Une autre façon de consommer.


Ma vie de hippie / jeudi, mai 14th, 2015

bouquetAu naturel, je ne suis pas une grande consommatrice. Le shopping n’est pas mon truc, les soldes sont des périodes à fuir et les pubs me laissent indifférentes lorsque j’ai le malheur d’en  croiser une.

Mais je suis dotée d’une impulsivité assez extraordinaire, et puis je suis capricieuse aussi. Ce qui fait que lorsque je trouve quelque chose qui me plaît (souvent des gadgets geek ou des palettes Sleek – ça rime -), eh bien je flambe plus que ce que je peux !

Je vous en ai déjà parlé de mes fins de mois difficiles, je vous ai déjà avoué que je ne m’étais pas acheté de fringue depuis au moins 5 ans, vous savez aussi que j’ai commencé un défi de 60 jours sans achats, je vous avais même fait un bilan de quart de parcours !

Aujourd’hui j’en suis à 45 jours sans achats, ou presque…

Car oui, je vais oser vous le dire, il y a des moments où j’ai triché. J’ai dû acheter ma place pour aller au concert, je me suis payé ma thérapie, j’ai été obligée de régler quelques Colissimo….

Je n’ai pas beaucoup consommé, mais j’ai consommé quand même.

Mais durant tous ces moments où j’ai été forcée de penser à mes champs d’actions, à ce que je pouvais faire sans argent, j’ai eu de nombreuses réflexions qui ont changé ma manière d’être.

Faire au lieu d’acheter tout fait.

Ce principe peut s’appliquer à de nombreux objets : cadeaux, nourriture, cartes, outils, meubles, plantes, produits cosmétiques ou d’entretien…

J’ai créé les cartes d’anniversaire pour les gens qui l’ont fêté durant mes deux mois sans achats. Oui ça m’a pris plus de temps que de rentrer dans une papeterie et d’acheter une carte avec enveloppe, même s’il y a la queue… Mais je me suis appliquée, j’y ai mis du cœur, ma carte est originale et sur le moment l’intention fait un brin plus plaisir à la personne qui la reçoit.

J’ai semé mes tomates au lieu d’acheter des plants. Oui c’était chiant de les arroser, de veiller à ce qu’elles soient au soleil, d’empêcher Blogo de mes bouffer pour jouer… Mais je viens de les planter en terre mes 16 bébés, et je suis fière de moi pour ce que j’ai réussi à faire d’elles. Maintenant je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour qu’elles se portent toujours aussi bien dehors. Leurs fruits seront d’autant plus appréciés.

J’ai récupéré des trucs dans la maison que Môm casse, des carreaux de carrelage, des tasseaux, des bouts de bois. Je vais pouvoir créer de petites consoles, des meubles ou juste de la déco. Nous avons même déniché une palette, et je vais lui faire un jardin vertical d’herbes aromatiques. Oui c’est long et manuel, mais lorsque je bricole, je ne pense pas à mes ridicules petits soucis. J’aime et ça me donne du temps pour moi, et c’est utile.
J’ai du mal à trouver ce qui est plus utile que la création manuelle en fait !

Avoir une consommation « intelligente ».

J’entends par là « réfléchir avant d’acheter ». Est-ce qu’on a vraiment besoin de ce pull ? Est-ce que la dernière Danette à la mode avec éclats de pamplemousse caramélisés est vraiment un truc qu’on pourrait apprécier ? Est-ce qu’il est vraiment impossible de se passer de ce DVD ?

Détachez-vous de ces besoins impulsifs et frivoles que vous créent les publicités et le monde mercantile… Pensez à vous ! Si vous n’aviez pas entendu parler de ce produit, est-ce que vous auriez eu besoin de lui ?

Et si la réponse à la question est « oui » alors on réfléchit au prochain point : ne puis-je pas me le procurer autrement ?

Trouver des alternatives à l’achat.

Lorsqu’on achète un produit dans le commerce, c’est généralement un produit qui a été créé à partir de matières premières ou recyclées mais exclusivement pour la vente. C’est sa première vie !
A-t-on vraiment besoin de neuf ?

J’achetais déjà pas mal d’occasion, ça ne m’a jamais dérangé… Mais parfois l’appât du gain m’a gâché le plaisir, et je revenais au supermarché parce que là bas, le prix est clair et calibré… Pas d’arnaque (en apparence !) pas de négociations, pas de prise de tête.

Aujourd’hui je continue à enchérir sur Ebay, ou à y proposer ce que je n’utilise plus. Mais mon vrai terrain de confort, c’est le troc.

Déjà je troque mes livres, je vous en avais déjà parlé. et puis j’ai voulu troquer d’autres choses, j’avais créé un forum il y a peu. Ça n’a pas fonctionné, le principe a plu mais j’ai mal choisi ma plateforme. Je me suis rabattue sur un groupe Facebook plutôt : « Le troc de tous trucs »… Ça marche ! c’est génial…

J’ai envoyé des colis, j’en ai reçu. Nous sommes un petit groupe où la communication passe bien, où l’idée de solidarité est omniprésente. J’aime cet espace.

