Dixit Jean-Mich’, l’employé communal chargé des menus travaux dans l’école durant les vacances et qui m’a surpris dans ma classe cet après-midi….
Pour être totalement dans l’ambiance, imaginez-vous un petit accent plein de sous-entendus graveleux sur le « maitresse », et une jovialité dégoulinante qui me force à lui taper la bise (« Et chez nous, dans le sud, c’est 4 ! » rajoute-t-il quand je m’arrête à deux) alors que j’ai horreur de ça !
Parce que oui, j’ai passé l’après-midi à bosser dans ma classe. Et telle que vous voyez, là encore, à cette heure-ci où certains commencent déjà à préparer le dîner, ben moi j’ai pas fini ma journée de demain mais je me dis que fuck, faut aussi que je pense à mon petit blog d’amour de temps en temps.
Alors je sais, je vous avais déjà parlé des vacances de ces grosses feignasses de profs, et je vous avais déjà pointé du doigt que non, on ne faisait pas que partir à l’autre bout du monde toutes les 6 semaines avec nos salaires mirobolants…
(Ah oui, puisqu’on parle des salaires mirobolants, vous saviez qu’on avait aussi une retraite dorée ??? En tout cas c’est l’avis de cette experte en professeurs qu’est « MP » et à laquelle je me suis abaissée à répondre -ouais, je sais, je me fais du mal– ) :
J’ai le droit de dire « connasse » ?
Non, bref… Ce n’est pas de ça que je voulais vous parler, et aussi étonnant que cela puisse paraître je ne viens pas pour me plaindre ! (non non MP, je vous le jure… Je me plains seulement pendant mon temps de travail, c’est à dire environ 1h30 par jour, le reste du temps étant consacré à ma manucure et ma pédicure effectuée par 30 petites mains, y’a pas à dire, c’est minutieux un enfant, vachement bien pour les cuticules…)
Je bosse en ce moment car je me suis portée volontaire pour m’occuper du stage de remise à niveau pour certains élèves de mon établissement scolaire.
Nous sommes donc trois enseignants mobilisés pour toutes les matinées de la première semaine à nous occuper d’un groupe d’élèves nécessitant des retours sur des apprentissages qui devraient avoir été acquis mais qui ne le sont pas.
J’ai des CM2 (oh joie ! Je Kiffe !), et je me suis rendu compte ce matin qu’ils comptent sur leurs doigts pour savoir combien il manque à 7 pour aller à 10 (vous voyez, y’a besoin…)
Je n’ai qu’un groupe de 5 élèves, et nous arrivons ainsi à progresser plus efficacement et bien souvent de façon individuelle, je pense que cette petite session va leur faire le plus grand bien.
Du coup, je dois préparer les activités proposées, car même si nous restons dans les apprentissages durant 3 heures, mon boulot est également de les guider de la façon la plus pointue possible.
(en parlant de pointu, turlututu etc… on se gave de tables de multiplications chantées à chaque fois qu’on change d’activité et c’est plutôt pas mal, je vous file le lien, ça peut toujours servir – oh et puis pour les nostalgiques, c’est Bézu qui chante… Non non, ne me remerciez pas, c’est cadeau :))
Alors je suis crevée, c’est vraiment comme si je n’étais pas en vacances (parce que certes je ne bosse que le matin, mais entre la préparation et le moment où tu retournes ranger dans ta classe, laisse tomber, je suis rentrée à 17h aujourd’hui), j’en ai ras le bol de mon réveil le matin et j’ai toujours ma tête de pauvre échevelée qui n’a même pas le temps de se ravaler la façade avant de quitter l’appart…
Mais c’est passionnant, et je ne regrette pas de m’être engagée (Ma motivation première ? ben les thunes, histoire de partir dans les Maldives en jet privé la semaine prochaine MP, bien sûr, je t’enverrai une carte postale plaquée or).
A savoir tout se même que si ces stages ont été créés, c’est pour « remplacer » les réseaux d’aides spécialisés (Rased et professeurs spé) que l’état supprime imperturbablement.
