore finalement, ou peut-être que la situation est juste fluctuante. […]
Il n’y a aucun critère de comparaison possible. Il y a plus de personnes vivant aujourd’hui qu’il y en a jamais eu auparavant, et si les statistiques croissent, c’est que la population aussi.
Très justement, l’auteur nous indique aussi que si nous cherchons à voir un tas d’ordure, alors nous en verrons un peu partout, mais que si nous nous formatons à voir des fleurs, alors nous les verrons à la place !
Si nous imaginons que le monde est hostile et affreux, alors il est évident que nous n’aurons aucun plaisir à évoluer en son sein.
Il reprend ensuite la célèbre phase de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
Cette semaine, Tim nous encourage à continuer de créer notre liste tous les matins (actions à effectuer durant la journée). Et puis d’écrire… A propos de notre dépression !
Écrivez l’histoire de votre dépression. Comment a-t-elle commencé ? Y-a-t-il eu un déclencheur spécifique ou est-elle arrivée par surprise ?
Expliquez votre glissade vers l’obscurité. Décrivez à quoi ça ressemble.
Créez un personnage imaginaire et inventez ce qu’il aurait pu faire s’il avait été dans la même situation.
Ecrivez cette histoire sous la forme que vous voulez, de la longueur que vous voulez, il n’y a pas d’obligation, mais imaginez que la personne qui vous lira veuille vraiment en connaître les détails.
Les deux consignes de cette semaine sont donc :
- Écrivez l’histoire de votre dépression.
- Continuez vos listes quotidiennes
Ma semaine 2
J’en ai un peu marre de faire des listes, je l’avoue. En plus ce qui se passe c’est qu’au réveil je n’ai pas d’idées alors je marque des trucs au pif, mais que plus la journée passe et plus j’ai envie et/ou besoin de faire d’autres choses (par exemple aujourd’hui vu qu’il fait beau j’aurais bien aimé faire du jardinage mais c’est pas possible puisque je vais à la banque…)
Non mais je n’ai toujours pas trop de motivation ou alors elle est complètement mobilisée pour ne pas faire ce que je dois faire ! C’est une piste à creuser.
M’enfin je continue et je passe même à 8 actions par jour.
Pour l’histoire de ma dépression c’est plus compliqué. Je veux bien mais qu’en faire ?
Je pense que je vais en décrire précisément les origines pour moi, sur mon journal de bord (car ça reste somme toute assez personnel, et mon simili anonymat ici ne me permet pas de tout déballer), mais qu’ensuite je pourrais m’essayer à l’écriture de scénarios avec des personnages imaginaires et ça je pourrais le partager. Ici ou ailleurs…
J’ai presque même des idées et je pense que ça pourrait être intéressant…
État général en cette deuxième semaine :
Fatigue : Je dors mieux depuis la fin de ma sinusite, 6/10.
Sommeil : C’est fluctuant. Parfois je sombre, parfois je rumine. Faire de l’activité ne m’aide absolument pas à trouver le sommeil plus vite, je ne trouve pas de rythme qui me convienne.
Idées noires : A propos de l’école, ce travail que je rate, mon implication dans ma classe dont j’ai l’impression qu’elle est extrême (en ce moment extrême de rien, et sinon extrême car opérationnelle à 200%, trop, beaucoup trop), à propos de la vie que je n’ai pas mais que j’aurais pu avoir, à propos du temps que je perds, encore et toujours… A propos de cette voiture enfin, que je n’arrive pas à lâcher
Envies : Envie d’arriver à aller mieux.
Idées roses : Aucune.
Éclats de rire : Aucun.
Plaisir : Encore les rêves. Heureusement qu’il me reste mes rêves.
Rituels amis : Je détruis des choses dans la nouvelle maison de mes Môms. J’ai un outil d’ébéniste que j’aime d’amour. Avec lui je fais levier pour détacher le placoplâtre, je tape pour dézinguer des carreaux, je pète même les bordures de béton avec.