L’objet troqué est beaucoup plus chargé de plaisir que l’objet acheté impersonnellement dans une grande surface !

Imaginer d’autres utilités aux objets obsolètes.

Lorsque un objet nous ennuie, est fini ou cassé, généralement, on le jette, on le détruit. Il n’a eu qu’une vie.

Je n’arrive plus à me dire que c’est normal, je n’arrive plus à cautionner un tel gâchis. La plupart du temps, chaque chose consommée peut avoir une seconde vie, même très différente de sa première.
Je pense au recyclage « organisé » mais aussi à ce qu’on peut faire personnellement.

J’ai fait un soliflore avec une ampoule… Un soliflore super joli en plus ! Je fais des décos de table avec des gravats. Je vous ai même trouvé des dizaines d’idées pour créer avec de vieilles boîtes de conserve !

L’inconvénient c’est que ça fait du bazar… Forcément, si je garde tout avec l’idée d’en faire éventuellement, un jour, un autre objet, alors l’encombrement devient vite un problème.
Je reviens donc aux points énoncés précédemment : On a pas besoin de tant ! Nous devons consommer plus intelligemment et trouver des alternatives à l’achat mais aussi à la destruction.

Favoriser les expériences.

J’ai lu quelque chose que j’avais déjà lu. Et j’y ai repensé, et ça a fait son chemin dans ma tête, et finalement je me dis que c’est vraiment vrai.

Les expériences rendent plus heureux que les biens matériels.

  • Un dîner entre amis, un voyage, un rassemblement, une expo, un concert, une virée, une visite, un week-end, une convention, un salon, une rencontre, une expédition, une traversée, un moment de bien-être, une expérience.

Ça ne vous fait pas plus rêver que :

  • Un cd, une voiture, un jean, une pelle à tarte, un stylo, une barre chocolatée, un modèle réduit, un ficus, une tapette à mouche, une paire de Nike, un drône, un bracelet en argent Swarovsky, une table de jardin.

Alors ?

Évidemment, j’ai mis des trucs biens dans ma seconde liste, des trucs qui nous font envie. Mais sur la durée, et pour toute votre vie, vous rappellerez-vous plutôt de votre nuit dans une cabane dans les arbres ou du dernier Snickers que vous avez mangé hier ?

Moi j’ai fait mon choix…


 

Tous les points que je vous ai cités me permettent aujourd’hui d’y voir plus clair dans ma relation au monde et à la consommation.

Il n’y a pas si longtemps, ma grosse crise dépressive m’a fait penser que je voulais sortir du système monétaire, purement et simplement, vivre en ascète, par le troc ou la débrouille. Oui… Bien sûr… Ce serait le rêve de ma vie. Mais concrètement aujourd’hui je ne peux pas y accéder.

Alors je me dis que mon argent ne sera plus une fin, mais un moyen !
Je vais continuer à appliquer tout ce que vous venez de lire, parce que je suis plus heureuse comme ça…

31 réponses à « Une autre façon de consommer. »

  1. j’aime beaucoup ton article car tu proposes plein de solutions pratiques !
    Cette période no buy t’a permis de mieux cerner les réels besoins, ce qui est vraiment necessaire et de devellopper ta débrouillardises !
    Que du positif !

    1. Oui, et tiens, en voyant ton commentaire je viens de penser que fais le « faire au lieu d’acheter » j’ai oublié les produits cosmétiques, je vais le rajouter ;)

  2. Je suis épatée par cette initiative je suis impulsive également et parfois très rationnelle va t’en comprendre :/ mais j’aimerais avoir cette objectivité sur tous ces achats qui sont parfois très futiles on passe svt à côté de pleins de choses simples et c’est dommage

    1. Essaye seulement en te posant une seule question au moment d’acheter : « est-ce que j’en ai vraiment besoin ? »
      la réponse est souvent non, alors certes c’est un peu frustrant mais ça passe bien vite !!

      1. Frustrant mais nécessaire dans cette vie de surconsommation ! Je vais tester les achats utiles pour tous les jours et les enfants et laisser de côté le reste merci en tout cas pour ton partage

  3. Ce qu’il en resulte est tellement positif! Tu as fais quelques ecarts.. Ouais pas vraiment je pense mais surtout tu as reussi a te liberer d’un systeme de pensée qu’on nous assene un peu a longueur de journee. Je me rappelle un de tes conseils du debt  » ne pas aller sur vente privee quand on commence une periode sans achats car il y a forcement un truc dont tu reves » mais c’est tellement du bon sens! (Du coup j’ai viré l’appli sur mon mobile et ma tablette) mais tu es dans le vrai finalement. Cette societe de conso est source de stress et de pression permanente. S’en defaire pour vivre mieux est salutaire. Bravo a toi et ton initiative qui m’a fait voir certaines choses differement aussi. Meme si je cheminais vers ce but, j’y allais a tatons. Alors merci.