Le jour où l’état prendra de vraies mesures en faveur de l’éducation, les poules auront sûrement des dents et MP saura de quoi elle parle…
Et vous, comment vous la trouvez notre école ?
J’ai très peu de contacts directs avec l’école (j’ai encore quelques années de répits !) et pour le peu d’infos que j’ai, ça ne me fait clairement pas rêver :
Absence de respect d’une partie des parents (et souvent enfant), un salaire pas terrible en région parisienne (90€ de plus qu’en province il me semble ?) et des horaires bien souvent impossible à calculer !
Dire que l’associal que je suis voulais devenir prof de mat… hu hu hu :-D
de mat ? maternelle ? ou mathématiques ?
Ma prime de « vie chère » (parce que je suis à Paris) est de…. (atta j’regarde)….
63,62 € OH YEAH ! à moi le Carlton (enfin, un verre au bar du Carlton…)
Je trouve que les instits profs etc manquent cruellement de moyens pour effectuer leur mission dans de bonnes conditions.
Qu’effectivement pour les enfants en difficulté, c’est de pire en pire, les rased mourant plus vite que leur ombre..
Un beau métier pour lequel il faut vraiment avoir ça dans les tripes car si c’était pour les tunes vous feriez Bernard Tapie comme taf pas prof ;-)
Voilà… (Pitain je le savais que j’avais loupé l’occase :))
Allez hop, moi je vais te parler de l’école belge… une école à 2 vitesses avec de très bons établissements et puis des moins bons, des profs lessivés, des profs motivés, des profs démissionnaires… des parents qui veulent que l’école éduque (et ta mère !), des instits maternelles qui se retrouvent avec avec 2/3 de leur classe qui ne parle pas français, des ministres qui pondent des réformes débiles sans donner de moyens, des congés (c’est vrai aussi hein)… des enseignants j’en rencontre tous les jours ! y a les chouettes et y a des cons (comme partout), des motivés et des ceusses qui râlent s’ils doivent prester 5 min de plus, des qui ont la vocation, d’autres qui te causent comme si t’étais un gamin de leur classe (non mais !)… Et puis, voilà, c’est un métier pour lequel j’ai été formée et que je ne veux pas faire (même avec les congés et le salaire mirobolant ^^) parce que je ne me sens pas la vocation de ma lancer là-dedans (je suis lâche)… un métier que j’admire qd il est bien fait (sous-entendu, j’aime bien ta façon d’en parler, vu d’ici…)
Merci de ton commentaire. Finalement c’est un peu comme ici quoi.
Tu sais que je m’étais renseignée pour avoir l’équivalence en Belgique ? :)
ah bon ? candidate expat ? tu voulais aller où ? (DTC n’est pas la réponse attendue hein ^^)
N’importe, je voulais quitter la france :)
et ? t’as décidé de rester à tout jamais (on est en pleine remise en question géographique depuis… euh… genre 1 an… )
et on a rompu…
et j’ai la flemme…
et on est repassés à gauche…
et mon projet a changé…
mathématique, je me suis arrêté au 0 et au 1 avec l’informatique…
Ca c’est de la prime de vie chère !
Plus j’y pense et plus je me dis qu’il faut ranger sa conscience au placard pour se faire un maximum d’argent. Aider les autres n’est décidément pas payant à notre époque…
Je pense que tu as malheureusement très raison :)
je trouve que les professeurs ou instituteurs ont la vie bien dure, il faut qu’il fasse faire face à toute une classe composée d’enfants qui certains sont sages, apprennent bien et d’autres qui ne veulent rien faire et qui pertubent les autres et en plus contrairement à ce qui passait auparavant de notre tps on ne peut plus rien leur dire, les punir, ils répondent, certains viennent même à se battre quand ceux ne sont pas les parents qui rappliquent pour disputer l’institutrice ou teur avant on avait une punition et on la faisait même en double les parents voulaient la leur et on se devait au respect aujourd’hui le respect n’existe plus hélas
Parfois le métier est à risques !
