Stop à la dépression – Semaine 8


Ma vie de grande malade / mercredi, mai 20th, 2015

disneyLes semaines se suivent et ne se ressemblent pas toujours, mais je continue comme je peux mon programme anti-dépression.
Voilà l’histoire : j’ai décidé de partager ici chaque mercredi mes actions afin de lutter contre ma dépression sans médicaments allopathiques car j’ai déjà été victime d’un choc sérotoninergique (vous pouvez aller lire mon billet sur le sujet).

J’ai investi dans une application iphone destinée à coacher notre combat contre la dépression et je me suis lancée dans une thérapie MBCT (thérapie cognitive basée sur la pleine conscience).

Je vous propose donc de tenir par ici un journal de bord de mes actions et leurs effets. Mes billets du mercredi seront pour les 12 semaines à venir (voire 13 avec l’ajout de la MBCT) consacrées à ma bataille, avec cette appli, la méditation, mais également grâce à tous les autres moyens que je pourrais mettre en œuvre.

ATTENTION : Il est évident que je ne me substitue pas à un professionnel de santé qui, saura vous aiguiller sur le chemin de la guérison.
Parler de votre mal-être à un médecin psychiatre/psychologue/psychanalyste/psychothérapeute est évidement la première option à envisager !


 Bilan de la semaine 7

Comme la semaine dernière, je vous avoue que cette fois encore j’ai galéré pour tout faire.

J’essaye vraiment mais j’ai du mal, et se rajoute à ça la culpabilité de ne pas en avoir fait plus. Le truc aussi c’est que globalement ça va mieux. Je pense que j’ai repris mon rythme de croisière, à savoir une humeur changeante mais pas aussi basse que ce que j’ai vécu durant ces dernières semaines… Petit à petit je vais mieux, et quand je vais mieux, eh bien je relâche mes efforts.

Du côté de l’appli, je devais méditer. C’était prévu également avec la méditation (comme son nom l’indique)… Je ne l’ai fait que peu, je n’ai pas non plus noté mes pensées négatives, je n’ai pas non plus listé mes tâches réalisées (c’est trop de boulot, je suis redevenue 100% active), je n’ai rien noté de positif sur moi, d’ailleurs je n’ai même pas tenu mon journal :(

Du côté de la méditation, je n’ai donc pas pu réaliser tous les exercices (alors que j’avais pourtant programmé des alarmes sur mon Iphone… Oui mais voilà, au moment où ça sonnait je ne pouvais pas, je me disais que je le ferai plus tard, et plus tard j’oubliais… J’suis pas fière.), je n’en ai même fait que peu (1 ou 2).
Noter le journal des évènements désagréables a été plus facile…

Du côté des médocs maintenant, je n’en prends tout simplement plus.
Ça a commencé par un oubli, puis deux puis trois, et je me dis que c’est tellement stupide de ne les prendre qu’un jour dans la semaine que j’ai tout bonnement arrêté.

En revanche j’ai repris la clope !


Semaine 8 avec l’application

Cette semaine s’appelle « la beauté nourrit l’âme »

L’auteur nous explique brièvement que même les choses simples peuvent parfois aider à embellir notre vie avec beaucoup de succès. Il nous dit que si nous n’arrivons pas à voir la beauté de l’instant chaque jour, alors nous ratons la vie que nous sommes supposer vivre avec plaisir.
Il nous donne une liste d’activités agréables en exemple :

Capture

 Il y a énormément de bonnes choses que j’ai laissé passer quand j’étais déprimé et je me justifiais en disant « mais quel intérêt ? »
Cet état de dénigrement a contrôlé ma vie pendant un long moment. Je vais vous dire quel est l’intérêt : vivre et aimer la vie.

Les consignes de cette semaine sont les suivantes :

  • Choisir trois de ces bonnes activités que vous ne faites pas déjà et ajoutez-les aux tâches de votre semaine. Nous les appellerons « activités bien-être »
  • Le matin, prenez 5 à 10mn pour être tout à fait calme
  • Faites de l’exercice
  • Notez trois pensées négative, puis, consciencieusement dites leurs exactes inverses à voix haute
  • Continuez à lister les buts de chaque jour à atteindre
  • Notez quelque chose de positif sur vous chaque jour dans votre journal

Semaine 8 avec la méditation de pleine conscience (MBCT)

Cette semaine, la séance de thérapie a été relativement difficile.

Nous avons commencé par quelques gestes en pleine conscience et une méditation assise durant laquelle je me suis encore une fois endormie. J’y arrive mieux certes, mais le fait de vraiment me concentrer me relâche tellement que tout mon épuisement accumulé (Blogo me réveille à 5h du mat en ce moment) me retombe dessus en traître.