Je pense qu’à la fin des travaux je demanderai à emporter cet outil !
Traitement : Le même… Deux ampoules de lithium Oligosol et un comprimé de Saphren chaque matin. Une dose de Phosphoricum Acid 30CH chaque dimanche.
Un peu parasité par le traitement contre ma sinusite.
De rédiger les origines du mal me semble une bonne chose, mais ne vise pas trop haut et trop vite en voulant décliner le scénario, faut y aller petit à petit :-)
« Les origines du mal », c’est étrange que tu utilises cette tournure maintenant, je viens de terminer « La vérité sur l’affaire Harry Quebert » :)
Est ce que mon message va t’apporter des idées roses?
Oui je me prends un peu pour le sauveur du monde. nous sommes comme cela les nordistes.
Je suis désolée mais… nan, ça ne suffit pas :/
c’est chiant on se connait pas assez pour que je fasse les blagues classes à base d’échange de fluides que je fais à mes collègues qui ont un coup de blues.
Généralement cela fonctionne bien.
De toutes façons je pense que je ne dois pas compter sur les autres, alors…
Mettre par écrit les choses pour prendre du recul, les sortir de soi… Leur donner de la réalité aussi… Dans mes cours de feng shui, on nous parle souvent d’écrire ou de dire les choses qu’on voudrait comme si c’était déjà fait afin qu’elles deviennent réelles… Le pouvoir des mots, c’est plutôt une bonne idée
Je trouve aussi. Mais bon, je me dis également que j’écris déjà beaucoup !
continue! tu veux avancer et c’est deja un bon pas en avant. ce matin je suis allee courir. rien de spectaculaire. 4km. je suis fière d’avoir réussi. un petit pas de mon coté. prendre le positif. du moins essayer. :)
4km ça me semble énorme, bravo !
apparement mes muscles inutilisés jusque la pensent aussi que c’etait beaucoup.
J’imagine… Pfiou, mais moi je décèderais de courbatures !
Tu avances c’est plutôt bon signe. Ecrire encore et toujours, il n’y a que ça de vrai. On peut tout sortir sur le papier, tout ce qui est pourri, tout ce qui fait mal, tout ce qui nous ronge. On écrit jamais trop.
ps – Viens de terminer le même livre! Tu as aimé?
Alors non, la citation c’en est une qui vient de l’application, je ne l’ai pas lu ce livre… Pour le moment j’évite les trucs trop…. perturbants !
Mais si tu me le conseilles, alors je foncerai le troquer
Je pensais au livre « La vérité sur l’affaire Harry Quebert »! Je me suis mal exprimée…
ahhhh pardon.
Oui, je l’ai beaucoup aimé… Il m’a bien tenu en haleine, j’ai été bien transportée ! C’est ce qu’il me fallait !
écrire cela fait du bien et au lieu de mettre je tu mets elle
ou il !
Par définition, la passion amène quasi systématiquement à adopter une forme comportementale excessive… C’est toujours très sexy ce qui se dégage des passionné(e)s mais il est humainement impossible de maintenir une telle aura sur le long terme… Le simple fait par exemple d’exclure l’auto-obligation, l’excellence et le perfectionnisme de nos attitudes suffit à nous rendre plus léger sans faire de régime…
Je suis assez d’accord avec la première partie de ton commentaire.
[…] faut dire qu’en ce moment (enfin si on en croit Tim, le gars de mon appli anti-dépression, ce n’est pas QUE en ce moment), les mauvaises nouvelles sont légion, regarder le journal […]
L’histoire de ta dépression, c’est un peu ce que tu fais là, non ?
Bisous et courage :-*
J’ai entendu « les origines » dans « l’histoire » moi, du coup je parle vraiment des éléments déclencheurs
Disons, que ça peut être le tout.
Avant, pendant, après.
Après… Pfffff…