    1. Rho je te remercie pour ce commentaire qui fait du bien… Je suis vraiment contente de t’avoir permis d’être p’tet un tout petit peu moins « à tâtons » comme tu dis (même si du coup c’est un peu présomptueux de ma part)
      Mais là, tu vois, je me dis que ça sert à quelque chose d’avoir mon blog <3

      1. Non ce n’est pas presomptueux. Tu as bcp de bonnes idees. C’est un fait. Pour ma part, j’en ai marre de finir dans le rouge tous les mois, le stress du courier pas sympa de la banque, le stress de me demander comment on va finir alors qu’on a l’impression de rien faire… Mais si finalement on faisait plus sans depenser? C’est ce a quoi je me suis mise a reflechir ces dernieres semaines et j’avoue que te lire m’a questionnee c’est sur. Et bien que mon mode de vie soit en quelques points different, je peux aussi reflechir a mettre en pratique certaines astuces que tu mets en avant. Et c’est bien! (Bon ok on est encore dans la red zone, mais moins!) et ma bonne news du jour c’est qu’on a reussi a gagner de quoi aller a luxey (musicalarue) cet ete en trocant! C’est fou non!!

          1. Je t’avoue que j’y vais dans le but precis et ultime d’assister aux concerts du collectif 13, des gueules du wab et de gogol bordelo… Nan je suis pas selectiiiiiive. (Et puis ma fille est fan du collectif et on l’embarque) mais tu y vas aussi? Cool! On ne fera qu’une journee du coup. Mais c’est deja tellement!

  4. C’est à peu près ce que j’essaie de faire au quotidien. Pas toujours évident parce qu’on a été conditionné à penser que si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue fortement. Mais je me souviens d’une période où on devait compter chaque centime pour pouvoir finir les fins de mois et où finalement, on était loin d’être malheureux. On avait un logement (un peu pourri mais pas insalubre), on mangeait à notre faim, on payait nos factures et pour le superflu, eh bien, on a fait sans. Ca peut paraitre surprenant mais je me souviens de cette période de vache maigre comme d’une chouette période.
    Bref, j’adhère totalement à ta façon de voir les choses. D’autant qu’aujourd’hui, c’est notre carte bleue qui nous sert de bulletin de vote. Bravo à toi.

    1. Merci pour ton commentaire.
      C’est clair que les besoins fondamentaux pour un bonheur simple ne s’achètent pas ! Mais on arrive à croire le contraire grâce à toute cette manipulation médiatique, c’est fou !

  5. haha j’aime bien le faire au lieu d’acheter! Je suis la reine du recyclage des boîtes de thés et infusion! et En ce moment je bosse sur un rangement de mes crayons et feutres pour le bureau : je vais partir de tous les rouleaux de PQ fini, où ils te restent ce tube qui peut servir à des tas de chose!!! Pots à crayons, rangements make-up, calendrier de l’avent, emballage cadeau… Je me régale!!

  6. il faut faire ce qui nous fait plaisir, en plus tes cartes seront uniques et d’autres objets, les légumes meilleurs que ceux du commerce et quand on crée on ne pense pas à toutes ses misères

  7. Bravo pour ta démarche !! Je trouve remarquable ton avancée et ta prise de conscience… Je commence à peine le même cheminement, mais j’ai beaucoup de mal avec l’achat compulsif de fringues… Je suis dans le cercle vicieux : j’achète – je culpabilise- ça passe – je suis tentée à nouveau par avoir le truc qui va m’aller à merveille/ me faire un moins gros cul – me faire un look cool etc… – je recraque etc… Autant j’y parviens mieux pour les autres domaines : hi-tech, alimentation, entretien de la maison, cosmétiques, déco… Autant j’ai du mal pour ça. Mais je suis motivée pour y arriver, et tes conseils vont m’aider !!

    1. Je te remercie pour tes compliments.

      Ce qui est compulsif est encore plus difficile à appréhender finalement. Peut-être pourrais-tu commencer par budgétiser avant de tout couper (parce que moi le système radical m’a convenu mais ce n’est pas dit que ça soit pareil pour tout le monde !)

  8. j’essaie vraiment d’être dans cette démarche là tous les jours, et pas seulement pour une question financière (et les fins de mois sont difficiles!). C’est une question que je me pose maintenant « est ce que j’en ai vraiment besoin). J’ai très largement réduit mon armoire produits de beauté, j’en avais une quantité industrielle, pour passer à des choses naturelles bien moins coûteuses et écologiques.Et j’adore recycler, chiner, troquer!

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