Nous avons ensuite parlé de nos évènements désagréables de la semaine. La psy nous a fait remarqué que toutes nos pensées sur le moment étaient de l’ordre de l’évitement : « J’aurais dû faire attention », « il faudrait que ça change » ou « je ne m’en sortirai jamais ». Nos pensées rétroactives sont quant à elles très souvent dans le jugement de nous ou de nos actes « je suis nul », « je dois changer », « personne ne m’aime »
Concrètement, elle nous explique que le but de la MBCT est donc de composer avec toutes ces émotions négatives qui peuvent, dans nos vies, nous assaillir… On apprend à marcher avec le caillou dans notre chaussure.

Déjà je me pose des questions.

Ensuite, nous devions remplir un questionnaire contenant plusieurs dizaines d’affirmations. Nous devions noter la fréquence de ces pensées que nous avons pu avoir durant la semaine écoulée et la force de cette croyance en ce moment.
Par exemple cette semaine j’ai pensé 3 fois que je me décevais moi-même, mais j’ai noté cette croyance 2/5 parce que concrètement, je sais que ce n’est pas à ce point le cas.
Nous avons ensuite coché nos phrases « winner », celles qui sont le plus notées, celles qui reviennent le plus dans nos vies et qu’on croit le plus comme étant authentiques. Voici les miennes :
– Ma vie ne se déroule pas comme je le souhaite.
– Il doit y avoir quelque chose qui cloche en moi.
– Cela ne vaut pas la peine.

Maintenant que j’ai mis le doigt sur ces phrases récurrentes, je peux les détecter dès qu’elles arrivent et les identifier comme étant le point de départ de toutes les ruminations dépressives. J’en suis consciente, alors je peux les contempler sans les subir.

Le docteur nous explique ensuite comment fonctionne la dépression.
Si vous êtes déjà passé au travers d’un épisode dépressif dans votre vie, vous aurez 50% de chance d’en connaître un autre. Si vous en avez fait 2, vous avez 80% de chances de vous en taper un troisième.
J’ai décroché sur les probabilités suivantes, je me décourageais déjà !

Elle nous explique ensuite que le chemin est long pour arriver à faire face à la dépression avec la MBCT, mais qu’avec une pratique régulière et quotidienne de la méditation, les effets sont comparables à la prise de médicaments.
La MBCT nous entraîne à lâcher prise et à agir avec la réalité, érodant ainsi tout ce qui est impulsivité et passion.

Et là, je tique carrément !

Je tique même tellement que ça me met en colère, et ça me contrarie, et je me demande vraiment ce que je fais là, et est-ce que c’est réellement ce que je veux…. J’ai dépensé 500€ pour devenir fadasse et soumise ? c’est ça ?

Pendant que se déroule la dernière méditation d’espace de respiration, moi je cogite. Je ne suis pas dedans du tout, je suis même super mal. impossible de calmer mes pensées qui me soufflent que je me suis trompée, que ma guérison ne se trouve pas dans ce groupe, ni dans cette méthode. Mon enthousiasme et ma volonté fondent comme du beurre à Madrid.

Lorsque l’exercice fut terminé, j’ai osé prendre la parole. J’ai dit que je n’avais pas réussi parce que j’étais en colère, que j’étais contrariée, que je voulais fumer une clope, que je me demandais si ma démarche servait finalement à quelque chose, que je doutais de son efficacité sur moi, que ce n’est pas ce que je voulais, que j’aime mon impulsivité et ma passion, que j’ai appris que vivre c’était lutter pour améliorer sa vie, pour réaliser ses rêves, et que si j’avais été dans une démarche d’acceptation dans le passé, alors je n’en serais pas là où j’en suis aujourd’hui : je ne serais pas prof, je n’aurais pas de blog, je ne décrocherais pas des interviews avec des artistes que je kiffe, je ne serais pas proprio…. etc.

Je continue de parler, la gorge serrée et les larmes coulant. Ouais j’ai carrément craqué devant 15 inconnus, mais merde, là j’ai vraiment été très bouleversée.
La psy m’a laissé finir et puis a tenté de me rassurer : oui c’est difficile et oui l’érosion de l’impulsivité est inévitable, mais le changement n’est pas si « radical » et les bienfaits de la méditations peuvent, selon elle, faire accéder à des états incroyables.
Elle s’est montré très enthousiaste. A dit que je le vivais comme ça parce que je devais être bipolaire, ou du moins très cyclothymique (ah… voilà, on mets les grands mots), que je devais être une artiste et que du coup me brider était ressenti pour moi comme une grande violence.
Oui ! Bien sûr que c’est violent…. Violent et super pas encourageant finalement !