Article intéressant comme toujours =).
Mon avis sur l’école n’est basé que sur ce que moi j’ai vécu étant gosse puisque je n’ai pas d’enfants et du coup j’ai souvent droit au commentaire : « oui mais tu dis ça parce que t’as pas d’enfants » ou « tu sais pas de quoi tu parles » blablabla.
J’ai fait 2 maternelles et 2 écoles primaires différentes, et ça a été les meilleurs moments de ma scolarité (c’est pour dire à quel point c’était horrible après).
En maternelle .. pas grand chose à signaler. Après j’ai eu le malheur d’arriver en CP avec un peu d’avance sur les autres car ma mère avait déjà commencé à m’apprendre à lire et à écrire, et en plus j’adorais ça ! Ma maitresse était proche de la retraite (« ancienne méthode » tout ça tout ça) et au contraire de ce que j’entends souvent c’est pas l’âge de la maitresse qui conditionne son efficacité et sa motivation.
Petite école très familiale, prof super (autant que je m’en rappelle). C’était mon modèle parce qu’elle écrivait trooooop bien :3. J’étais toujours en avance et il m’en fallait toujours plus, plus, plus si bien que je suivais mon cours et celui du niveau au-dessus (on était dans la même pièce). Vu le petit nombre le suivi était personnalisé et vraiment top.
Après … ça c’est gâté : au CM2 j’ai atterri dans une « grosse » école. 30 par classes avec des profs « usés » et des gamins .. mal éduqués >< .. Le début de la fin… Je n'ai plus jamais retrouvé ce suivi, cet intérêt pour la progression individuelle. Non, fallait harmoniser, que les meilleurs tirent les autres vers le haut (ça n'a jamais eu comme effet que de tirer tout le monde vers le bas). Fallait rester dans sa petite case et ne pas en bouger. Les bons étaient laissés de côté parce qu'ils savaient se débrouiller, les plus nuls plus personnes ne voulaient s'en occuper et ceux du milieu… faisaient ce qu'ils pouvaient. Je suis injuste avec certains profs qui quand même on su raviver un peu d'enthousiasme chez moi mais…
Je me suis mise à m'ennuyer et à détester l'école, (ça serait plus juste de parler de l'éducation nationale en général) pourtant je sais que quelque part y'a des profs et des instits qui valent vraiment le détour.
Alors quand j'entends les retours des parents de mon entourage parler de leur école etc… ou même quand j'ai suivi le parcours scolaire de ma soeur … je me dis : no way, mes gosses ne mettront jamais les pieds là-dedans !
(et là en général je passe pour une tarée xD)
Merci ;)
Bon alors c’est amusant car j’ai eu un peu le même parcours, sauf qu’en CP, comme je savais déjà, la maîtresse m’a pris en grippe et cherchait la moindre occasion pour me punir. J’étais souvent au coin !
j’ai donc fait courir la rumeur que c’était une sorcière, normal quoi ;)
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C’est toujours le même problème, la critique est aisée sur les métiers que l’on ne connaît pas. Je suis traductrice et on m’a déjà sorti « mais à quoi tu sers vu que maintenant y’a Google Trad ? » ^^
Ma mère était instit’ donc j’ai une petite idée du boulot que c’est (les copies corrigées pendant qu’elle faisait manger ses enfants…).
Je crois qu’instit c’est le métier le plus dévalorisé de ces 30 dernières années.
Mais bon l’herbe est toujours plus verte chez le métier d’à côté pour les frustrés de la vie ! La critique est aisée, et elle fait toujours mal même si on apprend à se blinder ;)
En tout cas chapeau pour ton volontariat pendant l’été, merci pour les petits humains auxquels tu donnes une chance !
Yes, merci pour ta compréhension et tes encouragements… Bien souvent les gens qui aiment leur métiers semblent louches aux yeux des autres :)
[…] les week-ends au moins, et pis la nuit aussi. Mais de toutes façons, comme je ne suis qu’une grosse faignasse de prof, eh bien on sait tous que ce n’est pas un […]