Je n’ai pas continuer à mobiliser la parole au sein du groupe, ce n’était pas l’endroit… Je n’avais pas encore repris de rendez-vous personnel avec elle mais je dois le faire, c’est là-bas que nous arriverons à travailler là-dessus et à dissiper le malaise (ou pas…)

Cette semaine, les exercices pour la méditation sont :

  • Pratiquer l’exercice « méditation assise » tous les jours
  • Pratiquer trois fois par jour les 3mn de respiration ainsi que lorsque surviennent  des évènements désagréables

Ma semaine 8

Pas facile pour le coup de se motiver à continuer sans se poser trop de questions… J’suis un peu perdue et un peu en train de me demander si finalement c’est utile tout ça…

Heureusement, l’association du groupe ET de l’application me laisse quand même une marge de manœuvre, et tandis que je doute de l’un, l’autre me réconforte un peu.

Du coup, avec l’application, j’ai choisi que mes trois « activités bien-être » seront :
– Complimenter quelqu’un
– Manger aux chandelles
– Danser dans mon salon

 


 État général pour cette semaine :

Fatigue : Encore énormément et Blogo me réveille beaucoup trop souvent. Ça n’aide pas  9/10.

Sommeil : J’ai fait une bonne nuit cette semaine : UNE.

Idées noires : 500€ pour rien quoi… Et si je ne guéris jamais ? Et si je me trompe. Où est ma vie ? Quelle est ma vie ? Putain mais pourquoi suis-je si perdue par rapport à tant d’autres gens qui ne se posent même pas la question ?

Envies : J’ai envie de recevoir des gens.

Idées roses : Mon anniversaire a été génial, les Fatals ont juste été parfaits avec moi, pour moi. Je suis contente de nos relations. Voilà, c’est au moins ça.

Éclats de rire : Beaucoup de sourires, avec eux.

Plaisir : Môm m’a acheté une andouillette de canard. Je la mange ce soir, j’en salive déjà !

Rituels amis : La clope… J’ai repris cette semaine. Tant pis, j’arrêterai plus tard.

Traitement : Thérapie MBCT en groupe 1 fois par semaine (2h)

16 réponses à « Stop à la dépression – Semaine 8 »

  1. J’avoue que son histoire d’impulsivité émoussée ça pue. Elle a pas l’air d’avoir une haute idée des artistes non plus !
    Mais au moins l’idée rose et le plaisir donnent le sourire ^^

    1. Je ne sais pas ce qu’elle entendait en parlant d’artistes, je ne sais même pas si j’en suis une (je ne crois pas d’ailleurs)…

      M’enfin oui, tu as raison, il reste ça ;)

  2. Il me semble quand même que ça va un peu mieux… t’as envie de recevoir des gens et ça, c’est bon signe… Et bizarrement, je trouve qu’avoir laissé sortir tes émotions lors de cette séance est très bien également… Courage !!

  3. avoir osé prendre la parole et dire ce que tu ressentais t’aura bien soulagée je ne pense pas que j’adhérerai à cette méthode de méditation je suis trop nerveuse il me faut du mouvement par contre la cigarette a été la plus forte sur toi, un manque de volonté de la laisser tomber

  4. Pourquoi Princesse Tiana?
    Oh non, pas la clope (Et Comment Tu En As Eu Sans Pouvoir En Acheter?)!
    j’AuraisPourtantCru Que Tu Aurais CHoisi «Couper DU Bois»

    1. Eh bien depuis le début j’ai mis une image Disney sur ces billets dépression, j’ai trouvé ça sympa.

      Bon et pour les clopes, j’ai repris avec celles de ma collègue (la pauvre) et puis ensuite j’avais encore un paquet (ramené de Pologne de l’année dernière).
      Mais le jour de mon anniversaire, lorsque j’ai passé la journée avec les Fatals, j’avoue que j’ai été en acheter un, j’osais pas les taxer eux ;)

  5. Heu… Elle est bizarre cette psy, non ? C’est dommage parce que la méditation, c’est vraiment chouette (en tout cas, moi, ça me fait du bien). Mais si ça ne colle pas avec cette dame, dis-toi que tu apprends des techniques que tu pourras continuer à utiliser plus tard. Et le sentiment d’être perdue, ça va avec la dépression il me semble. Moi, tu m’épates. Tu te bas pour sortir de ta dépression, tu tentes de choses et globalement, ça porte ses fruits puisque tu vas déjà un peu mieux (et sans médocs en plus).
    Pour le clope, on peut pas être sur les fronts. Tu arrêteras quand tu iras mieux.

  6. Quand le mal à combattre est subtil, toujours faire le tri indépendamment de la nature de la thérapie (reconnue comme susceptible d’apporter des choses bénéfiques)… Tous les exercices/éléments/pratiques auxquel(le)s tu es réceptive sont autant de clés à des fins de convalescence/prévention… Maintenant (et ça aussi c’est psychologique), l’importance de la somme investie risque effectivement de te donner l’impression au final de ne pas avoir rentabilisé complètement ces 500 euros…

    1. En fait concrètement je peste un peu et je trouve ça beaucoup cette somme mais je me rends bien compte qu’effectivement sans être une pratique exclusivement parfaite pour moi, elle m’apporte quand même des petits trucs !

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